Et voilà, ma descente aux enfers vient de commencer. Je savais que mon bonheur était trop beau pour être vrai.
Je suis en Italie depuis maintenant une semaine. Il n'y a pas une seule minute où je ne pense pas à Alexander.
Léo aussi me manque. Giovanni a fait une lettre de démission de « ma part ».
— Comment ça ma princesse ? Est-ce que ta nouvelle vie italienne te plaît ?— Je hais tout ce qui te concerne, y compris ce pays.
— Bébé, tu n'es pas très gentille. Toi et moi allons nous marier. Et je te conseille de bien te comporter. Si tu ne veux pas que je m'énerve.
Quelle ordure. J'aimerais le tuer de mes propres mains. Mais je suis persuadée que même si j'y parvenais, il a donné l'ordre à ses caniches qui lui servent d'hommes de mains, de tuer toutes les personnes qui m'entourent.
Je ne sais pas quoi faire. Je n'ai qu'une envie, c'est dormir et ne plus jamais me réveiller. Je voudrais être dans les bras d'Alexander. Je me demande s'il pense à moi, s'il est avec une autre femme. Peut-être m'a-t-il déjà oublié ? D'une part je veux que son bonheur et surtout qu'il soit sauf, mais je ne veux pas qu'il ne cesse de m'aimer.
Me retrouvant désormais seule dans cette immense chambre qu'est la mienne, j'ai l'accès à un portable.
Je tente de voir le profil d'Alexander mais il m'a bloqué.
Je me demande s'il a fait pareil avec mon numéro de téléphone.
C'est plus fort que moi, il faut que je l'appelle. Ne serait-ce que pour entendre sa voix, m'assurer qu'il aille bien.Ça sonne et je sens mon pouls battre très très vite, mon cœur y compris, comme s'il allait sortir de ma poitrine.
Soudain, ça décroche.
Oh my God !— Pourquoi tu m'appelles ?
— A-Alexander ...
— Tu veux encore te moquer de moi ? Tu veux me manipuler ou m'humilier ?
— Je ...
Non il ne faut pas que je le lui dise.
— Désolée d'avoir appelé.
Je raccroche immédiatement.
Je suis complètement folle d'avoir fait ça, mais si je n'entendais pas sa voix, j'allais en mourir.
Il doit vraiment penser que je suis la pire des personnes.Mon téléphone vibre à nouveau.
C'est lui.
J'hésite un moment puis je finis par décrocher.— Allô ?
— PUTAIN MAIS TU JOUES À QUOI BORDEL ?
— Je ... je n'ai pas fait exprès ...
Décidément faut que j'apprenne à mieux mentir. C'est vraiment débile comme excuse, il ne va pas y croire.
— Si tu savais comme je t'en veux, jamais je ne vais te pardonner de m'avoir fait tomber amoureux de toi. J'étais capable de tout pour toi. Et même ...
Je ne dois pas savoir. Mais j'ai besoin de savoir.
— Et même de quoi ?
— Tu ne mérites aucune de mes larmes, tu ne mérites pas ma souffrance et encore moins mon amour. Je voudrais oublier ton existence, tout ce qu'on a vécu. Je voudrais prendre un médicament pour t'effacer de ma tête et de mon cœur. Heureusement que tu n'étais pas à ton appartement le lendemain de notre fameuse conversation. Tu m'aurais retrouvé ivre devant chez toi, entrain de réveiller les voisins, et de te supplier en frappant à ta porte de m'aimer, même pour de faux. J'ai honte d'avoir agi ainsi pour une personne qui n'en vaut pas la peine. Mais dis donc tu étais où ? Avec un homme ? C'est pour ça que tu n'as plus voulu de moi ?
Je n'ai plus de salive, je n'ai plus les mots. J'essaie de dire une phrase, un mot, mais rien ne sort. Je suis comme une statue, ne pouvant plus bouger.
— Quoi ? Tu ne sais plus parler ? Pourtant t'as su me parler pour m'avouer à quel point ça t'était devenu horrible de passer du temps avec moi. J'ai tellement fait pour toi et tu me l'as mis à l'envers.
— Désolée ...
C'est tout ce que je parviens à dire. Et tout ce que je parviens à penser sur le moment où il me dit toutes ces choses blessantes. Mais je comprends pourquoi il les pense.
Je finis par pleurer. La douleur est trop dure, je n'arrive plus à me contenir. D'ailleurs, je fais que ça en ce moment. Dormir et pleurer.— Est-ce que ... tu pleures ?
— Hum ... non ... pourquoi je pleurerais ?
— Sydney je te connais. Enfin, je croyais te connaître. Mais je sais reconnaître quand une personne pleure. Qu'est-ce qu'il y'a ? C'est moi qui devrais pleurer avec ce que tu m'as fait.
— Je ...
Soudain j'entends au loin Giovanni m'appeler.
Oh non, il ne faut pas qu'il le découvre en appel avec Alexander.— Sydney tu es avec un homme ?
— Je suis désolée, il arrive, je dois raccrocher.
Je raccroche immédiatement, effaçant rapidement les appels avec Alexander. Il ne doit jamais apprendre l'existence de ces appels, sinon il va me le faire regretter en faisant du mal à Alexander.
J'entends la porte s'ouvrir et je sens la panique m'envahir.— Tu pleures ?
— Non.
— Je n'aime pas voir ma fiancée entrain de pleurer. J'espère que tu ne pleures pas pour ce connard.
— Pourquoi tu poses des questions alors que tu connais la réponse ?
— Ne t'en fais pas. Je compte être ton dernier amour. Je vais extraire chaque sentiment que tu as pour lui, de ton cœur.
Et bien pour cela, il faudrait que je sois amnésique car je doute un jour pouvoir oublier Alexander.
— Je veux être seule, tu peux me laisser ?
— Bien. De toute façon, une fois que nous allons être mariés, toi et moi allons dormir ensemble, alors profite de tes moments de solitude tant que tu le peux encore.
Il rigole et part de la chambre, allant je ne sais où. Depuis que je suis ici, et pour mon plus grand bonheur, la journée il n'est pas là. Je suis surveillée par ses gardes du corps. Je ne peux même pas envisager de m'enfuir. De toute façon, je connais les conséquences si je le fais.
Mais si j'étais morte, je serais libre. Et Alexander et les autres personnes auxquelles je tiens n'auraient rien à craindre.*
Le lendemain matin, je suis réveillée par mon téléphone qui sonne.
— Tiens, un appel masqué ?
J'hésite avant de répondre. Qui ça peut être ? Est-ce un piège de la part de Giovanni ?
Je suppose qu'il y a qu'un moyen de le savoir.— Allô ?
— Sydney.
Cette voix ...
— Alexander ?
— Où es-tu ? J'ai appris que t'avais démissionné de ton travail ? Tu as rendu ton appartement, mais qu'est-ce qui se passe bon sang ? T'es partie ?
— C'est une longue histoire mais ... arrête de poser des questions s'il te plaît.
— Sydney ... tu es partie pour un homme ?
Oui. Je suis partie pour toi. Pour te protéger, car je t'aime.
— Je t'en prie, ne m'appelle plus. Tu dois m'oublier. Moi, c'est ce que j'ai fait.
Sur ces dernières paroles, je raccroche, sinon je sens que je ne vais pas tarder à craquer. Et je ne dois pas le faire.
Mais je ne sais pas combien de temps je vais tenir. Ce qui est sûr, c'est que je ne peux pas continuer éternellement comme ça.
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Relation dangereuse
Romance« Pourquoi je n'arrive pas à te sortir de ma putain de tête ? De mes putains de pensées ? Tu es tout le temps là, je te vois partout, constamment, éveillé ou endormi c'est la même chose. Tu es là même dans mes plus beaux rêves et mes pires cauchemar...