Bonus : Parce que tu as peur de te laisser aller

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Ce chapitre prend place juste après le chapitre 28. Bonne lecture !

Il n'avait pas vraiment de raison de se réveiller. Emmitouflé dans la chaleur de la couverture rabattue sur son visage, recroquevillé sur lui-même, calé contre le dos de son amant qui s'étend juste à côté de lui. Il ouvre un œil et aperçoit en premier ses cheveux bicolores juste en face de lui. En se redressant, il se rend compte qu'il est si proche que son nez était niché dans sa nuque. Le temps que le sommeil se dissipe de ses yeux carmins, il reste là à regarder cette silhouette endormie à ses côtés. C'est alors qu'il se rend compte de ce qui l'a réveillé. Préoccupés par leurs ébats, aucun des deux n'a fermé les volets de la chambre. La lumière du soleil commence peu à peu à illuminer la pièce de sa pâle lueur. Dans quelque temps, cette lumière viendra caresser le visage endormi à côté de lui, l'extirpant à son tour de ce sommeil si doux. 

Senku décide de sortir de ce doux cocon pour empêcher la lumière d'entrer. Nu comme un vers, il se précipite vers la fenêtre pour tirer les rideaux. Aussitôt, un frisson glacial vient secouer son corps. Il n'a qu'une hâte : retourner dans la chaleur des draps qui l'attendent. 

Une fois fait, il se tourne pour rebrousser chemin. Il enjambe les quelques mètres qui le séparent du lit avant de se glisser dans les draps en coton. Il a le temps de jeter un rapide regard au réveil avant de se remettre dans la même position que tout à l'heure : 7h02. Autrement dit, il est bien trop tôt pour sortir de son lit et commencer sa journée. À la place, il reprend sa place aux côtés de Gen qui n'a pas bougé d'un cil depuis son réveil. Il glisse son bras autour de sa taille, collant son corps au sien. Sa peau est chaude, douce. Sa respiration est encore calme et régulière, signe qu'il ne se réveillera pas tout de suite. Tant mieux, il a envie de dormir encore un peu près de lui. 

Il ne lui faut pas longtemps pour sombrer à nouveau dans le sommeil aux côtés de son bel amant endormi. 

À nouveau, il est le premier à se réveiller. Cette fois-ci, il sort plus facilement des limbes du sommeil. Il ouvre les yeux et les pose juste en face de lui. Il ne sait pas combien de temps il a dormi mais, désormais, Gen en tourné vers lui. De là où il est, il peut voir son visage aux paupières encore baissées, bien décidées à ne pas s'ouvrir. Il faut dire qu'ils se sont couchés tard, tous les deux... 

Il l'observe pendant de longues minutes. Ses yeux de feu glissent le long de ses traits endormis, retraçant tous les contours qui se présentent à lui. Puis, il laisse son doigt décrire quelques caresses sur cette peau qu'il s'est fait une joie de retrouver la veille. Sa joue, sa pommette, sa mâchoire, son cou, sa clavicule, son épaule, son bras, son coude, son poignet, sa main. Puis il remonte, reprenant exactement le même chemin, inversé cette fois. De retour vers son visage, il le laisse glisser sur l'arête de son nez, puis vers son front. Là, il repousse une mèche de cheveux, profitant de ce geste pour caresser cette chevelure aussi sombre que ses yeux. Enfin, son doigt vient décrire le contour de ses lèvres. 

Senku est fasciné par cette beauté endormie qu'il s'amuse à redessiner à l'infini. Endormi, les traits de Gen sont détendus. Ils sont si doux qu'il donnerait l'impression d'avoir rajeuni. Il paraît si fragile lorsqu'il abaisse toutes ses barrières. Car quand nous dormons, nous sommes exposés à tous les dangers. Nous montrons notre partie la plus vulnérable malgré nous, bien obligés de laisser notre conscience se reposer dans les bras de Morphée. Ces moments sont rares, alors Senku les savoure. 

Gen est d'une beauté toute singulière. Un corps élancé aux courbes presque féminines, des traits doux si peu développés chez les hommes. Quand il dort, il semble androgyne. Presque rien ne le différencie d'une jeune femme elle aussi emportée par le confort du sommeil. Doucement, sous la couverture, sa main se pose sur sa hanche. Il laisse le bout de son doigt décrire des cercles sur sa peau, exactement à l'endroit où ses mains s'accrochaient à lui tandis que ses cris résonnaient dans la pièce alors que leurs corps fusionnaient. Sa main remonte dans son dos et, doucement, il dépose un baiser sur une de ses paupières closes. Juste après avoir reculé, il l'entend glousser légèrement. 

Après toi... (Sengen)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant