ℍ𝕚𝕘𝕙 𝕃𝕖𝕧𝕖𝕝 ♔︎ {BL}

♪ Chapitre 19 ♪

Sae regardait l'horloge tourner encore et encore. Les cours étaient bientôt finit, et il n'arrivait pas à se concentrer sur le cour de langue européenne. Pas que la culture espagnole de l'intéressait pas, mais il s'inquiétait. Shidou était absent depuis le midi, et il n'était du genre à sécher que quand il se prenait la tête avec Sae. Mais ce dernier l'évitait depuis le début de la journée, et il était venu en cour ce matin. Aucune trace de lui pendant les trois heures qu'ils avaient cet après midi. Cela ne l'inquiétait pas vraiment, mais il se posait des questions.

-Sae si je vous dérange tant que ça arrêtez de soupirer et sortez de mon cour, le prévient la professeur à l'air contrit en apparaissant devant lui.

-Non madame, pardon.

-Ça fait quatre fois que je vous reprend, ça ne peut plus continuer. Allez voir la psychologue scolaire si quelque chose vous préoccupe mais je vous prierais avant de passer par le bureau du directeur.

Sae ne protesta pas et rangea ses affaires en vitesse pour s'enfuir. Il savait qu'il jouait avec le feu, surtout avec un établissement prestigieux comme celui-là, mais il pensait qu'il aurait le droit à un peu plus de considération devant ses camarades, en tant que délégué. Visiblement la professeur n'en avait pas grand chose à faire.

Il passa dans le bâtiment d'administration.

-Qu'est ce que tu veux, lui lança le secrétaire quand il se présenta.

-On m'a exclu de cour.

-Reviens demain, le directeur n'est pas disponible. Ce manquement sera signalé à tes parents via l'application du lycée.

Il retourna à son travail, signe que la discussion était close. Sae ne put s'empêcher de souffler et reparti vers son casier pour récupérer des manuels de la matinée.
Ses pas retentirent dans le couloir vide, personne ne traînait dans les halls pendant la dernière heure du mardi. Il sursauta quand un coup frappé dans un casier retenti à quelques mètres de lui. Il contourna la colonne de casier mais ne croisea personne, si bien qu'il crut avoir rêvé.

-Y'a quelqu'un ? T'enta-t-il, au risque de passer pour quelqu'un de stupide.

-Sae, appela une voix incertaine.

-Shidou ?!

Il fronça les sourcils et fit de nouveau le tour des casiers sans le trouver.

-Qu'est-ce que tu fiche encore, s'agaca Sae. T'es où?

Il s'agaçait plus contre lui-même pour s'être inquiété que contre Shidou.

-Dans le casier de Kuon.

Sae fronça les sourcils.

-C'est une blague ? C'est pas drôle, vraiment.

Un rire nerveux lui répondit.

-Tu serais légitime de me laisser là, mais s'il te plaît j'y suis depuis ce midi, si tu pouvais au moins alerter un surveillant.

-Pourquoi t'as pas appelé quelqu'un, remarqua Sae en essayant de trouver le casier dont la voix se dégageait le mieux.

-Il a explosé mon portable, nota Shidou en changeant de position, provoquant des grincement. Il devrait encore traîner près du mur. Ou dans la poubelle, avec mes affaires de cour.

L'indifférence dans sa voix mit Sae mal à l'aise.

-Pourquoi personne ne t'a libéré ?

-J'avais pas envie de passer pour un con en tapant contre la porte du casier. En plus je suis quasiment sûr que personne ne m'aurait entendu. Mais la je commence à avoir froid et mal au dos à force d'être debout.

Sae toqua dans un casier, essayant de ne pas s'apitoyer sur le sors de Shidou.

-C'est ton casier ?

-Non plus à droite.

Il continua jusqu'à ce que le blond lui dise stop. Et avisa le cadenas doré, à clé.

-Je vais chercher une cisaille, ils doivent en avoir une pour les élèves qui perdent leur clé.

Shidou ne répondit pas.

-Tu t'es endormi ?

-Heu... Non mais... Rien.

Sae fronça les sourcils. Qu'est ce qu'il avait encore celui là ?

-Dit.

-Reviens s'il te plaît, marmonna Shidou.

Sae s'éloigna du casier. Il avait peur qu'il l'abandonne la jusqu'à demain matin ? Il n'était pas toujours sympa pendant leur altercations, mais il ne laisserai jamais toute une nuit debout dans un espace aussi étroit. Il retourna donc voir le secrétaria, mais le type était parti. Sae sauta par dessus la fenêtre d'ecceuil, foutu pour foutu. Il ouvrit les placard jusqu'à ce qu'il se rende compte qu'elle était en dessous du parloir qu'il venait de traverser. Il la ramassa dans un grondement de métal et la fit passer tant bien que mal de l'autre côté en faisant le moins de bruit possible. Malheureusement, la lourde pince lui échappa des mains et se fracassant contre le sol. Même Shidou devait l'avoir entendu.

-Hé !

Sae se ramassa quasiment par terre avant de se mettre à courir en vitesse, récupérant le cisaille, pour fuir le secrétaire. Celui-ci n'essaya même pas de le poursuivre, sûrement pas assez souple pour passer à travers la vitre. Sae ne s'arrêta pourtant pas de courir avant d'avoir atteint le casier de Kuon. Il cassa sans une once de pitié le cadenas, le souffle court. Aussitôt Shidou chancela pour sortir, mais il se prit les pieds dans le bas du casier et s'étala au sol, à bout de force.

-J'en peux plus j'ai mal aux jambes, gémit-il sans se relever.

-De rien, souffla Sae en posant la cisaille dans le casier de Kuon pour ensuite le refermer.

-Merci.

Sae se tourna vers le blond, surpris. Ce dernier c'était relevé en position assise et tentait de s'étirer le dos. Il avait le regard fuyant.

-Ça va?

Shidou grimaça.

-Oui, heureusement que je suis en forme.

Il se releva pourtant avec mal et se dirigea vers la poubelle. Sae le suivit aussitôt et ils entreprirent de la fouiller légèrement, trop dégouté pour aller au fond.

-Mes cours sont pas là. Bon, j'ai plus qu'à racheter un trieur et un téléphone je suppose, affirma Shidou, avec un faux rire.

-Pourquoi tu le balance pas ?! s'écria Sae, choqué qu'il se laisse faire aussi facilement.

-Oh personne n'y ferais vraiment attention. Je n'ai rien qui peut prouver mes propos, et Kuon auras le soutient de ses amis. De plus je n'ai pas de blessures et il n'y a pas de trace de lutte alors c'est fichu d'avance.

-Pas de trace de... Tu t'es laissé faire ?

-Ah, non... Pas vraiment. Disons qu'on avait un accord mais qu'il n'a pas tout à fait respecté sa part. Oublions ça, laisse moi t'inviter quelque part pour te remercier !

Sae cligna des yeux. Shidou n'avait pas envie d'en parler. Son oregueil devait déjà avoir prit un sacré coup, inutile de l'enfoncer.

-J'aime beaucoup les cafés du centre ville, répondit alors pensivement le roux.