Chapitre 18

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  Lorsque je touche mes joues, je constate qu'elles sont mouillées à cause des larmes versées.
  Et oui je l'avoue, voir Alexander, s'amuser avec une autre fille, m'a fait mal, ça m'a rendu jalouse et en colère. Je m'en veux de ressentir ça mais je ne peux pas faire autrement.
  J'étais mitigée jusque-là sur la sincérité de ses sentiments, mais je sais désormais que je ne suis qu'un jeu pour lui.Et je m'en veux d'avoir hésité pendant un instant, en risquant de perdre le peu d'intégrité qu'il me reste.
  Mais c'est fini, car mes sentiments je vais les enfouir si profondément, qu'ils vont finir par disparaître peu à peu. Je vais être heureuse avec l'homme qui mérite mon amour.

  Je tourne en rond, encore et encore dans le lit, cherchant le sommeil, mais ne le trouvant pas.
  Puis, j'entends soudain le bruit d'une notification. Je regarde l'écran de mon téléphone et vois son nom affiché.
  Alexander ...
  Je sais que je devrais ignorer mais bon, comment a-t-il trouvé mon compte ? Étais-je moi aussi dans ses suggestions ? M'a-t-il cherché ?
  Un milliard de questions se bousculent dans ma tête. Je ne réfléchis pas et ouvre son message insta.

— Je te manque au point de regarder mes stories insta ?

  Oh merde !

— Je n'ai pas fait exprès

  Avec tous ces mensonges, je vais finir par avoir le nez qui s'allonge comme Pinnochio.

— J'aurais préféré que tu admettes que je te manque comme tu me manques

— Oh oui j'ai bien vu que je te manquais et à quel point tu étais mal. J'espère que la jolie danseuse a pu essuyer tes larmes.

— Tu es jalouse ?

— Sois pas bête, bien évidement que non

— Si tu l'es. Et j'aime que tu sois jalouse. En plus, tu sais ce que je ressens à chaque fois que je te vois ou je t'imagine avec mon frère.

  Oh ...

— Bonne soirée Alexander.

  J'ajoute bien la ponctuation finale pour lui faire passer mon message. Mais je me rends compte qu'en plus d'être folle de jalousie, je ne sais même pas m'en cacher, pas même par message. J'aurais été une bien piètre actrice.
  Je vois qu'il écrit de nouveau mais je me mets directement en mode avion. Je sais que sinon, je serais tentée de lire son message, et je ne sais pas comment je vais réagir. Alors comme on dit, mieux vaut prévenir que guérir. Je ne veux en aucun cas être énervée ou attendrie. Je n'ai plus envie de me faire du mal et faire du mal à Tom.
  Mais cet abruti d'Alexander me hante pire qu'un fantôme.

*
  Il n'est pas loin de deux heures du matin lorsque j'entends quelqu'un frapper à la porte.
  Quoi ? Mais qui cela peut être à cette heure aussi tardive ?
  Je m'en vais ouvrir, sans me douter de qui c'est.
  No way !

— Qu'est-ce que tu fiches ici Alexander ?

— Disons que j'en ai eu marre qu'après le trente-et-unième messages, je n'ai pas une seule réponse de ta part, alors je suis venu.

— Je t'ai souhaité une bonne nuit, tu croyais quoi ? Qu'on allait parler jusqu'à l'aube de je ne sais quoi ? Et puis, faut que tu t'en ailles, tu vas réveiller les voisins, je ne veux pas de scandale.

— Dans ce cas ..., dit-il en entrant chez moi et refermant la porte derrière lui.

— Alexander qu'est-ce que tu fais ?

— Non la question c'est plutôt qu'est-ce que tu me fais ? Pourquoi je n'arrive pas à te sortir de ma putain de tête ? De mes putains de pensées ? Tu es tout le temps là, je te vois partout, constamment, éveillé ou endormi c'est la même chose. Tu es là même dans mes plus beaux rêves et mes pires cauchemars.

— Pour les paroles, tu es le meilleur mais pour les actes, tu es comme Casper le fantôme.

— De quoi tu parles ?

— Je te parle de cette fille qui dansait sur toi, presque nue. Tu n'avais pas l'air de penser à moi.

— Non mais alors toi tu manques pas de culot. Tu dis ça alors que tu sors avec mon frère, tu baises avec lui, et tu me fais une crise de jalousie ?

— Je ne suis pas jalouse !

  Je dois me mordre l'intérieur de la bouche pour ne pas pleurer de nerfs.

— Ah non ? Alors tu appelles ça comment ?

— Je ne supporte pas ton hypocrisie et surtout je ne veux pas être ta marionnette. Arrête de faire semblant que tu ressens quoi que ce soit pour moi, parce que c'est faux. Tu sais quoi ? Quand moi j'ai eu le malheur de coucher avec toi, ton frère lui m'attendait. Et quand il a su que j'ai été avec quelqu'un d'autre que lui, il ... il m'a pardonné ... parce qu'il m'aime.

— Oui j'avais compris que tu étais avec lui pour le récompenser, parce que de toute évidence tu ne ressens rien pour lui.

— Tu te trompes !

— Ah oui, prouve-le moi !

  J'ouvre la bouche pour répondre, mais Alexander se jette presque sur moi pour m'embrasser.
  Malgré la délicieuse sensation qui me traverse, je tente de le repousser, mais il me tient fermement.
  Je pourrais littéralement mourrir tant je suis heureuse dans ces moments. C'est comme une explosion de joie, de bonheur absolu. Mais ce bonheur n'est pas réel, comme cette satanée relation.
  Je finis par mordre sa lèvre, et il se recule. De son indexe, il touche sa lèvre inférieure quelque peu saignante, et il rigole, en se léchant ensuite le doigt.

— Toi et moi sommes vraiment pareils. Sauvages, passionnés et insatiables.

— Tu te trompes Alexander. J'avoue, que j'y ai pensé aussi, que nous étions pareils. Je me suis dit que c'est la raison qui m'a poussé à ... faire ce que j'ai fait. Mais toi tu fais du mal volontairement, tu ne vis que pour ça. Tu es rempli de haine, de colère, d'amertume. Et toutes les personnes qui t'entourent en subissent les conséquences, moi y compris. Je ne dis pas que ce qu'il a pu se passer entre nous est entièrement de ta faute car il est clair que c'est moitié-moitié. Tu es une personne qui souffre et ton bonheur est de faire souffrir les autres.

  Le teint d'Alexander a changé depuis son arrivée. Désormais, il est sombre. Ses traits sont plus durs, plus ... tristes.

— Tu penses vraiment ça de moi ?

— Oui. Pour toi tout n'est qu'un jeu pas vrai ? Je suis ton jeu, mais après quoi ? Qu'est-ce que tu feras pour me détruire ? Ou alors, je ne suis qu'un pion pour toucher Tom c'est ça ?

  Alexander semble heurter, comme si je l'avais blessé physiquement.
  Mais je pense au final que tout cela n'est que du cinéma pour arriver à son objectif final. Il n'est et ne sera jamais sincère avec les sentiments. Avec moi. J'ai été bête de penser le contraire, que je pouvais être cette personne.

— Sur beaucoup de choses, tu as raison Sydney. Oui, je suis rempli de haine, de colère, de rage. Mais ce n'est pas gratuit. Je ne suis peut-être pas un saint, mais je n'ai jamais fait semblant en ce qui concerne les sentiments, que ce soit avec ma famille, mes amis, les nanas que je baise. Avec personne. J'étais prêt à faire face à ma famille, sachant que leur opinion à mon égard, déjà médiocre, se dégrade encore plus. Mais je m'en foutais, car jusque-là rien ne comptait. Jusqu'à toi, Sydney. Depuis que je t'ai rencontré, et que tu m'as tenu tête, tu t'es insinuée doucement dans ma peau, au plus profond de mon âme et de mon être. Et malgré toutes les altercations que l'on a, toi et moi, je ne peux pas te faire disparaître. Je le veux mais je n'y arrive pas. Tu penses que c'est simple pour moi ? De te voir avec Tom. De savoir que tu es avec mon frère ? Tous les jours je tente de ne pas perdre la boule et de contrôler mes envies. Mes envies de tuer mon frère et de te kidnapper pour te garder avec moi. Te toucher, t'embrasser, te posséder. Je voudrais entrer dans ta tête et dans ton cœur.

— Il est là tout le problème Alexander. Tu n'as pas besoin de le vouloir, car c'est déjà fait. Depuis longtemps.

Relation dangereuse Où les histoires vivent. Découvrez maintenant