11. Kassyen

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Kassyen ouvrit brusquement les yeux et se redressa en sursaut. Le corps trempé de sueur, la respiration haletante, il tourna sa tête dans tous les sens, terrorisé. Ne reconnaissant pas l'endroit où il se trouvait, il paniqua davantage et se dégagea des draps humides. Il trébucha en se levant et se cogna la tête contre le mur. Malgré la douleur, il continua à avancer et se précipita vers la porte qu'il avait repéré. Mais alors qu'il allait poser la main sur la poignée, quelqu'un se glissa entre lui et sa sortie.

Sans réfléchir, il poussa violemment la personne en arrière, puis il leva son poing en l'air. Quelques centimètres séparaient ses doigts du visage de Zari lorsqu'il réalisa ce qu'il s'apprêtait à faire. Sa colère et sa terreur retombèrent d'un coup et il baissa son bras. Incapable de parler, il recula de quelques pas.

- Je... bafouilla-t-il en comprenant ce qu'il allait faire.

Envahi par la culpabilité et la honte, il voulut mettre le plus de distance possible entre eux. Il se retrouva finalement dos au mur et se laissa glisser à terre, ses mains devant son visage pour ne pas qu'elle voit les larmes qui menaçaient d'envahir ses joues.

Il entendit vaguement des bruits dans le couloir et la voix de Roman demander si tout allait bien.

- Oui, je me suis cognée l'orteil dans le pied de la table de chevet, mentit Zari.

Le rire de l'homme retentit dans le couloir, puis celui d'une porte qu'on fermait et d'un verrou qu'on tournait.

Quelques secondes plus tard, des mains se posaient sur ses genoux.

- Regarde-moi, murmura Zari.

Kassyen ne répondit pas. Ne se satisfaisant pas de sa réaction, la Nolie saisit ses poignets et tira doucement dessus. Il céda facilement, terrifié à l'idée d'utiliser la moindre force pour s'opposer à elle et de la blesser comme il avait faillit le faire.

Il évita cependant son regard, fixant obstinément le parquet.

- Laisse-moi, ordonna-t-il.

- Non.

- S'il te plaît, la supplia-t-il en sentant des traînées de larmes sur ses joues.

Zari le regarda avec des yeux d'une tristesse infinie, ce qui lui donna encore plus envie de s'enterrer vivant.

- Ce n'est pas grave, murmura-t-elle.

- J'ai faillis te frapper, rappela-t-il. Je t'ai poussé.

- On s'est déjà battus. Ce n'est pas grave, répéta-t-elle.

- C'est différent, insista-t-il avec hargne.

Elle poussa un soupir et prit son visage en coupe.

- Tu ne m'as pas frappée. Tu étais confus et tu avais peur. Tu ne savais plus où tu étais. Je ne t'en veux pas.

- Moi je m'en veux.

Il sentait ses doigts glisser sur sa peau, alors qu'elle caressait délicatement ses tempes du bout de ses pouces, dans un geste si doux qu'il redoubla son envie d'éclater en sanglots dans ses bras.

- Reviens te coucher. S'il te plaît.

Kassyen n'en avait aucune envie. Il avait honte de lui, honte de sa faiblesse et il détestait qu'elle le voit ainsi nuit après nuit.

Seulement Zari n'était pas décidée à lui laisser le choix. Sans attendre sa réponse, elle se releva et attrapa ses mains pour le tirer vers le haut. Sous son regard, il céda rapidement et alla s'asseoir contre la tête de lit. Zari le rejoignit et remonta ses jambes contre sa poitrine.

The Assassins - T3. Le limbe d'orOù les histoires vivent. Découvrez maintenant