3. Cassio

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— J'ai dit tout ce que je savais, je vous le promets.

Malgré son sale état, ce fils de pute ne lâche aucune information, il sert les dents et balance quelques insultes quand il en a l'énergie. Et comme ce n'est jamais suffisant, je plante mon couteau déjà rougi par le sang dans sa dernière cuisse intacte. Un sentiment grisant m'inonde au fur et à mesure que ma lame déchire ses tissus. Je me délecte de la vision que m'offre ses traits déformés par la douleur. 

Au-delà du plaisir provoqué par tout ce sang, c'est lorsque ma victime essaie de résister à cette douleur toujours plus grande que je me sens heureux. 

— Juarez, mais qu'est-ce que je vais bien pouvoir faire de toi ? Les seules choses qui te maintiennent en vie sont les potentielles informations que tu possèdes mais comme tu n'en as pas, je ne sais pas pourquoi je continue à me torturer avec ta sale gueule.

Il possède les réponses à mes questions, mais il n'est pas prêt à parler et ça me fout en rogne. Juarez est un sale gringo, un putain de militaire qui trafique je ne sais quoi avec Eduardo Medina, mon principal ennemi. Son cartel est l'un des plus influents de Colombie. Et cette nouvelle collaboration n'annonce rien de bon. La corruption est habituelle mais pas à ce niveau-là, et je dois garder un œil sur eux si je ne veux pas être pris par surprise et me faire évincer.

— Pourquoi l'armée américaine fricote avec Medina ?

Il se pince les lèvres. Je n'ai jamais été connu pour ma patience. Et c'est pour cette raison que j'enclenche déjà le plan B d'un signe de main, un de mes hommes accourt aussitôt, une tablette à la main.

— Tu n'aurais pas une fille de cinq ans Juarez ?

Ses traits se crispent, il ne tiendra pas longtemps. Et cette simple pensée m'arrache un sourire sadique. Je lui mets la tablette sous le nez où on peut y voir une petite fille courir dans un parc entourée d'enfants.

— Elle est si heureuse et insouciante, tu ne trouves pas ? Ce serait bête de l'arracher à sa vie.

— Ne lui faites pas de mal, elle n'a rien à voir dans cette histoire.

C'était presque trop facile. Je me recule, laissant volontairement la vidéo tourner sur ses genoux dans une menace silencieuse. J'attrape une chaise et m'assoie en face du gringo qui ne quitte pas la silhouette de sa fille.

— Qu'est-ce que l'armée américaine mijote avec Medina ?

— Medina est le président d'un projet secret de l'armée dirigé par le Général Wilson.

Si ses paroles m'ont alerté, je n'en montre rien, restant enfoncé dans mon siège. Comment un chef de cartel peut-il se retrouver à la tête d'un projet secret de l'armée ? Cela n'a aucun sens.

— Quel projet ?

— Je ne suis pas assez haut gradé pour y avoir accès. Je sais seulement qu'ils sont en train de mettre au point une arme révolutionnaire.

Je le détaille de longues secondes. Pourquoi l'armée demanderai à un baron de la drogue de financer un de ses projets ? Cependant, s'il y a bien une chose dont je suis sûre, c'est que je serais le premier sur qui ils expérimenteront leur mystérieuse arme. Et ça m'inquiète bien plus que ce que je ne voudrais leur faire croire. Je ne sais pas à quoi m'attendre. Qui sait ce qu'ils ont pu mettre au point ? Je dois réagir vite, le doubler avant d'être anéanti.

— Cassio ?

Mon frère rentre dans l'entrepôt. Il ne regarde pas une seule seconde ma victime, braquant son regard qu'il a hérité de notre mère sur moi.

L'arme de la Mafia (en réécriture)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant