The Assassins - T3. Le limbe d'or

3. Zari

 La tension qui régnait dans la pièce semblait peser sur les épaules d'Inna. De son regard inquiet, elle ne cessait de faire des allers-retours entre le prince et Zari, qui se toisaient en chien de faïence.

- Nous vous écoutons, Ory Vyskochiv, s'exclama Nelya.

- Que voulez-vous entendre exactement ? Les raisons pour lesquelles me tuer serait contre-productif ?

- Entre autres, répondit la femme.

Maksym esquissa un sourire et se redressa dans son fauteuil.

- Pour commencer, j'aimerais déjà savoir ce qu'il fout ici, fit Zari en regardant Inna.

La blonde hésita l'espace d'un instant.

- C'est plus facile de te battre contre quelqu'un quand son fils est de ton côté.

Zari hocha la tête.

- Merci pour cette réponse d'une logique implacable, qui fonctionne sûrement très bien quand on parle du fils de ton voisin agaçant. En revanche, je ne suis pas sûre que ce soit la meilleure des idées quand c'est le fils d'un roi qui pourrait mettre fin à ta petite rébellion et te faire pendre pour trahison.

Inna lui lança un regard noir.

- Tu sais où tu peux te la carrer ton opinion, Zari ?

La Nolie se pencha en avant et lui adressa un sourire mauvais.

- Je t'en prie, dis-moi.

- Assez ! s'écria Nelya. Ce n'est pas en vous disputant que vous allez faire avancer les choses.

Zari roula des yeux et se rassit au fond du canapé, tandis qu'Inna croisait les bras et détournait le regard.

- Ory Vyskochiv ? poursuivit-elle avec des yeux agacés.

- Comme je le disais précédemment, je ne compte en rien divulguer ce que j'ai entendu.

- Nous ne sommes pas dans votre palais, alors vous pouvez supprimer les platitudes de politesse, rétorqua Zari.

Le prince ricana.

- Je n'ai qu'une question à vous poser à vrai dire. Comment comptez-vous vaincre ces... comment les avez-vous appelés déjà ? Zangiens ?

- Zerreghiens, corrigea-t-elle.

Elle le toisa avec animosité, car il posait la question qui hantait ses pensées et à laquelle elle ne trouvait jamais de réponse.

Après quelques instants de silence, Maksym hocha la tête.

- Vous ne savez pas, conclut-il. Et si je vous disais que j'avais une proposition en tête ?

Zari arqua un sourcil.

- Je vous dirais qu'à moins que cette proposition ne soit accompagnée d'un paquet de giraz, on a pas grand-chose à se dire vous et moi.

Le prince pencha la tête sur le côté et lui lança un regard réprobateur.

- Je dois déjà vous payer pour un travail que vous n'avez même pas fait à moitié, je ne risque pas d'ajouter un giraz de plus.

- Ignorez-la, dit Nelya. Quelle proposition ?

- Pour vaincre une armée, une armée est nécessaire. Je vous propose celle d'Osnov.

Zari mit une seconde à réagir, puis elle ricana.

- Il faudrait le triple de ce que ce pays a à offrir en terme de pouvoir militaire pour qu'on ait la moindre chance de gagner.