Chapitre 28

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♫ « I want to break free » - Queen ♫


△▲△
Harry
_

- Tu es sûr que tu ne veux toujours pas m'accompagner ?

Carolin insiste une énième fois, alors que je la dépose aux portes de l'aéroport londonien d'Heathrow. Je ne sais pas combien de fois il va falloir que l'on en discute avant qu'elle comprenne. Je pensais pourtant que le fait d'être parti de chez moi sans le moindre bagage l'aurait dissuadée de me rabâcher encore le même discours.

- Ta question est mal formulée. Ce n'est pas que je ne « veux » pas, c'est que je ne « peux » pas.

Elle part une semaine à Milan pour participer à la Fashion Week qui a lieu là-bas tous les ans et où elle va défiler pour les couturiers très en vogue Viktor&Rolf. J'en entends parler en boucle depuis plusieurs jours, si bien que leur nouvelle collection n'a plus aucun secret pour moi. Je ne peux pas lui en vouloir de s'extasier pour son métier. Il lui tient à cœur et ça se voit. Mais elle ne se rend pas compte à quel point elle peut être exaspérante lorsqu'elle n'aborde que ce seul et unique sujet à longueur de journée.

- Je ne comprends pas que tu t'interdises de bouger alors que tu n'es bloqué que pour une seule soirée dans ta semaine. Renchérit-elle.

Elle n'a pas tort, mais le problème ne vient pas uniquement de là.

- On en a déjà parlé. Je ne peux pas confier la galerie à ma sœur.

Car oui, cette idée lumineuse venait d'elle. Je ne me voyais pas demander ce service à Gemma alors qu'elle ne supporte plus d'être debout plus de cinq minutes à ce stade de sa grossesse. Mais bizarrement, ça ne semblait pas gêner Carolin, qui ne saisit absolument pas pourquoi j'insiste tant à être présent tous les vendredis pour l'ouverture de ma galerie. C'est actuellement le seul et unique projet que j'ai en cours, et je ne tiens pas à laisser les reines à quelqu'un d'autre. D'autant plus que ces derniers temps, elle se montre de plus en plus possessive envers moi. Elle s'obstine lourdement à me demander de sortir avec elle dans les endroits les plus branchés de la capitale, allant même jusqu'à me demander de répondre avec elle à des interviews concernant notre relation. Chose que je refuse catégoriquement, en lui expliquant que les médias n'ont pas besoin de venir fourrer leur nez dans notre vie. Sur le coup, elle l'a très mal pris, m'accusant de ne pas suffisamment tenir à elle pour confirmer les rumeurs nous concernant. Je tiens à ma tranquillité, c'est différent. Un seul commentaire à la presse et je sais déjà que tous les prétextes seront bons pour fabuler sur l'arrivée d'un enfant ou une hypothétique union avant la fin de l'année. Et je ne tiens pas à ce que cela arrive.

- Comme tu voudras. Finit-elle par dire. Mais tu sais que tu peux me rejoindre là-bas n'importe quand si l'envie t'en prend.

Elle appuie sa proposition en se penchant vers moi et parcourant la braguette de mon jean de haut en bas. J'éloigne immédiatement sa main avant que cela ne dérape, comme c'est souvent le cas dès qu'elle joue à ce petit jeu là.

- Tu ne tiens pas à rater ton avion.

Je perçois une légère contrariété à la façon excédée dont elle détourne la tête avant d'ouvrir sa portière.

- Non en effet, ça serait fâcheux. Répond-t-elle sur un ton fuyant.

Elle s'empare de son sac à main à ses pieds et s'apprête à sortir.

- Tu comptes partir comme ça ?

Maintenant, elle réajuste son maquillage dans le miroir de courtoisie de ma voiture, avant de ne croiser ses bras pour bien me montrer son mécontentement.

YOURS. // Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant