Chapitre 14

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  J'ai toujours su que je n'étais pas une sainte, mais jamais je me suis sentie aussi horrible qu'à ce moment.
  J'ai couché et pris du plaisir avec le frère de Tom. Et le pire c'est que je n'ai même pas essayé de lutter. J'ai laissé exprimer mon envie et mis de côté ma morale.
  Mais je sais que j'en avais besoin.

  Alors que je suis sous la douche, je sens des bras robustes s'enrouler autour de moi.
  Qu'est-ce que ... ?

— Je n'ai pas envie de faire comme si rien ne s'était passé entre nous. Je n'ai pas non plus envie de me dire que c'était la dernière fois que nous couchions ensemble. Je veux revivre la nuit dernière encore et encore.

  Je ferme les yeux en sentant le contact de sa peau nue contre moi.
  Je me retourne à peine, que je sens déjà ses lèvres sur les miennes.
  Chaque caresse me fait sentir comme la personne la plus désirée au monde. Je me sens belle, aimée.
  Je me sens heureuse.
  Mes mains parcourent ses cheveux mouillés, puis elles descendent sur son corps embelli par le sport.
  Ses mains, quant à elles, en font de même avec mon corps. J'ai l'impression qu'elles me découvrent pour la première fois, alors que je me suis donnée cette nuit à Alexander.
  Je sais que c'est mal, que je vais me sentir encore plus mal, plus horrible et monstrueuse. Mais comment faire, quand de telles sensations exquises s'offrent à nous ? Comment les refuser ?

— Sydney, gémit Alexander.

  Alexander me soulève et mes jambes s'enroulent autour de sa taille.
  Nous ne faisons désormais plus qu'un. Nos corps fusionnent, s'harmonisent.
  Sa langue vient lécher chacun de mes tétons. Une vague de plaisir se répand en moi.
  Nos bouchent se rencontrent, se cherchent, se taquinent.
  Cette alchimie entre nous, nous fait du bien autant qu'elle risque de nous détruire.

*

  Je n'ai pas réussi à dormir ma nuit dernière. Je ne faisais que de penser à Tom, au fait que je l'avais trahi. Mais aussi, je pensais à Alexander, qui m'a procuré un bonheur immense et indescriptible.

  J'ai donc pris la décision de donner rendez-vous à Tom dans un parc, pas loin de chez lui.
  Je le vois arriver, un demi-sourire aux lèvres.
  Quand je pense que je vais certainement être la cause de sa tristesse dans quelques minutes.
  Je me dégoûte et j'ai honte de moi.

— Salut, dit-il en m'embrassant sur la joue.

— Salut. Comment vas-tu ?

— Bien mieux, maintenant que je te vois. J'étais malheureux sans toi, mais rien qu'à voir ton joli visage, mon cœur s'apaise et je ne pense à rien sauf à toi.

  Pitié ne dis pas ça, pas maintenant. Je me sens déjà assez coupable comme ça.

— Je pense que tu ne vas plus penser ainsi dans quelques minutes.

— Pourquoi tu dis ça ?

  À sa question, je me rends compte que Tom pense que je lui ai donné rendez-vous pour lui avouer mes sentiments.

— Avant de te connaître, Tom, j'étais très malheureuse. Personne ne m'aimait. Personne ne me voulait. J'étais le souffre-douleur des gens. On m'a maltraité. J'ai connu des choses dont tu n'as pas idée. J'avais trop honte de faire la manche alors il m'est arrivé de piquer des choses pour pouvoir me nourrir et d'avoir une hygiène plus ou moins correcte.

— Quoi ? Mais attends de quoi tu me parles Sydney ? Je ne comprends pas.

— J'essaie de m'ouvrir à toi Tom. Je veux que tu me comprennes, que tu me connaisses mieux. Tout ce que je te dis c'est ce que j'ai vécu.

— Pourquoi m'en parler maintenant ? Pourquoi pas avant ?

— Je n'étais pas prête. Et j'avais peur que tu me rejettes. Je t'ai toujours vu comme une personne trop bien pour moi.

— Sydney, je peux comprendre que certaines choses sont difficiles à dire, mais ... merde Sydney je suis dingue de toi, tu ne le comprends pas ? Tu crois que je t'aime simplement parce que t'es jolie ? J'aurais pu comprendre, j'aurais essayé de t'aider. J'aurais fait le nécessaire. C'est ce qu'on fait quand on aime une personne. Jamais je ne t'aurais rejeté pour les malheurs que tu as vécu, bien au contraire. J'aurais dit, que tu es une femme incroyable et courageuse.

  Incroyable ? Courageuse ?
  Non je ne suis qu'une lâche qui n'a pas su mettre ses envies de côté.

— Je voulais que tu me regardes comme si j'étais à ton niveau. Je ne voulais pas que tu vois en moi toute la noirceur. Mais je sais désormais que refouler mon passé m'empêchera réellement d'avancer. Tu méritais de le savoir. Tom, je ne suis pas incroyable ni courageuse. Et je ne te mérite pas.

— Pourquoi tu dis ça ? Sydney je pensais que nous étions ici pour ... nous réconcilier ?

— Je crois qu'il faut d'abord que je parvienne à me réconcilier avec moi-même. Et ... je ne sais pas comment te dire ça Tom.

— Je t'écoute.

  Je prends une grande respiration, mais je redoute vraiment sa réaction.
  Je sais que quoi qu'il dise ou fasse, je vais le mériter. Mais voir son visage déçu ou en colère, je doute pouvoir le supporter, même si je suis la cause de tout ça.

— Je ... hier ... j'ai ... passé la nuit avec ... quelqu'un.

  Tom ne dit rien, mais l'expression son visage est suffisant pour transmettre une réponse.
  Il est furieux, déçu, triste. C'est compréhensible, et même si moi je mérite de souffrir pour ce que j'ai fait, je me déteste de le faire souffrir lui aussi, qui n'a rien demandé. Il a toujours été super avec moi, et moi je me suis comportée comme la reine des garces avec lui. Et le mot est faible.

— Je vois. Ben, je suppose que je n'ai rien le droit de te dire puisque nous étions temporairement séparés.

  Quoi ?

— Mais ... tu ne m'en veux pas ?

  Il commence à rire, mais ça ne présage rien de bon, ce genre de rires.

— Si je t'en veux ? En fait je m'en veux à moi, de ne pas réussir à t'en vouloir. Je te donne un mois pour que tu réfléchisses sur nous, notre futur. Et ton acte montre que tu as pris ta décision. Si tu m'avais aimé, tu n'aurais pas fait ce que t'as fait. Mais encore une fois, nous n'étions pas ensemble. Alors je peux m'en prendre qu'à moi-même pas vrai ?

— Non ce n'est pas vrai. Écoute vas-y insulte-moi si t'en as envie. Tu en as le droit et ce serait justifié. Je crois que ça me ferait du bien aussi.

— Non Sydney. Je ne suis pas comme ça. Encore moins avec la personne que j'aime. Même si la personne que j'aime le plus au monde, est la personne qui m'a fait le plus mal.

Relation dangereuse Où les histoires vivent. Découvrez maintenant