17 : Sky

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Je guette d'un mauvais œil les putas se frotter à Cassio, leurs sales mains descendre dangereusement. Je ne les aime pas. Voir la panique les envahir serait un bien précieux cadeau. J'aimerai qu'elles s'agenouillent à mes pieds pour me supplier de leur laisser la vie sauve, alors je les laisserai s'enfuir pour mieux les abattre dans leur course.

Une lueur étrange traverse les yeux de Cassio lorsqu'il capte mon regard mais notre contact visuel est interrompu lorsque l'une d'elle prend place sur ses genoux. Il ne me faut que quelques secondes pour la reconnaitre. Un goût amer se répand sur ma langue quand je la revoie, les jambes écartées pendant qu'elle gémissait. J'aimerai me laisser aller à ces sensations pourtant le désir m'est trop néfaste. Cependant les choses changent, mes envies changent. Je change.

Et ce n'est pas bon. Je me mets en danger.

Cette pensée résonne comme une claque. Je ne dois pas oublier ma mission : éradiquer le labo. C'est ma priorité. Je n'ai donc plus de temps à perdre avec Julio, Cassio, Juan ou même ces putas. Je dois rester focus sur mon objectif pour quitter cet endroit. Mais plus facile à dire qu'à faire car lorsque la voix de la puta atteint mes oreilles, je ne peux pas y faire abstraction.

— On sera plus à l'aise dans la chambre rouge, tu ne crois pas ?

Sans réfléchir, j'empoigne ses cheveux à pleine main et la jette sur le sol comme une vulgaire poupée de chiffon. Sa tête heurte le carrelage sombre du coin privé. Et afin de l'empêcher de se relever, j'appuie mon pied contre sa poitrine dénudée, le regard haineux.

— On n'a pas besoin de tes services ce soir. Je ne veux pas qu'une puta dans ton genre salisse la soirée de Julio.

Elle ouvre la bouche pour répliquer mais elle est interrompue par des coups de feu. En une fraction de secondes, le chaos éclate. Des cris de terreur résonnent en contre bas étouffer par les détonations. Les guardias bondissent tel un seul et même homme. Je me mets instinctivement en position de défense, les mains écartés pour la laisser sortir mais Cassio ne me laisse pas le temps de faire quoique ce soit car ses doigts s'entourent sur mon poignet et il me traine derrière lui. Un coup d'œil en arrière me permet de voir Juan et Luis descendre quand alors que les putas se cachent dans les recoins de la pièce.

— Qu'est-ce qu'il se passe ?

— On va bientôt le comprendre, me répond-il.

Cassio me pousse dans une chambre rouge et noire. Il tire une énorme caisse cachée sous le lit et la pose dessus. Il l'ouvre à la hâte mais il n'a pas le temps de faire d'autres mouvements car la porte s'ouvre sur un homme dont l'air ne m'indique rien qui vaille. Ses yeux ne me quittent pas même lorsque Cassio me pousse dans son dos.

— Je ne pensais pas que Medina serait assez fou pour emmener ses hommes ici.

— Ferme ta gueule, je ne suis pas là pour toi.

Je suis paralysée. Je n'ose même plus respirer. Medina et l'armée savent que je suis ici avec Cassio. Combien de temps pourra-t-il encore me protéger ? Combien de temps ai-je devant moi avant qu'il n'apprenne la réalité ?

— Tu veux cette simple fille alors que tu peux m'avoir moi ?

— Donne-moi la fille et je te laisse en vie.

— C'est elle que tu veux ? Demande-t-il en se faisant un pas sur le côté.

Le guardia hoche la tête. Il transpire la peur. Il me fixe sans jamais détourner les yeux vers le mafieux à mes côtés pourtant je ne bouge pas ; mes pieds restent ancrés sur le sol jusqu'à que Cassio me pousse dans sa direction. Mon estomac se tord.

L'arme de la Mafia (en réécriture)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant