Neil, Londres.
08 Mars 2023.
— T'aimes pas le jus de pommes, répété-je plus lentement pour être sûr de bien comprendre. Désolé, je t'aime et tout, mais ça ne va pas être possible entre nous.
— Je suis d'accord, ça vaut mieux. Comment tu peux aimer ça ?
Nous rions ensemble, blottis dans un plaid sur mon lit. Nous sommes rentrés ce matin, car le père de Rudy a pris une semaine de congé, il n'y avait plus besoin de nous. J'ai apprécié rencontrer ses parents, être chez lui, et je suis déjà invité à passer Nöel avec eux. Ils m'ont même proposé d'inviter Dara, vraiment, ses parents sont adorables.
— J'aurais bien aimé avoir une famille à te présenter, moi aussi...
— Tu m'as présenté Dara. Le jour de notre vraie rencontre d'ailleurs, c'était super stressant. Et, d'ailleurs...je t'ai jamais souhaité un bon anniversaire, je crois.
— Je sais plus du tout.
Rudy se blottit un peu plus contre moi et niche son visage contre mon épaule dépourvue de vêtement, me soutirant un long frisson. Je crois vraiment qu'il n'a pas conscience de tout ce qu'il provoque en moi.
Depuis mon cauchemar quand nous étions chez ses parents, c'est au moins la troisième fois qu'on se déshabille avant de s'installer pour dormir. On garde nos sous-vêtements, mais j'aime bien le sentir encore plus proche de moi. J'aime bien sentir qu'il me fait de plus en plus confiance, au point d'être presque nu devant moi, contre moi. C'est rassurant. Car ça me prouve que je peux être la meilleure personne pour lui, et qu'il le voit.
Nous repoussons finalement le plaid pour nous glisser sous la couverture, et Rudy embrasse doucement mon épaule. Je le laisse faire, puis en profite quand il relève la tête pour l'embrasser, sur les lèvres cette fois. Il laisse échapper un petit soupir tout en faufilant une main dans mes cheveux qu'il tire délicatement.
Il me force à reculer ma tête en tirant un peu plus sur mes cheveux au moment où le baiser devient un peu plus ardent, me laissant pantelant, la bouche encore entrouverte. Son regard me cloue sur place de désir, mais je ne veux pas le brusquer. C'est lui qui décide quand il veut faire quelque chose, quand il se sent prêt, parce que moi je le suis. Ça doit venir de lui et être sa décision.
Il revient finalement vers moi mais le baiser redevient très doux, je comprends le message. Pas aujourd'hui. Et ça me convient parfaitement.
Je l'aime tellement, il est si...si Rudy. Et Rudy est l'incarnation vivante et humaine du mot perfection, à mes yeux. Et c'est tout ce qui compte, qu'il soit parfait à mes yeux. Même si j'aimerais beaucoup qu'il se voie comme moi je le vois.
Il se rallonge ensuite contre moi, je ferme les yeux après avoir éteint la lumière.
Le matin, après avoir pris une douche ensemble, - juste une douche - nous allons prendre notre petit-déjeuner avec Dara. Ma sœur se contente d'un grand verre d'ice tea à la framboise pour bien commencer sa journée, alors que Rudy est très appliqué à étaler du chocolat sur sa tranche de brioche.
— Je rentre pas ce soir, je dors chez des amis, m'annonce-t-elle. Tu pourras acheter de l'ice tea aujourd'hui ? On en a presque plus.
— Oui bien sûr, framboise ou normal ?
— Les deux Neilou, réfléchis un peu.
Rudy me lance un regard amusé à l'entente du surnom, provoquant un sourire qui se dessine sur mes lèvres. Dara nous regarde avec un petit sourire attendri, une bouffée d'amour me frappe et je me déplace pour la serrer dans mes bras.
Elle rit doucement puis me repousse vers Rudy qui me réceptionne en riant lui aussi. Ses bras s'enroulent autour de ma taille, il pose son menton sur mon épaule.
J'aime trop les câlins dans le dos comme ça.
Dara sourit une nouvelle fois en reposant son verre maintenant vide sur la table.
— Sur ce les enfants, moi je ne suis pas en congés. Passez une bonne journée !
Elle attrape son sac accroché à une chaise et sort de la cuisine, me laissant seul avec mon copain qui a enfin terminé de mettre du chocolat sur sa tranche de brioche. Trop mignon. Pourquoi tout ce qu'il fait est mignon ou adorable ? Il est pénible cet humain.
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Not(e) me, Please...
SonstigesRudy est le genre de personne à n'être remarqué que pour les critiques négatives. Depuis toujours, il est le souffre-douleur des autres. Neil est le genre de personne qui ne remarque personne. Sauf qu'il l'a remarqué, lui. Lorsque celui qui n'est...