Chapitre 27 : Quand sonnera le glas pour toi et moi

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 — Franchement, toute cette histoire me fatigue.

Les regards se tournent vers la blonde, interloqués. Il faut dire qu'au vue de la discussion, aucun ne s'imaginait qu'elle dirait une telle chose.

— Et arrêtez de me regarder avec des yeux de merlan. Oui, ce qui est arrivé à Gen est horrible, mais je pense qu'en parler continuellement n'est pas ce qu'il y a de mieux.

— Bon sang Kohaku tu t'entends parler ? intervient Chrome.

— Oui parfaitement. Je parle même en tant que personne qui était là pour le ramener ici.

Sa grande sœur, restée silencieuse, ne peut que comprendre le point de vue de sa soeur, même si elle ne valide pas la forme.

— Je pense que ce que Kohaku essaye de dire, c'est qu'en parler constamment ne fait qu'alimenter la pitié qu'on a pour lui, reprend Ruri.

— Voilà, merci Ruri, répond sa sœur.

Au fond, ses amis sont plutôt d'accord avec elle. Mais pourtant chacun a l'impression qu'il manque du monde autour de la tablée. Installés dans un café non loin de la fac, ils ont forcément évoqué l'absence des deux garçons. Et encore une fois, le sujet est revenu sur le tapis.

— Est-ce qu'au moins vous avez des nouvelles d'eux ? demande Yuzuriha.

— J'ai envoyé des messages à Senku mais il reste très évasif, répond Tsukasa.

— Moi aussi, ajoute Taiju. Mais on parle de Senku. Il ne parlera jamais, même si ça ne va pas.

— C'est bien ce qui m'inquiète, reprend la brune. Je connais Senku depuis suffisamment longtemps pour dire que je suis vraiment inquiète pour lui.

— Alors tu n'as qu'à lui téléphoner ! intervient Kohaku. Comme ça tu seras fixée.

Mais les choses ne sont pas aussi simples. Rien n'est jamais aussi simple avec le vert.

— Senku, tenir une conversation téléphonique ? C'est à peine s'il répond quand on l'appelle, répond son meilleur ami.

— Moi je pense que pour le moment, il faut les laisser tranquille, enchaîne Kohaku. Je ne suis pas spécialiste en couples, mais je me dis qu'ils doivent avoir besoin de se retrouver tous les deux après ce qui s'est passé. Et je connais cette fichue tête de poireau. S'il va si mal que ça, il viendra de lui-même.

Tsukasa ne peut que confirmer. Il se souvient de ce message que le vert lui avait envoyé alors que Gen avait le moral au plus bas. Ce message est bien la preuve qu'il est capable d'appeler à l'aide quand ça ne va pas. Mais la personne la plus sceptique du groupe reste Yuzuriha. De son côté, elle est persuadée qu'il ne va pas bien. Et connaissant Senku, quand les choses vont vraiment mal, il a tendance à garder le silence.

— Bref, arrêtez de vous faire du mouron pour lui, je suis persuadée qu'il sait s'entourer.

L'entrain de la blonde est tout de même assez contagieux. Ils ont beau être inquiets pour lui, ils savent aussi qu'il n'est pas du genre à se laisser dépérir.

Chrome, de son côté, garde en tête ce que Senku lui a dit dernièrement. Le fait qu'il veuille abandonner Harvard pourrait être un signe flagrant de son mal être. Ruri, elle, voit clairement que cet aspect le tracasse. Pour apaiser ses craintes, elle pose discrètement sa main sur la sienne. Son regard se tourne vers elle, croisant ses yeux bleu océan. 

— Ne t'en fais pas, Gen saura le convaincre.

Il répond par un simple hochement de tête. Il espère sincèrement qu'il n'est pas aussi résigné au point de laisser tomber ce pourquoi il a tant travaillé.

Après toi... (Sengen)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant