Une dizaine de jours est passée depuis ma discussion avec Tom.
En vrai, je ne sais pas ce que nous faisons. Nous parlons de tout et de rien, comme si rien ne s'était passé. Nous ne sommes pas en couple, mais je crois qu'on essaie de reconstruire quelque chose.— Tom, je crois que je ne devrais pas être ici, chez toi.
— Pourquoi pas ?
— J'en sais rien. Je me sens, mal à l'aise.
Comment puis-je être à l'aise dans sa maison et celle de son frère avec qui je l'ai trompé ?
— Tu veux qu'on aille ailleurs ?
— Non, ça va aller, je suppose.
— En plus, mes parents avaient hâte de te revoir. Surtout ma mère, je crois qu'elle t'a adopté.
Barbara est tellement gentille. J'aurais aimé l'avoir comme mère. Malheureusement, la vie a été mal faite.
Mais je pense que son avis changerait à mon égard, si elle savait ce que j'avais fait, ou qui j'étais.— Je te remercie de n'avoir rien dit à ta famille. Je me sens encore plus mal.
— J'ai juste envie d'oublier le passé et penser à notre avenir.
— Ça veut dire que tu es disposé à me laisser du temps ?
— Ça ne te parait pas évident ? Je me rends compte que ma vie sans toi, n'a aucun sens. En plus, je comprends mieux qui tu es et j'ai davantage envie de me laisser une chance avec toi.
— Merci Tom, vraiment je ne te mérite pas.
— Je t'aime, dit-il en déposant un baiser sur mon front.
Je dois lutter pour nous. Tom est la personne qu'il me faut, qui me convient.
Avec lui, je peux avoir une stabilité et un avenir.— Hum, dis-moi, ton frère va venir ?
— Non, et il ne pointe pas son nez depuis quelques temps.
Ouf, un poids en moins. Je ne suis pas prête à le voir maintenant, surtout devant Tom. Je ne sais pas qu'elle sera ma réaction, ni la sienne.
Nous descendons dans le salon, rejoindre Barbara et Christian, qui « roucoulent » tous les deux.
— Hé vous n'êtes pas seuls ! s'exclame Tom.
Tous deux, se mettent à rire, qui est très communicatif je dois dire, puisque je me mets moi aussi à rire.
— Laisse tes parents tranquille Tom.
— Écoute Sydney fiston ! Tu crois qu'on t'as eu comment ? Nous aussi sommes adultes ta mère et moi, et nous avons une vie intime.
Tom est trop mignon lorsqu'il grimace. Il se bouche les oreilles comme un enfant. Il ressemble à Alexander.
Merde. Je dois arrêter de penser à lui.
— Bon ça va, si vous continuez on retourne dans la chambre.
Nous rigolons tous de bon cœur quand soudain, nous entendons une porte claquée.
Ne me dites pas que ...
— Tiens tiens, le retour de Roméo et Juliette. Ah non c'est vrai, j'avais dit, me semble-t-il, que c'était la Belle et le Clochard.
C'est bien ma veine. Alexander est là, et je commence à craindre de la suite des événements.
— Qu'est-ce que tu fiches ici Alex ? demande Tom.
— Ferme ta gueule c'est aussi chez moi, je n'ai pas à te donner d'explications.
— STOP VOUS DEUX ! ordonne leur père, le ton très élevé. Vous n'avez pas honte ? Vous êtes frères. Je vous demande au minimum de vous respecter. Donc Alexander, je ne veux pas t'entendre dire des grossièretés à ton petit frère. Et toi Tom, c'est pareil. Ton frère est chez lui, et il peut venir autant qu'il veut et quand il veut.
Je ne sais plus où me mettre. Je sais que la relation entre les deux frères était mauvaise, mais je sais que ma présence risque d'empirer les choses.
— Désolé papa, mais c'est lui qui a commencé. Il est toujours odieux et fiche toujours le bordel.
Je vois Alexander s'approcher à toute vitesse de Tom, voulant probablement se défouler physiquement sur lui.
Sans réfléchir, je me mets entre les deux. Alexander s'arrête net, me regardant.— Arrête ça, s'il te plaît.
Je le supplie d'arrêter ça, mais aussi, je lui demande par les yeux de ne pas ouvrir sa bouche.
Comme s'il me comprenait, ses lèvres s'étirent en un sourire presque machiavélique.— Regardez-moi ça, il s'avère que Sydney a du cran. Elle protège le lâche qui lui sert de copain. Tu es vraiment la fille parfaite, intègre et droite.
Alexander appuie sur « intègre et droite ». Il cherche à se venger, à me blesser. Maintenant je m'en rends compte. Comment ai-je pu flancher ? Dès qu'on ne va pas dans son sens, il montre son vrai visage. Il est agressif, menaçant et veut détruire tout sur son passage.
— En effet, Sydney est tout ça. Et tu ne vas pas gâcher notre relation comme tu gâches ta vie.
— Quelle relation ? Celle qui n'est qu'un tissu de mensonges ?
Oh non pas ça.
— De quoi tu parles Alexander ? questionne Barbara.
Ça y'est, c'est fini, tout est fichu. Alexander va tout déballer. Et je ne pourrais pas nier.
Attendant qu'il me poignarde, je ferme les yeux, et je sens une larme s'échapper de mon œil, me brûlant presque le visage.
Mais rien ne vient. Je n'entends rien.
J'ouvre les yeux, et tout le monde me regarde.— On peut savoir ce qu'il se passe ? demande à son tour Christian.
— Rien. Mais je doute que Sydney finisse avec Tom. Ils ne sont simplement pas faits l'un pour l'autre.
Ouf.
Je pensais vraiment qu'il allait tout déballer mais heureusement pour moi, il ne l'a pas fait.
Je me demande pourquoi ? Je croyais que c'était la fin, mais il ne m'a pas achevé.
Pas encore ...— Écoute ça ce n'est pas à toi d'en juger. C'est la première fois que ton frère amène une fille à la maison. Une fille bien aussi. Il se peut que ça ne marche pas mais c'est pas à toi d'en décider. Alors laisse ton frère tranquille. Essaie d'être heureux pour lui. Et tu devrais en faire de même, trouver ton autre moitié.
À mesure que Christian parle, Alexander ne cesse de me regarder. Je lis un mélange de colère, de déception et de vide dans ses yeux.
Il faut qu'il arrête de me regarder, ou tout le monde se posera des questions.
Mais moi-même, je peine à me détourner de ces yeux, qui m'ont observé, découvert, procuré tant de choses en moi, dans mon corps.
Et dans mon cœur.
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Relation dangereuse
Romance« Pourquoi je n'arrive pas à te sortir de ma putain de tête ? De mes putains de pensées ? Tu es tout le temps là, je te vois partout, constamment, éveillé ou endormi c'est la même chose. Tu es là même dans mes plus beaux rêves et mes pires cauchemar...