Chapitre 1

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Aujourd'hui, cela fait quatre mois que je fréquente Tom. Je l'ai rencontré lors d'une soirée.
Rapidement, son joli minois et sa bienveillance m'ont séduit. Avec lui, je me sens calme.
De nos jours, les gentilles filles sont attirées par les mauvais garçons. Mais avec Tom c'est l'inverse. Il est le gentil garçon attiré par la mauvaise fille.
Bon, lorsque je dis être une mauvaise fille, je ne traîne pas non plus dans des choses louches, comme le trafic de drogue par exemple. Mais j'ai quand même traîné dans ce monde là. Oh mais pas par choix, ça non. Ça ce n'est que la face visible de l'iceberg. Derrière, les choses sont beaucoup plus horribles.
C'est juste que mon enfance n'a pas été l'une des plus faciles ni l'une des plus joyeuses. C'est comme si que j'étais déjà née adulte. Je n'ai pas vraiment su ce que c'était d'avoir une enfance.
  Je n'ai pas connu des parents qui m'aiment et tous les autres trucs d'une famille heureuse. J'ai connu la misère comme il est impossible de l'imaginer pour une gamine.
Mais j'ai su m'en sortir, du moins à ma manière. J'ai décidé de ne pas vouloir d'une vie remplie de tourments, de complications. J'ai envie de m'en sortir.
  Et Tom est mon remède, le seul moyen pour me guérir et m'empêcher de sombrer.

J'ai fait un effort vestimentaire aujourd'hui. Je dois rencontrer la famille de Tom et je suis assez stressée. Premièrement car c'est une grande première dans ma vie, ça veut dire que cela devient officiel. Et en plus, j'ai peur de ne pas être acceptée. J'ai peur d'être rejetée, c'est pourquoi, personne ne doit connaître mon passé.
Personne.

— Tu es nerveuse ?

— Non ça va.

Je dois être une bien piètre menteuse, l'expression de mon visage doit me trahir, mais Tom ne relève pas, pour mon plus grand soulagement.
Je tiens réellement à lui, il se comporte bien avec moi. Je ne veux pas lui faire honte. J'ai besoin de lui et de son amour.

Tom frappe à la porte. Je ne parviens plus à respirer, alors qu'au fond, ce n'est qu'une simple rencontre. J'ai fait face à des situations beaucoup moins agréables. Mais cette rencontre représente un nouveau départ pour moi.

Ma main moite dans celle de Tom, une grande dame blonde ouvre la porte.
Elle est vraiment magnifique. Ses yeux sont de couleurs marrons noisettes, sa bouche est fine et elle a un petit nez un peu retroussé. Je crois qu'elle fait à peu près dans les un mètre soixante-dix, soit trois centimètres de plus que moi.
Elle me regarde. Ou devrais-je dire, elle m'analyse de haut en bas, et m'offre un large sourire éclatant.

— Bonjour Sydney, mon fils m'a beaucoup parlé de toi. Il m'a dit que tu étais jolie mais je ne pensais pas à ce point.

Le poids que je ressentais quelques minutes auparavant, s'enlève peu à peu.

— Bonjour Madame McKnight, je vous remercie, et je suis ravie de vous rencontrer.

— Je t'en prie, appelle-moi Barbara.

À mon tour, je souris à Barbara. Je sais que je dois encore rencontrer le père de Tom, mais je me sens déjà un peu moins anxieuse.
Tom et moi entrons, Barbara prend ma veste et je la remercie.
Je me penche vers l'oreille de Tom et lui dis discrètement :

— On doit enlever nos chaussures ?

— Tu peux les conserver, ma chère Sydney, sauf si tu souhaites les enlever.

Merde, elle m'a entendu. Je me sens un peu honteuse mais ça s'efface quand je vois le ravissant sourire de Barbara.
Mais son sourire se retire immédiatement lorsque nous entendons des cris.

— Maman, qu'est-ce qu'il fait là lui ?

Barbara se tourne vers moi, un regard inquiet. Je présume qu'elle ne souhaitait pas que j'assiste à cela. À vrai dire, moi non plus je n'aurais pas souhaité.

— Je suis désolée Sydney que tu assistes à ça. C'est hum, Alexander.

Alexander ? Qui est-il ? Pourquoi elle m'en parle comme si j'étais censée le connaître ? Fait-il parti de la famille ?

— Maman, Sydney ne sait qui c'est. Je ne lui ai pas parlé de lui.

— Oh ... je comprends pourquoi tu l'as fait mais tôt ou tard elle aurait été amenée à le connaître.

Je me demande qui est cet Alexander et sa place au sein de cette famille. On dirait qu'il est la bête noire de la famille.

— Sydney, Alexander est ... hum ... mon frère. Enfin, mon demi-frère.

— Pourquoi ne pas me l'avoir dit ?

— Et bien pour ça. Tu l'entends ? Il passe son temps à faire ça, à crier, à vouloir détruire notre famille.

— Tom ...

— Mais c'est vrai maman. Il est jamais là, et quand il est là c'est pour nous gâcher la vie.

Sympa les réunions familiales. C'est bizarre de dire ça, mais j'ai hâte de rencontrer ce fameux Alexander.
Tom et moi suivons Barbara dans le salon. En tout cas, malgré les problèmes qu'ils peuvent rencontrer, le financier n'en fait pas parti. La pièce est immense, je crois qu'elle fait la taille de mon appartement entier.
Je découvre le père de Tom, un homme aux cheveux grisonnants, les yeux bleus. Pour son âge, il se tient vraiment bien. Il est le cliché même du type PDG ayant une belle gueule et une belle carrure. Il est également grand de taille.
Enfin, je découvre Alexander.
  Oh ...
Alexander est plus grand que Tom, les cheveux noirs, les yeux verts et le type méditerranéen. Son polo épouse parfaitement ses muscles saillants. Je dois avouer qu'il est vraiment beau. Très beau.

— Bonjour, tu dois être Sydney. Enchanté je m'appelle Christian et voici Alexander, mon fils aîné.

— Malheureusement, dit Alexander amèrement.

Je ressens une colère immense chez ce garçon. Je ne sais pas qu'elle en est la raison, mais cela doit se résumer à un soucis familial.

— Bonjour Monsieur, je suis également ravie de faire votre connaissance. Votre fils m'a énormément parlé de vous et de l'admiration qu'il a, à votre égard.

— Oh fiston, en plus d'être jolie, ta copine est très polie. Je l'apprécie déjà.

Je souris timidement mais il s'efface aussitôt lorsque j'aperçois le regard émeraude d'Alexander.

— Salut Alexander, je suis contente de te rencontrer aussi.

Je m'attends à une réponse, mais rien ne sort de sa bouche, excepté un ricanement.

— Hé je te préviens imbécile, commence Tom, tu n'as pas intérêt à lui faire subir le même traitement qu'au reste de la famille. Elle est ma copine, et je compte la protéger de toi.

— Ferme-là enfoiré ! Pourquoi je m'occuperais d'une autre gosse de riche ?

Hein ?

— Je te demande pardon ?

C'est sorti tout seul. Tout le monde me regarde, et je me sens rapidement coupable mais tant pis, je me suis lancée alors autant continuer. Je ne vais pas me laisser insulter par une petite frappe. Il ne me connaît pas, et ne connaît rien de mon passé.

— Qu'est-ce qu'il y a ? La petite fille a des griffes ? demande Alexander en ricanant.

— Alexander, elle est notre invitée et tu as intérêt à la respecter ! ordonne son père.

— Comme t'as respecté ma mère ? Très bien.

C'est donc ça ...

— Alexander, je ne te connais pas, et tu sais quoi, je n'ai pas envie de te connaître non plus. En revanche, je suis ici pour Tom et pour rencontrer ses parents. Tu es chez toi, ainsi je ne peux pas t'ordonner de partir mais sache que ton absence ne me dérangera absolument pas si tu souhaitais t'en aller.

Moi qui souhaitais faire une bonne impression, c'est mal barré je crois.
  Merci Alexander.
  Mais je ne peux pas laisser cet imbécile mal me traiter juste parce que lui est mal dans sa peau. Surtout quand il ne sait pas ce par quoi je suis passée.
Tout le monde me regarde, avec surprise, y compris Alexander. Sa surprise est toutefois mélangée à la colère. Je pense que s'il pouvait me tuer avec ses yeux verts, il le ferait.

Relation dangereuse Où les histoires vivent. Découvrez maintenant