Chapitre 14

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Autour de moi, les arbres dansent, les papillons virevoltent, l'herbe me chatouille mes pieds nus, et les oiseaux chantent.
Cette même petite fille fait son apparition, suivi de ses parents.
Ils sont tous en maillot de bain, la mère en porte un à 3 pièces, son haut est violet, sa culotte violette également, et son petit voile attaché à la taille est bleue nuit, la jeune fille porte un 1 pièce rouge avec des marguerites, et le père un short vert kaki.
La mère part s'assoir près du lac, ce même lac, tandis que les deux autres partent se baigner dans ce lac.
Je reste là, derrière, incapable de bouger, à regarder la scène avec un grand sourire.
L'homme sort de l'eau, et va embrasser sa femme.
La petite fille applaudit dans ses mains et sautille de joie, en voyant ses parents aussi proches.
Un vent violent se lève, le lac devient rouge, ainsi que le ciel.
Les deux adultes sont là, étendu dans le champ, gisant dans leur propre sang.
La petite fille hurle et court voir ses parents sans vie.
Elle est tachée de sang, elle pleure toutes les larmes de son corps, elle dit également des choses incompréhensible.
Moi, je reste là, toujours incapable de bouger, je suis écœurée par la scène macabre,  et par l'odeur incessante de sang.
Quelques larmes s'échappent, et roulent sur mes joues.

Je me lève d'un bon dans mon lit, les joues humides, le cœur affolé, transpirante, le souffle saccadé, et mon envie de vomir oppressante.

J'essaye tant bien que mal de reprendre le contrôle, mon envie de vomir diminue petit à petit, mais ma respiration, elle, est toujours aussi irrégulière.

J'étouffe.

Je pars vite ouvrir la fenêtre, et prends une grande inspiration.

Quelques minutes passent, et je me sens déjà mieux.

Mes cauchemars n'apparaissent pas tous les jours, mais quand ils débarquent, j'ai l'impression de vivre la scène, réellement.
Et c'est répugnant, cette odeur de mort et de sang qui vous emplie les narines, et qui refusent de vous quitter.

Quand je me sens plus sereine, je repars me coucher, mais le sommeil se fait absent.

Au bout d'une heure à tourner et tourner sur moi-même, je finis par me lever et écrire une lettre pour Julia.

«  Salut Julia, j'ai bien lu ta lettre, et pour répondre à ta question, oui tout ce passe bien, enfin dans l'ensemble.
Pour ce qui est de la varicelle, tiens moi bien au courant, j'espère que Kyle ira mieux, et si c'est pas le cas, je t'aideras aussi à l'étrangler.
On se débrouillera pour cacher le corps !
Oh et Ludivine (ma mère adoptive ) est d'accord pour que toi et l'autre zigoto vous puisez venir pendant les vacances.
D'ailleurs, il faut que je te raconte !
J'ai décidée d'être Ninja, oui ça n'existe pas que dans les contes.
Bref, et j'ai une personnes qui m'aide en dehors des cours, alors non, je te voie arriver sur tes grands cheveux, non je ne l'aime pas, et c'est pas près d'y arriver.
Primo, on a neuf écart, il a 25 ans.
Deuxio, il est insupportable, il m'agace, et souvent.
Tertio, je n'ai jamais vu son visage en entier, cet abruti porte toujours son fichu masque qui recouvre plus de la moitié de son visage.
Nan mais qui fais ça ?!
Bon revenons au sujet, cette personne il faut absolument que tu l'a vois, elle est comme toi !
Toujours en retard, même si honnêtement il te bat.
Je te raconterai le reste quand on se verra !
Bisous, vous me manquez terriblement....
T/P »

Je range ma lettre dans une petite enveloppe, et la range pour ne pas la perdre.

Tout est différents ici, la vie a l'orphelinat me manque, presque.
Là bas on faisait des batailles de nourriture, quand elle était immangeable bien évidemment, on séchait les cours, on montait sur les toits pour observer le ciel, on faisait des farces à nos professeurs, et aux personnels.
On avait pas de famille, mais c'était tout comme.
Avant de partir, je n'avais aucune idée de la manière dont je devais me comporter, mais maintenant que j'en ai une, en quelque sorte, ma vision de famille s'éloigne, partant en brisant mon vœu le plus cher :
Avoir une belle et grande famille soudée.

Mais je n'ai que Ludivine, que je vois une heure le matin, même pas, et une ou deux heures le soir.
Je passe mon temps à l'école, loin de tous amusements.
Et les jours de « repos » je les passe à réviser et à m'entraîner.
Ce n'est pas la vie, la vrai vie, ça ne peut pas être ça, c'est impossible, je refuse.
Je ne dis pas que la vrai vie est celle où on se fait virer de cours, qu'on ne travaille pas et qu'on fait que s'amuser.
Mais, alors, c'est quoi ?
Qu'est-ce que la vrai vie ?
Celle qui vous baume le cœur, qui vous le gonfle de bonheur, celle qui vous fait tant sourire que vous en avez mal aux joues.
Celle qui vous fait oubliez qu'on vit dans un monde cruel et égoïste.

- J'aimerais savoir ce que ça fait, me murmure-je en regardant le soleil pointé le bout de son nez.

Je me lève et pars me changer et me laver le visage.
Je m'autorise à porter une robe, m'arrivant au niveau des genoux, ni trop court ni trop long.

Une fois prête, je descends rejoindre ma mère adoptive, qui est très probablement en train de boire son café en même temps qu'elle lit le journal.

- Bonjour T/P, tu as bien dormi ?

- Oui ça va.

- Tu savais qu'il y a bientôt un carnaval ?

- Euh non, pourquoi ?

- Ça pourrait être sympa, tu pourrais y aller avec tes amis.

- J'ai pas vraiment le temps.

- Juste une petite soirée t/p, tes révisions attendront.

- Mais-

- Tu travailles trop, tu dois décompressé.

- D'accord...

Je me sers en verre de lait et me fais trois tartine de pain.
Je m'assois et commence mon petit déjeuner.

- Elle te va très bien ta robe, me lance Ludivine sans quitter son journal des yeux.

- Merci.

- Tu aimerais quelque chose pour ton anniversaire ?

- Euh pourquoi cette question ?
C'est dans un moment, on est seulement en-

Je m'arrête en plein milieu de ma phrase.
On est bientôt le 22 avril.
Ce qui veut dire que l'examen se rapproche encore plus.

- T/P ?

- Je ne sais pas encore.

- Je comprend, tu me diras quand tu seras.
Allez file à l'école, tu vas être en retard sinon.

En voyant l'heure, je finis mon déjeuner à grandes bouchées, monte me laver les dents, enfile mes chaussures, prends mon sac et pars pour l'école.

Kakashi Xreader Où les histoires vivent. Découvrez maintenant