Chapitre 43

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Ils avaient le souffle coupé, courant à en perdre les poumons. Leurs jambes leur faisaient terriblement, mal, percutant dans de nombreuses reprises des orties ou tout autre arbuste dangereux doté de leurs épines aiguisées. Le ciel laissait place à un ciel orageux laissant apercevoir sa colère avec ses durs bruits de tonnerre. La course était toujours en cours, ne laissant aucune seconde de répit pour leur assaillant. Ils tentaient désespérément de trouver une issue à cet endroit qui semblait à première vue être un labyrinthe. Les bruits de leur respiration étaient le seul son qu'on pouvait entendre et la fatigue commençait de plus en plus à apparaître sur les deux visages.

— «Dame Zoé quand allons-nous nous arrêter!»

Le jeune garçon de quinze ans n'en pouvait plus et il savait que ses limites étaient bientôt atteintes. Quant à la femme à lunettes, elle semblait ne pas entendre, concentrée sur sa course pour leur échapper avant qu'ils ne les retrouvent. Le brun tira plus fort son bras, la faisant sortir de son moment d'absence, il se répéta:

— «Je suis fatigué, arrêtons-nous.»

Hange entendit cette fois et le trouble passé, elle sentit toute la douleur et la fatigue envelopper tout son être. À cela, elle l'écouta et pendant quelques instants, ils s'arrêtèrent tentant de reprendre le plus possible leur souffle.

— «Madame, pendant combien de temps allons-nous courir?» Demanda le jeune conseiller de la princesse.

La brune entrouvrit ses lèvres tentant de répondre au garçon, mais un grand bruit de sabot se rapprochant se fit entendre. Alarmée, la noble aux yeux marron attrapa rapidement le bras du plus jeune essayant de trouver rapidement une cachette afin de rester cachée de leur ravisseur. Sous le coup du stress et au manque d'endroit pour se dissimuler, ils ne purent que se rapprocher d'un très grand arbre se dissimulant dans ses multiples buissons.

— «EREN!»

Ses yeux guettaient chaque mouvement suspect qu'elle pouvait détecter malgré l'obscurité de l'environnement météorologique. La lueur qui se reflétait dans ses pupilles brillait d'un feu vengeur et de terreur. Ses longs cheveux ébène s'envolaient dans les airs laissant place à un spectacle à couper le souffle auquel le Fritz en fut témoin. Il n'y avait pas de mots pour qualifier ce qu'il voyait, à cet instant-là, il ne voyait qu'elle et ce moment, il en était sûr, il le garderait à jamais au fond de son cœur. Il pouvait la comparer à une Déesse, la plus belle de toutes à faire trembler les plus belles femmes de tout royaume confondues. Les mains de la jeune fille aux yeux noirs charbon serraient avec force à en devenir mauves les rênes de son grand cheval blanc. Derrière elle se trouvaient trois autres personnes qui la suivaient. Deux étaient très grands, laissant apercevoir leurs uniformes qui venaient tout droit des gardiens du royaume Ackerman, et le dernier était plus jeune et traînait derrière un des gardes; il avait des cheveux blonds et un regard apeuré, mais tout de même inquiet. Le brun sortit de sa cachette sous les yeux d'incompréhension de la conseillère du roi et à cela, elle suivit rapidement son regard et comprit pourquoi il avait fait ce geste-là.

— «MIKASA!» Cria le brun en retour.

À l'entente de sa voix, la princesse du royaume sauta de son cheval afin d'enlacer le garçon qu'elle avait cru perdre pour toujours. Il ne savait pas quoi faire, sentant les bras de la jeune fille le serrer en retour. Il ne put faire que la serrer également.

— «J'ai eu tellement peur, tellement peur...» Dit-elle entre deux sanglots qu'elle avait du mal à cacher. Sa voix tremblait, murmurant toutes ces choses dans son cou.

— «Je suis content que tu sois là.» Se calma-t-elle.

Eren sentit son cœur se serrer en entendant les confessions de la petite sœur du roi. Il ne voulait plus la voir pleurer comme cela, devant lui et par sa faute. Elle ne méritait pas cela, pas d'être dans cette situation par sa négligence. Il se promettait intérieurement qu'il allait devenir plus fort et qu'il protégerait les gens qu'il aime. Ils continuaient à rester dans cette position cherchant le réconfort de l'autre personne.

Prince DéchuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant