Février. Il rentra dans le parloir et vint s'asseoir sur la chaise qu'on lui avait indiquée. Les murs étaient défraichis, la chaise sur laquelle il s'assit ressemblait à une vieille chaise d'école de bois et de ferrailles. Elle était fendue et le métal était rouillé, il posa ses mains sur la table en face de lui, et il attendit en secouant la jambe. Il était nerveux, la dernière fois qu'il avait vu son père remonte déjà à quelques mois en arrière et celui-ci l'avait violemment frappé avec une poêle à frire. Il essuya ses mains moites sur son jean, puis il retira son manteau en le reposant sur le dossier de sa chaise. Il ne faisait pourtant pas chaud dans la pièce mais le stresse lui donnait chaud. Il entendit un bruit de porte et releva son regard pour voir à travers le plexiglas qui le séparait de la personne qui rentrait. Gary rentra dans la salle, et il aurait presque pu ne pas le reconnaitre, il avait minci et en même temps son visage était plus rond et les couleurs sur sa peau était plus douce. Il avait meilleure mine, sa barbe avait été rasée, et son regard était plus présent. Il ressemblait à son père quand celui-ci était sobre. Il avait une tenue orange avec un numéro sur le côté gauche, il attendit que le gardien lui détache ses menottes qui attachaient ses mains à ses pieds avec une longue chaine, ainsi que la chaine qui lui encerclait les hanches. Ses mains restèrent attachées ensembles mais il était plus libre de ses mouvements. Il s'assit doucement sur son siège en face de la vitre, et il regarda son fils de l'autre côté de la vitre, il attrapa le combiné, et Nathan en fit de même.
— J'ai cru que je ne te reverrai jamais kiddo.
A l'entente de son surnom, le brun regarda son père et les larmes lui montèrent aux yeux, il baissa le regard en silence et laissa les larmes couler le long de ses joues.
— Hey Nat', regarde-moi...
Son père plaça une main sur la vitre, sa voix était douce, Nathan releva lentement le regard vers lui.
— Je suis désolé papa, dit-il dans un sanglot.
Gary le regarda, et il lui sourit tristement.
— Nathan, c'est moi qui suis désolé. Je suis tellement désolé, pour tout. Etre ici n'est pas joyeux, mais je mérite bien pire, pour tout le mal que j'ai fait, pour tout le mal que je t'ai fait.
Il avait l'air sincère dans ces paroles, et ses mots firent du bien à Nathan, il se disait qu'il arriverait mieux à avancer. Son père reprit la parole.
— Je suppose que la police t'a informé du changement de ma situation... J'ai détruit la vie de jeunes gens innocents, j'ai ruiné une famille, j'ai aussi gâché notre famille. J'avais commencé à boire pour oublier la douleur de la mort de ta mère, Maggie était la femme la plus merveilleuse qu'il soit. Quand elle est partie, j'ai pris peur, peur de me retrouver seul avec toi, quand je te vois, je vois les yeux de ta mère... Alors j'ai bu pour ne plus avoir à te faire face, et ce soir-là je roulais à contre sens, je ne m'en rendais pas compte et j'ai failli percuter ces gens, mais ils ont voulu m'éviter et sont partis faire des tonneaux dans le ravin. J'ai voulu sortir la femme de la voiture, mais quand j'ai vu que son mari était mort sur le coup, j'ai pris peur et j'ai fui, encore. Ensuite, j'ai bu encore plus et j'ai pris d'autres substances, je ne supportais plus d'être sobre et de devoir vivre avec ces remords. Je n'ai jamais voulu te faire de mal à toi, mais quand je croisais ton regard, je voyais ta mère qui était déçue, et c'était pire que tout ! Je voulais effacer cette image. Je n'étais jamais conscient de te faire tout ce mal, jusqu'à ce que je te vois le lendemain avec les marques sur ton corps. J'espère que tu t'en sors sans moi.
— Papa, je...
Il sécha ses larmes et plaça sa main par-dessus celle de son père sur le plexiglas.
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Pour Demain [MM]
RomanceNathan est en dernière année au lycée de Burlington dans le Vermont, quand il sera enfin diplômé il pourra partir loin de tout ce qu'il connait. Il est populaire et apprécié de ses camarades ainsi que de ses coéquipiers de son équipe de football. So...