Chapitre 8 : Ce passé dont tu ne parles pas

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L'après-midi se termine et emmène avec elle le semestre. Enfin, ce soir, les vacances d'été commencent. Sur le campus, les élèves ont majoritairement plié bagage pour rentrer chez leurs parents. Il est 17h et l'université est quasiment déserte. Il ne reste seulement que quelques étudiants circulant par-ci par-là. Et parmi eux se trouve Senku qui, comme à son habitude, quitte le campus plutôt tard. Mais si d'ordinaire il reste sur place pour réviser, ce soir, il est resté pour une autre raison. 

Il ferme le laboratoire à clés et, sans perdre de temps, il sort du bâtiment pour se diriger vers le bâtiment des licences en sport. Il sait qu'il doit se trouver là-bas, dans la salle d'entraînement. Il s'entraîne quatre fois par semaine, et ce n'est pas le début des vacances qui va changer ses habitudes. 

Comme les autres bâtiments, celui-ci est quasiment désert. Tant mieux, il préfère quand il n'y a pas trop de monde. Rapidement, il pénètre dans la salle de musculation et une odeur étrange lui agresse les narines. Il a l'impression de sentir un mélange de sueur et de magnésie, tout ça mélangé à l'odeur de la climatisation. En clair, ça pue. 

Il traverse la salle, à la recherche d'un grand brun faisant deux fois sa taille en long comme en large. Et parce que la salle est presque vide, il ne tarde pas à le trouver. 

— Salut Senku.

Allongé sur un banc, il est en train de soulever une barre qui, à bien y regarder, est beaucoup trop chargée. Il ne s'y connaît pas vraiment en sport, mais il est presque sûr que faire cet exercice sans être assuré est plutôt dangereux. 

— Fais gaffe, Tsukasa. T'as personne pour te surveiller.

— T'en fais pas, je m'en sors très bien.

Le vert espère tout de même qu'il va vite reposer cette barre. Il est bien le dernier à pouvoir lui venir en aide si jamais il n'avait soudainement plus la force de lever cette barre au-dessus de lui. 

Heureusement pour lui, le brun repose la barre tranquillement au-dessus de lui. Juste après, il se redresse, se tournant vers Senku.

— Qu'est-ce qui t'amène ? C'est si rare de te voir dans une salle de muscu, ça en est presque comique d'ailleurs.

— Ouais, fous-toi de moi le tank. 

Il aurait aimé rétorquer, mais aucune répartie ne lui vient. Il faut dire que son esprit est préoccupé par autre chose. 

— Je suis venu te demander si tu avais des nouvelles de Gen.

Tsukasa s'arrête soudainement de bouger. Ses yeux sont posés sur Senku et, pendant de longues secondes, un silence désagréable s'étire entre eux. Il semble chercher ses mots pour mieux lui répondre. 

— Non, aucune nouvelle. 

— Il n'est pas venu en cours pour la dernière semaine. 

— Je sais. Il doit être malade. 

Mais Senku sait que ce n'est pas ça. Après ce qu'il s'est passé lors des olympiades, il sait que c'est autre chose. Et Tsukasa étant celui qui le connaît depuis le plus longtemps, il doit savoir quelque chose. 

— Non, il n'est pas malade. 

Senku se sent baisser les yeux. Est-ce qu'il doit lui dire ce qui est arrivé à Gen la dernière fois qu'il l'a vu ? Est-ce que ce ne serait pas le trahir que de parler de sa crise à quelqu'un d'autre ? Il n'aimerait sûrement pas que ça se sache, il en est persuadé. Mais il n'a plus de nouvelles de lui et il ne répond à aucun de ses messages. Tsukasa est la seule personne capable de lui apporter des réponses. 

Après toi... (Sengen)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant