Les jambes croisées, Bachira attendait appuyé contre un mur blanc. Des gens passaient devant lui sans lui prêter la moindre attention, pourtant il avait l'impression que chacun d'entre le dévisageait. Il baissa la tête le plus possible, fixant ses converses. Il était en avance, mais il ne pouvait s'empêcher de penser qu'Isagi n'allait pas venir. Après tout, pourquoi faire ? Même si c'était Isagi qui avait insisté pour faire une sortie au cinéma, parce que "entre pote c'est un truc qu'il faut faire" , il pouvait très bien avoir des choses à faire plus importantes que de traîner avec lui. Il regarda l'écran de son téléphone. Ils étaient sensés se rejoindre dans cinq minutes, et Bachira sursauta quand quelqu'un lui tapota l'épaule. Il releva la tête pour voir le grand sourire rayonnant du brun.
-Désolé si je t'ai fait peur !
-C'est rien, sourit à son tour Bachira malgré lui.
Ah mais qu'est ce qui le prenait à sourire bêtement comme ça ? Quelque chose ne tournait vraiment pas rond chez lui.
-Aller viens, fit Isagi, tout excité, en lui prenant le poignet.
Il l'emmena dans le cinéma et Bachira fit de son mieux pour ignorer la petite boule de stresse, qui avait grandement rétrécie depuis qu'Isagi était arrivé, qui se trouvait dans son ventre. Il se détendit et Isagi l'emmena vers la salle une fois qu'ils eurent payés leur place.
Bachira devait avouer qu'il était un peu (beaucoup) stressé de leur sortie, alors il n'avait pratiquement pas dormit de la nuit. Il avait passé pratiquement deux heures au téléphone avec Chigiri pour que ce dernier l'aide à choisir sa tenue. Il avait finalement opté pour un simple jean, avec un pull rouge assorti à ses converses. Isagi, lui, ne portait qu'un t-shirt blanc légèrement moulant, qui faisait ressortir sa carrure. On pouvait facilement deviner qu'il faisait régulièrement du sport.
Malheureusement pour Bachira, ce qui devait arriver arriva. Il n'arriva pas à la moitié du film et ne se souvenait même plus de début quand il se réveilla, la tête collé sur l'épaule d'Isagi. Le film venait de se finir et les lumières de la salle l'avait réveillé. Il se redressa en se frottant les yeux, ne comprenant pas bien ce qu'il venait de se passer.
-T'a bien dormit ? plaisanta Isagi en se levant.
-Ouais désolé... Attends, j'ai dormit sur toi ?!
Bachira se leva d'un coup, les joues cramoisies par la gêne. Isagi le regarda en pouffant.
-Tu dormait tellement profondément que même quand je sursautais ou quand je riait tu te réveillait pas ! Tu dois pas avoir beaucoup dormit cette nuit hein ?
Bachira détourna le regard.
-Désolé. Vraiment désolé. Tu dois me prendre pour un bizarre.
Isagi haussa les épaules.
-Pas du tout, je suis juste étonné que tu te sois endormit dans une position aussi inconfortable.
Bachira baissa les yeux en suivant Isagi pour sortir du cinéma. Pour lui, l'épaule de son ami était loin d'être inconfortable.
-Je suis désolé quand même, c'est vrai, j'ai mal dormit cette nuit...
Ils étaient arrivés dehors, le soleil du milieu d'après-midi leur tappant sur la tête. Ils clignèrent plusieurs fois des yeux pour se réhabituer à tant de luminosité.
-C'est rien je t'ai dit.
Bachira cessa de comprendre les émotions qui l'envahissaient quand Isagi vint se planter devant lui pour lui prendre la main comme si c'était la chose la plus normale du monde.
-Tu veux parler de ta nuit ? De pourquoi t'a pas dormit.
-Je... Je stressais un peu, avoua le brun. J'avais peur que tu vienne pas...
-Mais pourquoi je serait pas venu ? Fit Isagi, limite vexé.
-Je sais pas, la dernière fois personne n'est venu... murmura Bachira.
-Qu'est ce que t'a dit ?
Isagi espérait ne pas avoir entendu ce qu'il avait pourtant parfaitement entendu.
-Rien.
Isagi secoua la tête de gauche à droite.
-Comment ça personne n'est venu ?
Bachira se mordit la lèvre, une boule de stresse naissant dans son ventre.
-Mes anciens amis... On avait convenu de se retrouver à ce cinéma là, mais j'ai patienter plus d'une heure et personne n'est venu. J'ai apprit après que les autres avaient décidés de changer de cinéma sans me prévenir. Tout ça parce qu'ils s'étaient trompés de groupe de conversation... Parce qu'ils avaient un groupe sans moi. En gros il m'ont piégé. Au fil du temps ils sont devenus des vrai connards, et heureusement, on a perdu contact.
-Mais c'est horrible... Pourquoi ils faisaient ça ?
Isagi avait vraiment de la peine pour lui.
-Parce que je suis gay je suppose. Mais bon parfois il ne leur faut pas de raison pour s'attaquer aux personnes différentes, ces gens.
Bachira haussa les épaules sous le regard sidéré et triste d'Isagi. Ce dernier décida de renforcer sa prise sur la main de Bachira, qu'il n'avait pas lâché.
-Désolé d'avoir proposé ce cinéma, t'aurais du me dire qu'on devait aller à un autre ciné !
-Désolé, c'est ma faute. Même à l'époque c'était ma faute.
Bachira prit le froncement de sourcil désaprobateur d'Isagi comme une invitation à continuer.
-Disons qu'à l'époque je ne me cachait pas du tout, je pensais que comme ma famille n'avait pas de problème avec mon orientation sexuelle, tout le monde pensait pareil. Je mettais des jupes et je me maquillait, et sans m'en apercevoir en très peu de temps des rumeurs circulaient. La suite tu t'en doute... On a commencé à faire pression sur moi, j'ai arrêté de me maquiller et de m'habiller comme une fille, mais le mal était déjà fait. À cause de personnes comme Kuon ce genre de chose se propage et continue à travers les mois, et maintenant sur deux ans. Voilà, donc en soit c'est un peu ma faute...
Il n'eut pas le temps de continuer qu'Isagi l'attirail contre lui pour le serrer de toute ses forces.
-Je suis désolé que t'aie vécu ça. A partir de maintenant je te protégerai, tu peux me croire. Personne ne devrai subir ça.
Bachira avait envie de le croire, mais la petite voix au fond de sa tête lui disait qu'on lui avait fait trop de crasse pour qu'il accorde sa confiance aussi facilement.
Pourtant, de tout son cœur, il avait envie de croire Isagi.
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ℍ𝕚𝕘𝕙 𝕃𝕖𝕧𝕖𝕝 ♔︎ {BL}
Fanfiction¬> Dans le lycée Blue Lock, l'un des lycée les plus réputé du Japon, il y a une certaine hiérarchie que tout le monde dit respecter. Mais cette rivalité n'est parfois que de facade, car on ne contrôle pas de qui on tombe amoureux...
