Chapitre 36

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JULIETTE

Aujourd'hui

Cela fait deux semaines que nous sommes rentrés à l'appartement avec Léo. Nous avons décidé que Gaby resterait chez elle tous les jours pendant que Léo viendrait vivre dans mon appartement. C'est elle qui a proposé cette solution. Léo doit recevoir des soins pour sa jambe et éviter de faire un effort physique intense car on doit surveiller son cœur. Je dois aussi veiller à voir s'il n'est pas confus, s'il ne perd pas la mémoire. Après un coma, des séquelles cérébrales peuvent survenir donc je veille à ce que tout aille bien.

Aussi bizarre que ça puisse paraître, rien n'a vraiment changé entre nous. Nous rigolons toujours autant. Nous nous chamaillons toujours autant. La seule différence est qu'il peut poser ses lèvres sur les miennes quand il veut. Et que nous faisons l'amour. Souvent.

Tout le temps.

Le seul bémol, c'est que nous devons être doux et prudents pour son cœur. Alors, on y va doucement. Et je crois que je prends encore plus de plaisir ainsi.

Je suis dans un vrai paradis. Ma plus grande crainte à l'idée de me lancer dans une relation avec Léo, c'était qu'on perde notre amitié. J'avais envie que celle-ci reste présente dans notre couple.

Couple. J'ai encore du mal avec ce mot.

Nous n'avons même pas eu besoin d'en parler avec Ethan et Gaby. Ils avaient compris, sans même qu'on leur explique. Et c'est comme si tout était comme avant sauf que Léo et moi sommes plus légers. Libres et amoureux.

Je n'ai jamais été aussi heureuse.

Et comme il est momentanément handicapé, c'est moi qui cuisine. Et j'ai fait des progrès, beaucoup de progrès. Les premiers jours, c'était catastrophique. Léo mangeait pour me faire plaisir en me disant que ce n'était pas si mal, mais lui et moi savions que c'était dégueulasse.

Je suis en train de cuisiner, du moins d'essayer, quand j'entends quelque chose qui se casse derrière moi.

— Merde ! s'exclame Léo.

Je me retourne et je vois qu'il a fait tomber le vase avec les fleurs que les gamins de la natation lui ont fait livrer. J'ai trouvé ça trop mignon.

— J'ai voulu déplacer la table basse et avec mes béquilles...Et j'ai tout fait tomber.

— C'est rien, je vais nettoyer.

— Non, je vais le faire.

— Léo. Assieds-toi.

Il ronchonne mais le fait quand même. Je suis devenue un peu stressée à l'idée qu'il lui arrive quelque chose. Je suis en train de nettoyer quand je me coupe avec un morceau du vase.

— Aïe !

— Montre-moi.

Je lui tend ma main et il y dépose un baiser dessus.

— On est vraiment une équipe de bras cassés, soufflé-je.

— La meilleure des équipes.

Il m'embrasse et commence à me caresser de partout. Je me lève pour couper l'eau qui bout car je n'aimerai pas qu'il arrive une autre catastrophe. On a assez donné.

— On en était où ? demandé-je.

— Là.

Et à l'instant où il enfonce sa tête dans ma poitrine après avoir défait les boutons de ma chemise, la porte s'ouvre.

— J'ai rien vu ! hurle Gaby.

— Putain, j'ai encore manqué le spectacle ! râle Ethan.

— T'es un gros pervers, lui dit Gaby.

— Et toi, une coincée.

— Bonjour à vous deux, dis-je en refermant ma chemise.

— Qu'est-ce qui nous vaut cette visite surprise ? demande Léo.

Ils entrent dans le salon et s'installent face à nous. On dirait qu'ils ont préparé quelque chose et ça ne me rassure pas beaucoup. Je jette un œil inquiet à Léo qui n'a pas l'air plus au courant que moi de ce qui se trame.

— Comme Léo ne peut pas faire beaucoup de déplacements, commence Gaby.

— Et qu'il y a une semaine sortait le nouveau Docteur Strange..., rajoute Ethan.

— On vous a pris l'abonnement Disney+ et on a acheté le film.

— Si vous ne pouvez pas aller au film, c'est le film qui viendra à vous ! lâche Ethan.

— On a même pris du popcorn. Euh, où est le popcorn, Ethan ?

— Merde. Je l'ai oublié dans la voiture.

— T'es vraiment un bon à rien, soupire Gaby.

— Merci les gars, dis-je pendant qu'Ethan se lève pour aller chercher le fameux popcorn oublié.

Il revient quelques minutes plus tard et nous nous installons tous devant le film. Les images défilent sur la télévision et je prends le temps de nous observer. Tous les quatre, dans le canapé, popcorn en mains, ma tête sur l'épaule de l'homme que j'aime. Et la vie est belle.

Je coulerai avec toiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant