Chapitre 13

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♫ « Given up » - Linkin Park ♫


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Louis
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J'ai hésité à aller courir ce matin. Chose que je n'ai pas fait depuis longtemps. Mais au lieu de ça, j'ai traîné une bonne partie de la matinée sous la couette, à me remémorer ma soirée avec elle. J'avoue que le fait que sa colocataire ait retourné leur appartement, la forçant à revenir passer la nuit chez moi, ne m'a pas dérangé. Ça m'a même plutôt plu.

Durant le trajet du retour, je l'ai laissé déverser sa colère et sa déception sans répliquer quoi que ce soit. Elle avait juste besoin d'une oreille attentive. Tandis que moi, j'étais parasité par des pensées obscènes. Une certaine tension émanait de sa contrariété. Bon dieu ce qu'elle est sexy quand elle est énervée.

Arrivés chez moi, elle a continué de parler, parler, parler... Putain, j'ai trouvé plus bavard que moi. Je n'avais - presque - pas d'idée derrière la tête au moment où nos pas nous ont guidés jusqu'à ma chambre. Mais vu l'heure tardive, ça s'est fait naturellement. Ava s'est sentie coupable pour les deux nanas qui m'ont reconnu chez elle, alors qu'elle n'était pas fautive. Ce n'est pas comme si je n'avais pas l'habitude. Mais la situation ne se prêtait pas à ce que je réponde convenablement à leur demande. C'est typiquement le genre de filles que je piochais en boîte de nuit il y a quelques temps et que j'aurais facilement mis dans mon lit. Peut-être même les deux en même temps. Mais je me rends compte que ce n'est plus ce que je recherche. J'ai essayé de revenir sur le fait que maintenant, le nom du groupe ne lui était plus inconnu. Elle a avoué avoir déjà entendu parler de nous sans jamais avoir suivi notre carrière de près. Pour plaisanter, je lui ai fredonné l'air d'un de nos tubes, « Story of my life ». Elle a immédiatement explosé de rire en m'avouant qu'elle le connaissait. J'avais au moins réussi à lui faire mettre de côté son agacement. Nous avons continué de discuter jusque tard dans la nuit. Elle a fini par tomber d'épuisement et s'est endormie en roulant un bras autour de mon torse.

Sa présence, aussi agréable que réconfortante, consolide l'idée qu'elle est vraiment quelqu'un de spécial comparé aux autres femmes que j'ai rencontré jusqu'ici. Être à l'aise avec une personne que l'on ne connaît pourtant pas très bien mais qui vous fait passer des moments de légèreté, sans prise de tête, est un sentiment que je n'ai pas ressenti depuis longtemps. Pas depuis Eleanor.

Déjà deux heures qu'elle a quitté mon appartement, et je n'ai pas bougé d'un poil. Elle avait l'air affolée en apprenant que ses parents ont débarqués à l'improviste.

Moi, 13:08 : « Tout se passe bien ma belle ? »

En attendant sa réponse, je me prépare un grand bol de céréales et me pose devant l'ordinateur. Je vais faire un tour sur Twitter histoire de m'assurer qu'aucune photo d'hier soir n'a filtrée à mon insu sur la toile. Moi je m'en fiche, mais c'est pour Ava que ça me ferait chier. Tiens, Harry ne m'a toujours pas contacté pour cet après-midi. Et ce n'est certainement pas moi qui le ferai. Je suis casse-couille, et je le sais.

Ava, 13:14 : « Oui, ça va. On déjeune à l'extérieur. J'ai laissé Joy arranger ses conneries. »

Harry, 13:15 : « Hey mec. Je sors de chez Niall. Tu veux boire un café ? »

Ah, quand on parle du loup. Ça fait un moment que mon téléphone n'a pas vibré coup sur coup. Ma vie sociale s'était un peu estompée ces dernières semaines. À cause de ma mauvaise humeur, plus personne n'osait m'adresser la parole. Je réponds d'abord à Ava, laissant Harry mariner encore un peu.

YOURS. // Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant