The Assassins - T3. Le limbe d'or

20. Kassyen

— Joyeux anniversaire !

Les yeux grands ouverts, Rune regardait autour d'elle sans comprendre ce qu'il se passait. Contrairement à ses parents, elle n'avait pas conscience de l'importance de ce jour, qui marquait la fin de sa première année de vie.

Devant elle, il n'y avait aucun gâteau. Rien qu'une allumette, tenue à bonne distance de ses bras par Kassyen. Ils se trouvaient à l'écart du monde, dans un coin des jardins du palais qu'Hefi leur assurait peu fréquenté. Leurs voix se mélangeaient, se fracassant les unes contre les autres pour fournir un ensemble tout sauf mélodieux mais cela leur importait peu. Rune souriait. Aron riait en tenant sa cousine dans ses bras. Zari arborait un de ces sourires qui donnait l'impression à Kassyen que ses organes fondaient quand il la regardait. Leurs amis étaient heureux. Et en cet instant, tous leurs problèmes semblaient lointains.

— Joyeux anniversaire, Rune ! Joyeux anniversaire ! chantèrent-ils en cœur.

La petite fille rigola et Aron se pencha pour souffler la bougie pour elle. Elle s'empressa de les imiter lorsqu'ils applaudirent et Kassyen songea que si c'était à cela que ressemblerait le reste de sa vie, il serait l'homme le plus chanceux du monde.

— Bravo ! s'écria Esta en s'abaissant face à Rune.

Kassyen se débarrassa de l'allumette éteinte et attira Zari contre lui en posant un bras sur son épaule. La tête de la jeune femme se cala contre lui et elle lia leurs doigts avec délicatesse.

— Elle a un an, murmura-t-elle en plongeant son regard dans le sien.

Kassyen acquiesça, sourire aux lèvres.

— Tu te souviens de comment on était il y a un an ?

La jeune femme gloussa.

— Je me souviens parfaitement de ce que j'étais en train de faire. Et de l'inutilité de ta présence.

Il ouvrit la bouche, d'un air faussement offusqué.

— J'ai fait exactement ce que tu m'as demandé ! protesta-t-il.

— C'est moi qui ai dû la faire sortir de mon corps, ce qui n'était pas une partie de plaisir. Et tu as mis une éternité à revenir.

— Tu sais ce que c'est ton problème, niashka ? T'es jamais contente.

Elle détourna le regard pour observer Rune.

— Je ne sais pas... Je suis plutôt contente en ce moment.

Complètement sous son charme, Kassyen sourit et déposa un baiser sur sa tempe.

— Moi aussi.

— Passons aux cadeaux ! s'exclama Arima en frappant dans ses mains.

Surpris, Kassyen haussa les sourcils.

— Quels cadeaux ? Quand est-ce que vous avez eu le temps d'en trouver ?

— À Tehada, répondit Esta comme si c'était logique.

Elle sortit un petit paquet de tissu de sa poche et s'accroupit face à sa nièce.

— Je me sens mal maintenant... souffla Kassyen. Je n'ai rien pour elle.

— À vrai dire... rétorqua Zari.

Elle plongea la main dans son sac et en sortit ce qui ressemblait à une trousse à couteaux en cuir noir. Discrètement, tandis que les autres étaient concentrés sur Rune qui découvrait les jeux en bois que venait de lui offrir Esta, elle la déplia. À l'intérieur, se trouvaient des crayons de plusieurs couleurs, arborant toutes les teintes de l'arc-en-ciel.