Chapitre 32

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  Lorsque j'ouvre les yeux, la première que je vois est un plafond beige. De toute évidence cet endroit ne me dit absolument rien.

— Hé je crois qu'elle s'est réveillée.

  Je pourrais jurer que c'est la voix de Tom. Mais c'est impossible, car il me déteste. Je doute qu'il ait envie un jour de me revoir.
  Soudain une question me vient en tête : où suis-je ?

— Brunette ?

  Lorsque je baisse les yeux, je vois Alexander. Il est toujours aussi beau.

— Pourquoi est-ce que tu pleures ?

  Ses yeux sont larmoyants, et je ne comprends pas pourquoi. Ce que je comprends en revanche, c'est que je déteste le voir dans cet état. Quand il souffre, je souffre aussi.

— J'ai cru ...

  Il ne finit pas sa phrase et pose sa tête contre ma poitrine. Je tente de le rassurer en caressant ses cheveux.
  J'adore faire ça. J'adore le toucher.
  Quand je lève les yeux, je vois également Tom. Je n'avais visiblement pas rêvé.

— Tom ?

— Salut Sydney. Comment vas-tu ?

  Suis-je entrain de rêver ? Sinon comment expliquer que Tom soit ici, dans le plus grand des calmes, avec Alexander à mes côtés ?

— Tu es là toi aussi ? Mais ... où sommes-nous ? Qu'est-ce qu'il s'est passé ?

  Tom regarde Alexander, qui lui me regarde.

— Tu ... tu as eu un accident. Enfin, on t'a tiré dessus.

  On m'a ... tiré dessus ?
  Je tente de me rappeler de ce qu'il s'est passé et comme un éclair, tout me revient en tête.

— Où est Giovanni ?

— Sydney, on en parlera plus tard. Tu dois te reposer.

  Je n'arrive pas à croire tout ce qu'il s'est passé depuis ces quelques mois. Ça a vraiment été les montagnes russes. Je suis passée par toutes les émotions.

— Alexander ?

— Oui ?

— Peux-tu me laisser quelques minutes avec Tom ?

— Mais Sydney ...

— Je t'en prie. Je dois lui parler.

  Alexander regarde Tom de manière dure. Je sais qu'il s'inquiète pour moi et de mon état.

— Je serai à côté. Je t'aime, dit-il en embrassant mon front avant de quitter la pièce.

  Je regarde Alexander partir, et mon regard se porte désormais sur Tom.

— Merci d'être là. Honnêtement je suis étonnée.

— Il s'est passé beaucoup de choses entre nous, mais malgré tout, je tiens beaucoup à toi. Et ce sera toujours le cas. De plus ... j'ai appris ce que ce Giovanni avait fait à ma mère. Et j'ai appris aussi la raison pour laquelle tu es partie avec lui. Tu t'es sacrifiée pour nous protéger. Et tu n'as rien dit à personne. C'est vraiment toi, garder tes problèmes à l'intérieur. De sourire même quand tout va mal.

— Tu sais, j'ai vraiment cru que j'allais mourir. Mais j'arrive à me dire que ça n'aurait pas été plus mal. J'ai fait beaucoup de mal, même si ce n'était pas volontaire.

— Bordel Sydney tu t'entends ? Peu importe ce qu'il a pu se passer jamais je ne te souhaiterais que tu meurs.

— Tu es une bonne personne Tom. Et je veux m'excuser sincèrement des erreurs commises. Je sais que j'ai mal agi.

— C'est vrai. Mais je sais aussi que l'amour peut nous faire perdre toute morale. Un peu comme mes parents. Et Alexander et toi vivez également une chose très similaire.

  Je suis contente d'avoir une discussion posée avec Tom. J'ai l'impression qu'il est ouvert à la discussion, il est très calme. Et je sens qu'il est prêt à m'écouter. Peut-être que me trouver dans cette situation a été un mal pour un bien.

— Je sais que cela prendra du temps. Je sais que je n'ai pas le droit de te demander de me pardonner mais je tiens quand même à m'excuser. Et également auprès de tes parents.

— Crois-le ou non, mais mon père semble moins en colère. Ma mère elle, s'est sentie désolée pour moi, mais elle n'a porté aucun jugement. Probablement car elle te comprend. Et je crois que nous sommes tous parvenus à le faire.

  Je n'arrive pas à croire ce que je suis entrain d'entendre. Je me dis que cela est trop beau pour être vrai. Je dois halluciner à cause des médicaments. Où je suis dans un rêve.

— Tu nous as ramené Alexander.

— Comment ça ?

— Quand tu as eu cet accident, Alexander nous a contacté. Nous avons pris le premier avion pour venir ici.

— Mais ... je suis ici depuis combien de temps ?

— Trois jours. L'opération était critique car tu avais perdu beaucoup de sang. Et ensuite, même si ton intervention s'est bien déroulée, tu ne t'étais pas encore réveillée. On a vu Alexander comme jamais auparavant. Il s'est mis à pleurer, une chose dont il n'était plus capable depuis des années. Il s'est inquiété pour une autre personne que lui. Nous étions tous très étonnés. Il n'a fait que de veiller sur toi. Il a refusé de partir pour prendre une douche ou se reposer. En trois jours il a avalé seulement une bouteille d'eau et la moitié d'une pomme. Et surtout ... il s'est excusé auprès de nous tous. Il nous a pris dans ses bras. Cela n'aurait jamais été possible sans son amour pour toi, ou ton amour pour lui. Alors merci, Sydney.

  Je crois, que c'est l'un des plus beaux jours de ma vie. Finalement, je n'ai peut-être pas tout gâché. J'ai pu, sans même le faire exprès, rapprocher une famille, et j'en suis la plus heureuse. Je savais qu'en agissant mal, j'aggravais leur situation familiale. J'ai l'impression que je dois presque remercier Giovanni pour ce coup de feu.

— Tu crois qu'il serait possible de voir tes parents et de m'excuser auprès d'eux.

— Ils t'ont déjà pardonné. Enfin, mon père, car ma mère elle t'adore. Je crois qu'elle veut que tu sois sa belle-fille peu importe avec quel fils McKnight tu es.

  Je souris un peu mal à l'aise. Je me sens touchée mais quand même gênée de la situation qui est franchement bizarre, faut l'avouer.

— Et puis, je crois que je vais laisser la place à Alexander qui doit bouillonner d'être à l'extérieur.

— Merci, Tom.

  Je vois Tom partir et je me sens soulagée, en paix avec moi-même, grâce à son pardon. J'ai l'impression que maintenant, plus rien n'entravera mon bonheur.

Relation dangereuse Où les histoires vivent. Découvrez maintenant