Relation dangereuse

Chapitre 31

Je rejoins Alexander, qui m'attend depuis tout à l'heure.

— Tu es là ...

— Je suis là ...

— Alors de quoi avez-vous parlé ?

Je baisse les yeux, je ne sais pas par où commencer, ni quelle sera sa réaction.
  Mauvaise je suppose.

— Tu devrais rentrer Alexander.

— Quoi ?

— Je ... je vais rester.

— Tu n'es pas sérieuse ?

— Si.

— Tu joues à quoi Sydney ? Pourquoi tu veux rester avec lui ? Qu'est-ce qu'il t'a dit ? Il t'a encore menacé ? Tu vas voir je vais le ...

Avant qu'il ne finisse sa phrase, je lui mets ma main sur la bouche, l'empêchant de poursuivre.

— Écoute-moi Alexander, Giovanni ... c'est Giovanni. Un homme cruellement maladroit.

— Maladroit ? Non je suis maladroit. Lui est un criminel. Il a failli tuer Barbara.

— Je sais ... je sais que ce que tu dis est vrai, il lui a fait du mal mais en même temps ... il m'a assuré qu'il n'essaiera plus jamais de vous faire du mal. Tout ce qu'il souhaite c'est que je reste auprès de lui avant que ... qu'il ne parte.

— Qu'il ne parte où ça ?

— De ce monde.

— Bordel, et toi tu le crois Sydney ?

— Alexander, pourquoi est-ce qu'il me mentirait ?

— Parce que ce gars est malade. Et il te veut pour lui. Il veut te prendre à moi et je ne l'accepte pas.

Je comprends pourquoi Alexander pense cela mais il se trompe. Giovanni a fait beaucoup d'erreurs graves mais ... ce serait débile de me mentir, sachant que s'il n'a rien, je vais vite m'en rendre compte, s'il est toujours là au bout de six mois.

— Sydney je ne vais pas te laisser avec ce criminel. Et même s'il venait à mourir ... il reste un criminel.

Ah pourquoi faut-il que je finisse toujours dans des histoires compliquées sorties tout droit de séries télévisées.
J'ai de la peine pour Giovanni mais c'est vrai, je ne peux pas ignorer ce qu'il a commis. Il a failli tuer Barbara et m'a menacé pour que je vienne avec lui.

— Je sais ... tu as raison Alexander. Je n'en reviens pas que j'ai failli considérer l'idée de rester après ce qu'il a fait à Barbara, à nous. Merci de m'avoir ouvert les yeux. J'ai failli commettre la pire erreur de ma vie.

— Alors c'est oui ? On y va ?

— Oui. Je veux partir de cette maison, de ce pays. Emmène-moi avec toi.

Il me sourit et m'embrasse avec cette passion dévorante.
Ah que je l'aime.

— DÉGAGE ! hurle Giovanni.

Lorsque je me retourne, il pointe de nouveau une arme sur nous.

— Giovanni qu'est-ce que tu fais ? Je croyais que tu ...

— Tu n'es qu'une garce. Même en feignant une maladie, tu me rejettes et pars avec cet homme.

— Alors c'était faux ? Giovanni tu m'as menti ?

— Tu vas rester avec moi Sydney. Je refuse d'être seul. Tu vas m'aimer comme je t'aime. Et si tu y arrives pas, tu feras semblant. Mais je ne te laisse pas partir avec lui. Mais si vous tenez vraiment à être ensemble, je peux vous tuer tous les deux.

— Tu ne feras rien à Sydney. Si tu veux t'en prendre à quelqu'un, prends-toi en à moins.

— Alexander arrête !

  Je tente de le supplier mais il a ses yeux d'homme déterminé à sacrifier sa vie, ce que je refuse catégoriquement.
  J'aimerais tout simplement me réveiller de ce cauchemar.

— GIOVANNI !

  Nous nous retournons tous les trois vers cette voix.
  Il s'avère que cette voix n'est autre que Miranda.

— Je vous prie d'arrêter cela, immédiatement !

  Mais que fait-elle ? A-t-elle perdu la tête ? Et s'il s'en prenait à elle ?

— Pour qui est-ce que tu te prends pour me donner des ordres. Je suis ton patron !

  Soudain, Giovanni pointe son arme sur Miranda.
  Je refuse de mettre en danger une autre personne, surtout si cette personne tente de nous protéger.

— GIOVANNI ARRÊTE ! Tu es prêt à retirer la vie d'une personne qui a toujours été présente pour toi ? Une personne qui t'aime comme son propre fils, qui malgré tout, voit le bien en toi ?

  Giovanni a toujours son arme pointé sur Miranda, mais je sens que je le touche lorsque je vois sa main tremblée.

— Giovanni, tu penses que c'est ce que ta maman aurait aimé pour toi ?

  Après quelques secondes, Giovanni baisse son arme.
  Quand je pense que le pire est évité, il pointe son arme désormais sur sa tempe.

— NON !

  Je me jette sur lui, tentant de lui retirer son arme mais il lutte.

— SYDNEY ! hurle Alexander, tentant de m'éloigner.

— GIOVANNI, BAISSE CETTE ARME !

— LAISSE-MOI, JE VEUX EN FINIR !

  Soudain, un coup de feu part tout seul. Je sens le corps d'Alexander derrière moi. Giovanni et moi nous fixons l'un et l'autre.
  Je dois attendre quelques secondes avant de me rendre compte que j'ai été touchée au ventre.

— Sydney je ...

  Je vois le regard désolé de Giovanni. Et je sais que cela est sincère.

— PUTAIN MAIS QU'EST-CE QUE T'AS FOUTU BORDEL ! hurle Alexander.

  Je sens le sang couler. J'entends Miranda au loin pleurer, pendant que je tombe de les bras de l'homme que j'aime.

— Hey, tout va bien. L'ambulance va pas tarder brunette d'accord ?

  J'acquiesce, me sentant heureuse. Il n'y a pas plus belle mort que de mourir pour la personne que tu aimes, et dans ses bras, par-dessus tout.
  Je vois Giovanni, désespéré, entrain d'appeler l'ambulance.

— Je t'aime Alexander.

— Sydney, tout va bien, je suis là. Il faut que tu gardes les yeux ouverts. Ils ne vont pas tarder.

— Je ... je commence à avoir froid.

  Je me sens de plus en plus faible, à cause du sang que je perds.
  Alexander ne perd pas de temps avant d'enlever sa veste en cuir, et de me la mettre sur moi. Même à l'article de la mort, je me sens en paix lorsque je suis avec lui, et que je sens son odeur qui me rend tellement folle d'amour.

— Ça va aller tu m'entends ? Reste avec moi. Je t'interdis de m'abandonner.

— Je suis ... désolée de t'avoir fait souffrir.

— Non je refuse tes excuses. Si tu es désolée, tu dois rester en vie.

  Je commence à ressentir la fatigue, la faiblesse, quand soudain, c'est le vide.
  Tout est noir, et pourtant, je ne me suis jamais sentie aussi heureuse qu'à cet instant.

*

  J'entends des voix autour de moi, mais je n'arrive pas à ouvrir les yeux. Est-ce que je suis morte ?
  J'entends des voix sans comprendre ce qu'elles disent. Mais je ressens de bonnes énergies, comme si on me transmettait de l'amour.
  Je sens également des sensations agréables sur ma peau, particulièrement sur mon visage.
  Je ne sais pas vraiment ce qu'il se passe, mais je suis persuadée que c'est le paradis, car Alexander est avec moi. Je peux reconnaître sa voix parmi mille autres voix.
  le ressens au plus profond de mon être et de mon âme.