Neil, Londres.
27 Février 2023.
— Tu peux sortir trois assiettes creuses ? Dans le meuble, derrière toi.
Je m'exécute silencieusement, admiratif. C'est la deuxième fois que je vois Rudy cuisiner vraiment, et il est parfait. Il est concentré, et il est vraiment beau. J'espère qu'il ne doute pas de mes sentiments, parce que mes sentiments sont réellement si sincères.
— Quelqu'un peut m'apporter un verre d'eau ? demande la mère de Rudy depuis le salon.
— J'arrive, réponds-je immédiatement, puisque Rudy est déjà occupé.
Mon copain m'indique le meuble où sont rangés les verres, j'en récupère un que je remplis d'eau puis me déplace jusqu'au salon.
— Merci mon grand, c'est gentil. Tu peux t'asseoir une seconde ?
Mon sourire disparaît, je deviens probablement livide et je m'assois dans le plus grand des silences. Rudy, sauve-moi s'il te plaît.
— Détends toi, tout va bien. Je veux juste te demander de prendre soin de Rudy, s'il te plaît. Ça a été compliqué pour lui, c'est pour ça qu'il a déménagé dès qu'il a pu, mais il a besoin d'un soutien constant. Je vois comment tu le regardes, ne lui fais pas de mal. S'il te plaît.
— Je...je l'aime vraiment, de tout mon cœur. C'est promis.
— Je sais, je le vois. Allez, va le rejoindre, profitez d'être un peu seuls, sourit-elle.
Je la remercie, plusieurs fois, et retourne dans la cuisine. Rudy est de dos, je m'approche de lui et entoure doucement sa taille de mes bras en posant mon menton sur son épaule.
— Tu y arrives ? Besoin d'aide ? chuchoté-je.
— Pas vraiment, mais reste comme ça, j'aime bien.
Je souris et embrasse sa joue, puis le regarde attentivement couper des légumes. Il n'est pas maladroit, lui. Moi je me coupe toujours quand j'essaye de couper des légumes. C'est pour ça que c'est Dara qui le fait.
— T'es sûr que tu veux pas d'aide ?
— J'ai presque terminé, je t'assure. Ta présence me suffit, trésor.
Ouch, mon point faible. Il triche, c'est pas juste.
Ma présence lui suffit. Il n'imagine pas à quel point ça me fait plaisir, ça. J'aime me sentir important pour lui, j'aime comprendre qu'il me fait confiance.
— Vous avez parlé de quoi, avec ma maman ? Je suis sûr qu'elle t'a arrêté pour discuter un peu.
— De toi...je crois qu'elle voulait vérifier mes sentiments, ou quelque chose comme ça.
— Tu te sens un peu plus rassuré ?
— Un peu.
Il tourne rapidement la tête vers moi pour embrasser ma joue. Je n'ai pas le temps de réaliser ce qui se passe qu'il est de nouveau en train de couper ses carottes. Il joue avec mon cœur là, je ne vais pas tenir longtemps avant de l'embrasser comme j'en ai envie. Dès qu'on sera seuls tous les deux, ce soir. Dans sa chambre, parce que je n'ose pas l'embrasser ici. J'ai trop peur que sa mère nous voit.
— Tu peux aller goûter et me donner ton avis ? questionne le roux, l'air un peu soucieux.
Il me tend une fourchette propre, je m'exécute. Et c'est vraiment bon.
— Pourquoi tout ce que tu fais c'est aussi réussi ? Je suis jaloux là, c'est trop bon.
Le soir venu, nous prenons une douche - chacun notre tour - et allons dans sa chambre. Le repas était agréable, je me sens de plus en plus à l'aise en présence de sa maman, mais je suis quand même content d'être avec Rudy dans sa chambre.
Il est assis en tailleurs, contre moi, son dos appuyé contre mon torse et je lui sèche les cheveux avec une serviette. Il a l'air fatigué, j'ai hâte de dormir avec lui.
— Tourne-toi vers moi, s'il te plaît.
Mon copain s'exécute et se place face à moi. Il est beau avec les cheveux mouillés.
J'en profite pour me pencher et l'embrasser doucement. Il sourit en posant ses mains sur mes genoux et me rend le baiser, je sens les battements de mon cœur s'accélérer. Il me fait toujours autant d'effet, c'est dingue.
— J'ai froid, marmonne-t-il quand il se détache de moi.
— C'est parce que tes cheveux sont encore mouillés, attends, je vais finir de les sécher et on pourra dormir.
Je frictionne ses cheveux avec la serviette puis l'entoure de mes bras pour me laisser basculer en arrière en l'entraînant avec moi. Il place la couverture au-dessus de nous et se blottit contre moi, je ferme les yeux et embrasse sa joue une bonne dizaine de fois.
— Neil, je t'aime...
Je rouvre les yeux, même s'il fait maintenant noir dans la pièce. Dans la pénombre, je sens Rudy bouger contre moi, il appuie ses lèvres contre les miennes. Mon cœur bat si vite, Rudy m'aime.
Notre baiser, qui a d'ailleurs un goût de dentifrice, se prolonge pendant quelques minutes. Puis, quand nous nous détachons, Rudy en rajoute :
— Je suis amoureux de toi trésor.
— Je t'aime tellement, tellement fort...
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Not(e) me, Please...
AcakRudy est le genre de personne à n'être remarqué que pour les critiques négatives. Depuis toujours, il est le souffre-douleur des autres. Neil est le genre de personne qui ne remarque personne. Sauf qu'il l'a remarqué, lui. Lorsque celui qui n'est...