Chapitre 27

326 17 3
                                    


PDV Joy :

L'ensemble des filles sont rassemblées au centre de la piste, assisent sur l'herbe du stade pour fêter la fin de l'année. L'enceinte d'Anaïs laisse défiler les mélodies passant de musiques paillardes à de grands classiques selon les mains qui s'empare du téléphone qui lui est connecté. Des bouteilles remplis de jus d'oranges et surement d'autre chose aussi circulent entre les filles, se faufilant entre les rires, les noms criés d'un bout à l'autre du groupe, et des mains qui s'agitent pour accompagner les paroles. Amel est couché sur le dos à coté de moi, redressé sur ses coudes elle discute avec l'une des terminales. Une première se lève d'un seul coup.

- Je viens de me rendre compte d'un truc super important ! lance-t-elle

- Ouais ça fait deux semaines que t'a mon short chez toi, ça serait bien de me le ramener, répond une autre en hochant la tête.

La première a claqué des doigts.

- C'est vrai que y a ça aussi, a-t-elle lâché pensive, mais ce n'est pas à ça que je pensais ! a-t-elle reprit, Moi je pensais qu'on n'avait toujours pas vu le bisou d'Amel et Joy. Mais t'inquiète je pense très fort à ton short aussi Betty...

Betty lève les yeux aux ciels pendant qu'une douzaine de paires d'yeux se tourne vers nous. Je me suis lancé dans la contemplation des tribunes gênée.

- Ya déjà eu un bisou, répond Amel tentant une esquive.

- Mais personne ne l'a vu ! On était toutes entassées à ce moment-là ! s'indigne une seconde.

- Ouais c'est vrai, moi le seul truc que je voyais à ce moment là c'était le cul de Charlie, a ajouté l'une des terminales, c'était pas mal non plus.

Les filles éclatent de rire tandis que Charlie adresse un doigt à cette dernière.

- Moi aussi je t'aime, répond la terminale avec un sourire moqueur face au geste.

- Bon ce bisou ! reprend une autre. Vous pouvez plus y échapper ! C'est le dernier jour.

Elles sont plus déterminées que ce que j'aurais pensais. Je les regarde un peu dubitative. C'est vrai que c'est le dernier jour de l'année.

- Vous vous rappelez plus comment on fait ? On peut vous faire une démo si vous voulez, balance une des premières.

Je fronce les sourcils pas sur d'avoir compris la phrase mais déjà Alexane attrape Betty et lui roule une pelle. Ah oui une démo, démonstration... Elles sont vraiment prêtes à tout il semblerait. Amel les regarde faire un sourcil levé.

- Et c'est moi qui suis gay, commente-t-elle.

Les filles de l'équipe sont mortes de rires, beaucoup acclame Alexane ou la siffle. Cette dernière finie par lâché Betty qui semble être resté bloquée au moment où elle s'apprêtait à boire, celui avant qu'Alexane lui colle sa langue dans la bouche.

- Okay ... finit par lâché Betty toute aussi dubitative que moi.

- Bon, vous avez vu c'est pas compliqué, ajoute Alexane.

Les autres se tiennent le ventre, riant aux éclats. Puis peu à peu elles se mettent à scander.

- Un bisou ! Un bisou !

Les mains se joignent au paroles, tapant en rythme.

PDV Amel :

Elles sont sures de ce qu'elles veulent. Je me frotte la nuque hésitante puis interroge Joy du regard. Elle est un peu rouge mais ça va. J'aimerais bien l'embrasser mais je ne veux pas que cela la gêne devant tout le monde.

- Je peux ? je lui demande.

Elle hoche la tête, rougissant un peu plus. Je sens mon cœur chauffer lui aussi.

- Je vous préviens je ne lui roule pas une pelle comme Alexane, je les informe. Juste un smack, okay ?

- On se contentera de ça, répond une terminale en haussant les épaules.

- Un smack, c'est une bonne idée ça, acquiesce Betty, Hein Alexane ?

- Arrête je sais que t'a kiffé en vrai, lui réponds celle-ci. Puis je fais pas les choses à moitié moi, justifie-t-elle croisant les bras avec fierté.

Bon, plus le choix. Faut y aller. Mais le faire sous le regard de tout le monde ça me met la pression, j'ai l'impression de faire un deuxième coming out. Je fini mon verre cul sec, histoire de me détendre un peu et glisse ma main derrière sa nuque. Les paroles de Coldpay, s'échappant de l'enceinte viennent se glisser jusqu'à mes oreilles.

When she was just a girl,
Quand elle était jeune fille,
She expected the world,
Elle s'attendait à pleins de choses,
But it flew away from her reach,
Mais elles se sont envolées hors de sa portée,
So she ran away in her sleep.
Alors elle s'est évadée dans des rêves.

La vie n'épargne personne, on s'en prend plein la figure, les rêves se brisent, les mots nous manquent. La tête et le corps sont douloureux, mais rien n'est insurmontable. Je n'ai pas eu la vie la plus facile, mais je n'aurais jamais la plus difficile. Ma deuxième main s'est glissée sur sa hanche.

And dreamt of para-para-paradise,
Et a rêvé de para-para-paradis,
Para-para-paradise,
Para-para-paradis,
Para-para-paradise,
Para-para-paradis,
Every time she closed her eyes.
Chaque fois qu'elle fermait les yeux.

Les rêves sont un idéal, ils ne se réaliseront peut-être jamais, surement d'ailleurs. Mais cela n'empêche pas de les vivre sous une autre forme, même de vivre quelque chose de mieux. Je voulais courir, mais j'ai découvert autre chose. J'ai approché mon visage du sien, elle a fixé mes lèvres faisant se tordre mon ventre d'envie.

When she was just a girl,
Quand elle était jeune fille,
She expected the world,
Elle s'attendait à pleins de choses,
But it flew away from her reach,
Mais elles se sont envolées hors de sa portée,
And the bullets catch in her teeth.
Et les balles attrapées dans ses dents.
Life goes on,
La vie continue,
It gets so heavy,
Ça devient si dur
The wheel breaks the butterfly.
La roue brise le papillon
Every tear, a waterfall.
Chaque larme, une cascade.

Je voulais courir, je voulais gagner, je voulais en faire mon métier, vivre de ma passion, j'en avait les capacités. Il a été si dure de voir tous ces rêves s'envoler si rapidement. D'un seul coup rien ne voulait plus marcher. Un genou blessé et tout partais en fumée, c'est si facile de détruire. Je voulais mais ne pouvais. J'ai observé Joy un instant. Les encouragements des filles et les paroles de la musique se déroulent à mes oreilles sans que je sois sûre de les entendre. Joy a finalement elle-même franchi le peu de distance qui me séparé encore de ses lèvres.

This could be para-para-paradise,
Ce pourrait être le para-para-paradis,
Para-para-paradise,
Para-para-paradis,
Para-para-paradise,
Para-para-paradis,

Je ne sais plus courir, ou du moins je ne le peux plus. Mais cela n'a plus d'importance car Joy elle le sait et peux toujours. Je voulais courir, et j'ai appris aux autres à le faire, et maintenant je peux reconnaitre mes pas dans les leurs, ce n'est pas courir, c'est encore mieux. Je remonte ma main dans ses cheveux, fermant les yeux. Ses lèvres, son souffle, sa peau, je m'abandonne au baisé.

- ET POUR LES MARIÉES HIP HIP HIP ..., hurle Anaïs.

- OUAIIIIIIIIIIIIIIIISSSS !!!!!




FIN ( ou presque parce qu'il reste deux bonus😅 )

Ne t'arrête jamais de courir (gxg)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant