Chapitre 23

83 8 0
                                    

Aujourd'hui

LÉO

J'ai encore dormi avec Juliette.

Je ne sais pas pourquoi nous préférons cela tous les deux. Il ne se passe rien mais je dors mieux quand elle est avec moi. Il ne se passe rien mais pas parce qu'elle ne m'attire plus. En réalité, elle m'attire à crever. Et je ne veux pas me l'avouer. Il s'agit de la première fille depuis Léna pour qui j'éprouve une telle attraction, et encore, cette fois, c'est même différent. Je suis attiré par tout ce qu'elle est, pas que son physique mais tout ce qu'elle propage. Et je crois même que ce deuxième point l'emporte sur le premier.

Jules est parti très tôt ce matin pour aller donner cours, Juliette dort encore alors je suis parti dans la cuisine nous préparer le petit-déjeuner. Mon téléphone vibre dans ma poche alors que je suis occupé à retourner une des crêpes que j'ai faite.

Gaby : Comment va-t-elle ?

Gaby m'a écrit tout le temps depuis que nous sommes là. Elle laisse de l'espace à Juliette mais elle ne peut pas s'empêcher de s'inquiéter pour elle. L'amitié qui les lie est très touchante et je me demande si les gens pensent la même chose d'Ethan et moi. Je crois sincèrement que Gaby serait capable de donner sa vie pour Juliette. Et c'est beau, vraiment beau.

Moi : On a été à la fête foraine hier. J'ai l'impression que ça lui a permis d'oublier un peu.

Gaby : Cool. Mais toi, ça va ?

Il est vrai que j'ai concentré toute mon attention vers Juliette et sa peine sans vraiment penser à comment je vivais cette situation. Mais Gaby, elle, y pense. Je ne sais même pas quoi lui répondre.

C'est certain que voir Juliette entamer son processus de deuil me bouleverse personnellement. Je me rends compte que je ressens la même culpabilité qu'elle. Encore plus ce matin, alors que j'ai passé la nuit avec elle. Qu'est-ce que Léna en penserait ?

Moi : Ça va.

Gaby : N'hésite pas, si tu as besoin.

Comme si les deux s'étaient mis d'accord à Paris, je reçois un appel d'Ethan. Mes pauvres crêpes. Elles vont être vraiment moches.

— Allo ?

— À l'huile.

— Ethan, sérieux.

— Je rigole. Comment ça va ?

— Vous êtes de mèche avec Gaby ou quoi ?

— Gaby ?

— Rien. Ça va.

— T'es sûr ?

— C'est pas toujours simple disons.

— Raconte-moi.

— La voir se mettre dans un tel état...Ethan, ça m'arrache les tripes. Je suis incapable de supporter la voir souffrir autant. Et cette culpabilité qu'elle ressent...C'est la même pour moi.

— Tu n'étais pas coupable, Léo.

— Je n'arrive pas encore à m'en convaincre. Je suis perdu mec. Complètement perdu. Chaque instant que je passe avec Juliette, je me sens si bien et puis je me rappelle que ça blesse peut-être Léna que je sois si fusionnel avec une autre fille.

— Tu sais très bien qu'elle aurait voulu que tu sois heureux. Pas que tu t'empêches de l'être.

Est-ce vrai, Léna ? Tu l'aurais voulu ?

Nous dévions de sujet dans la conversation et il me raconte ses entraînements, son programme de l'année prochaine. Ethan est tellement enjoué que je suis heureux qu'il ait pris cette décision. Il m'explique aussi que son père a fini par digérer la nouvelle. Finalement, tout va pour le mieux. Je lui dis au revoir quand j'entends les escaliers grincer.

Je coulerai avec toiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant