Chapitre 26

269 14 3
                                    

PDV Anaïs :

     Toute l’équipe est rassemblée dans les gradins, collé à la rambarde de façon à être au plus près de la piste et surtout au plus près de Joy. Aujourd’hui seule elle court, elle a réussi à se qualifier pour les finalités. Je jette un regard à Amel, elle a les deux mains serrées sur la barre de la balustrade, si elle continue elle va finir par la tordre.

- Tu sais qu’elle ne t’a rien fait cette barre, je l’informe.

Elle lâche la barre et enfonce ses mains dans ses poches. Elle a toujours l’air aussi tendu.

- Ok, on se détend, je déclare en lui attrapant les épaules pour les masser. Elle va assurer et elle pas besoin que tu stresse pour elle.

- Je sais… me répond-t-elle, mais c’est plus fort que moi.

- Les coureuses sont prié de rejoindre la ligne de départ, annonce la voie des hauts parleurs.

Automatiquement nos regards se tourne vers la piste pour chercher Joy. La course va commencer.

PDV Amel :

   Je sens mon cœur battre dans mes oreilles tandis que le Stater annonce le départ.

- A vos marques… Prêts ?

Tout est immobile, tendu, prêt à surgir.

     Puis le coup de feu retentit. Et comme le tonnerre qui accompagne l’éclair, la détonation accompagne le premier appuie. Vif, précis, fulgurant. D’un même élan, les coureuses se lancent sur la piste.

- Allez Joy !!!

Je crie à plein poumons, d’ores et déjà accompagné par les acclamations de toute l’équipe. On compte bien faire plus de bruits que les autres supporters, car Joy doit savoir qu’elle est la seule à pouvoir gagner cette course.

- JOY! JOY! JOY ! Scande l’équipe en cœur, soutien inébranlable, soudé derrière leur amie.

Mon regard ne peut se détacher de sa course. Je sais que cela est impossible, mais elle me parait parfaite. Elle semble gagnée en puissance, en vitesse, en légèreté, chaque seconde un peu plus, chaque instant toujours plus. Elle est libre, rapide, incroyable, inégalable. Elle court, et j’ai l’impression que moi aussi… Les sensations se réaniment, anciennes et oubliés, le corps respire à nouveau juste dans la contemplation d’une seule personne : Joy.

PDV Joy :

     La ligne d’arrivée se rapproche toujours plus vite, unique horizon. L’air s’engouffre dans mais poumons, autour de mes jambes, dans mon dossard, impression presque totale de quitter le sol. Les muscles cherchent toujours plus d’énergie, faisant battre mon cœur plus vite encore. J’adore cette course, et toutes celles qui l’ont précédé.

     Et la ligne blanche n’est plus qu’à une foulée. C’est la dernière poussée celle où tout le corps se crispe dans l’ultime effort.

   L’arrivée est maintenant dans mon dos, et toutes les autres coureuses aussi. Je reprends mon souffle, pas encore sur de ma victoire, c’est les finalités quand même, est ce que j’ai pu vraiment gagner ? Je lève les yeux sur les gradins et cherche mon équipe. Je les repère, elles font trembler la balustrade, la secouant et hurlant comme des folles, je crois bien que j’ai vraiment gagné. Je me laisse tomber sur les fesses, et leurs faits un grand V avec mes doigts. Je sens les larmes me monter aux yeux, j’ai réussi !

PDV Anaïs :

Putain, elle a gagné !

- Tout le monde sur la piste !!! Hurle Beth en s’élançant dans les escaliers.

- Ouais !!! Répond le reste de l’équipe.

Je me retourne face à Amel.

- Ok là y a pas une minute à perde, je lui lance.

Je lui présente mon dos, me baisant, les appuis solides.

- Monte.

- Je peux marcher tu sais, répond-elle déclinant mon invitation avec un haussement de sourcil.

- Pas le temps de marcher, je serais ta Porche.

Elle reste dubitative, alors je sors mon argument fard.

- Tu veux rejoindre Joy avant les autres oui ou non ? je lui lance avec un regard digne de The Rock.

Elle souffle mais monte quand même. C’est pour ça que c’est bien l’amitié, ça oblige les autres à accepter quand tu leur propose des trucs débiles. Je lui chope les jambes et m’élance à mon tour dans les escaliers.

     - Par ou c’est qu’on sort de ce truc ? balance la première à arriver dans le couloir du rez-de-chaussée.

Je leur passe devant, Amel sur le dos. Elles n’ont vraiment pas de sens de l’orientation. A quoi ça sert d’apprendre à courir vite si tu ne sais jamais où aller ?

- Tout le monde derrière moi ! Je braille.

Je cours le long du couloir, sautillant de temps à autre pour remonter Amel sur mon dos. La porte approche, je vire à droite débarquant dans le stade. Joy nous repère immédiatement, logique vu le boucan qu’on fait. Assise par terre, elle nous regarde la rejoindre morte de rire. C’est le moment de faire ton meilleur sprint Ana’, Amel doit arriver preum’s. Je bondis avec la légèreté permise par la présence d’un individu sur mon dos. Dans le but de permettre la réunion d’Amel et Joy, je me jette moi-même avec mon paquetage sur notre championne. Joy benne sous notre poids, mais j’ai réussi ma mission Amel est la première à entrer en contact avec sa petite amie, bientôt suivi par un douzaine d’autre supportrices amatrices en folie. Comment je vais faire pour sortir de là-dessous moi ?

PDV Joy :

    Je suis écrasée sous mes coéquipières. Je ne peux m’empêcher de rire. Anaïs tente tant bien que mal de s’extirper d’entre moi et Amel en jurant, ma petite amie, elle, a son visage juste au-dessus du mien, elle essais comme elle peut de garder le peu de distance qui les sépare encore. Les cris et aclamations se mélangent dans mon oreille, brouhaha incompréhensible de joies explosives. J’attrape son visage et l’embrasse, sensation d’un bonheur complet, une apogée vive et transcendante. Je détache nos lèvres, elle sourit jusqu’aux oreilles faisant chauffer mes oreilles et mes joues dans la chaleur douce de l’amour.

- Je t’avais dit que t’étais imbattable ! Bravo ! cri-t-elle pour couvrir les aclamations des autres filles.

Elle est autant l’autrice de ma victoire que moi, elle est tout autant imbattable, elle est autant l’autrice de mon bonheur que je le suis, elle en peut-être même peut être la seule source actuellement.

- Je t’aime ! Je lui cris en réponse, seuls mots qui semble pouvoir traduire ce que je ressens en ce moment.

Ne t'arrête jamais de courir (gxg)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant