Chapitre 91: Disparue

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PDV Lounis

Cela faisait un mois que je n'avais plus aucune nouvelle de ma copine. Aucune. Après ma rencontre avec son meilleur ami, je ne l'avais plus revu, ni même parlé. Je lui avais envoyé des dizaines, et des dizaines de messages et rien. Vraiment rien. Elle me manquait, énormément. Je ne savais pas si j'avais fait une erreur ou non, c'était pour cela que je n'osais pas l'appeler ou appeler ses parents, par peur de me faire rejeter. C'était si dur de ne plus sentir ses lèvres contre les miennes, ou le simple contact de sa peau contre la mienne. De ne plus pouvoir toucher ses longs cheveux blonds, ou me perdre dans ses magnifiques yeux marrons et verts, ou de ne plus entendre cette douce voix qui pouvait bercer mes nuits. J'essayais de me consoler, tant bien que mal, en pensant que elle et Kat' me faisaient une surprise et qu'elle débarquerait au mariage toujours aussi belle. J'essayais souvent de demander à Katrina si elle avait des nouvelles, mais elle n'en avait pas, et je ne voulais pas la croire. J'avais aussi essayé de contacter son meilleur ami, qui lui ne répondait pas à mes multiples messages et appels. J'avais même failli appeler Chris, mais j'avais abandonné me doutant qu'il allait me raccrocher au nez, ou me mentir juste pour se venger. Je ne pouvais me faire à l'idée qu'elle m'avait simplement abandonné. Elle n'aurait jamais pu me faire ça, elle m'aurait prévenu, même si elle avait voulu me quitter pour n'importe quelle raison, elle m'aurait prévenu. Camille n'était pas du genre à abandonner quelqu'un, du jour au lendemain, et ne lui laisser aucunes nouvelles. C'était pour cela que je commençais vraiment à m'inquiéter. Tous les jours, je me réveillais et j'allumais mon portable, dans l'espoir d'avoir reçu un simple message qui me prouverait qu'elle était en vie. Mais, tous les jours je faisais face à l'immense déception de n'avoir rien reçu, et je passais le reste de la journée à m'inquiéter pour elle. Je commençais aussi à composer le numéro de sa maison, mais je ne finissais jamais ce numéro préférant attendre un signe de vie de sa part, et ne pas lui forcer la main. Si elle n'était plus chez elle, on m'aurait déjà prévenu, son père et sa belle-mère semblaient être assez protecteurs donc j'étais presque persuadé qu'on m'aurait déjà appelé. Mais je pouvais très bien me tromper, et ça, ça me déchirait le cœur. Simplement le fait de savoir Camille, seule ou perdue quelque part, me faisait mal. Jamais, je ne la laisserai seule, jamais je ne l'abandonnerai, même si elle faisait les pires erreurs au monde, jamais je ne partirais. Même si du jour au lendemain elle m'annonçait qu'elle était enceinte, que ce soit de moi ou de n'importe qui, je la soutiendrai, pour toujours. Mais, si elle avait des problèmes elle serait venue me voir, à moins que ces problèmes me concernent... Chaque jour, je forgeais une nouvelle théorie, sur sa disparition de ma vie, chaque jour j'avais de nouvelles hypothèses sur la question: ''Pourquoi ne me donnait-elle plus de signes de vie ?''. Mais, j'arrivais à détruire toutes ses hypothèses, en me disant que c'était impossible. Sans elle, ma vie était triste. J'avais l'impression d'être un fantôme et mon patron avait bien failli me renvoyer à cause de cela. C'était la première fois que j'étais tombé amoureux, la toute première. Et si elle ne revenait pas, je ne pourrais le supporter et l'oublier. Mon frère passait souvent à l'appartement pour voir comment j'allais. Je ne lui parlais jamais de Camille et je jouais le rôle du petit frère heureux que son grand frère se marie. Il était si heureux, je ne voulais pas tout casser avec ma tristesse. Plus les jours me rapprochaient du mariage, plus j'avais l'espoir de la voir là-bas, dans une magnifique robe qui aurait pu rendre jalouse la mariée. Je rêvais d'elle, toute le temps, j'étais hantée par son visage et ses baisers. Ken était le seul à être au courant de mon état, et il essayait sans cesse de me réconforter. Mais je n'y croyais plus, si elle m'avait abandonné, c'est qu'elle avait une bonne raison. Alors je cherchais cette raison, en me remémorant tous ces jours passés ensemble. Je ne trouvais presque aucune erreur, mise à part ma jalousie. Peut-être avait-elle eu peur de ça, de ma jalousie ? Elle ne voulait peut-être pas être enfermée dans ma bulle, juste avec moi. Ou peut-être elle s'en était allée chez la famille d'Anastasia, pour rester un peu avec elle en pleurant sur sa tombe. Mais elle m'aurait prévenu, elle avait besoin de soutien dans cette épreuve. Ou peut-être avait-elle trouvé quelqu'un d'autre pour la soutenir, comme Will. A côté de lui, je me sentais si nul, elle le connaissait depuis bien plus longtemps et il devait connaître tous ses secrets. Alors que pour moi, Camille était simplement une fille joyeuse qui cachait de nombreux secrets. Mais après tout, si elle m'aimait, pourquoi m'aurait-elle quitté ? Après tout ce qu'on avait fait... Peut-être étais-je trop entreprenant, ça lui avait fait peur... Mais maintenant, la seule chose que je voulais, c'était de l'entendre frapper à ma porte, de revoir son visage, même si c'était pour m'annoncer qu'elle me quittait... Elle avait pris mon cœur et mon âme. Et si elle les laissait tomber, comme ça, tout s'effondrait. Jamais je ne pourrais trouver quelqu'un comme elle, une personne si belle, si gentille, drôle, presque toutes les qualités de ce monde. Mais avec aussi des défauts. Car personne n'était parfait, même elle. Même notre couple n'était pas parfait, de nombreuses fois nous nous étions disputés pour se retrouver ensuite. Moi qui m'imaginais déjà marié, avec des enfants, avec elle... Voilà pourquoi elle avait dû partir, elle avait peur du passé tout comme du futur. Donc, elle m'en voulait de m'être trop projeté dans l'avenir. La main tremblante, je saisissais à nouveau mon portable, c'était probablement la centième fois de la journée, mais il n'y avait toujours pas de messages. Je commençais à désespérer, je ne la reverrai plus jamais, c'était fini... Comme tous les jours, je saisissais le numéro de sa maison, sans jamais appeler. Mais cette fois, j'osais appuyer.

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