Chapitre 34

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JULIETTE

Aujourd'hui

Lorsque j'ouvre les yeux, il fait blanc. Tout blanc. Devant moi, au-dessus de moi et même sur moi. Je tourne la tête et les rideaux sont blancs aussi.

Je suis à l'hôpital.

Je le sais car je sens l'aiguille du Baxter dans mon bras. J'entends aussi les bip de mon rythme cardiaque et de toutes mes données de santé. J'ai terriblement mal à la tête. Je ne me souviens pas de tout. J'ai du mal à rassembler les événements d'hier lorsqu'une infirmière rentre dans ma chambre.

— Vous voilà réveillée !

— Il faut croire.

Elle m'administre des médicaments et elle m'applique de la crème sur les jambes. J'ai été brûlée mais il semble que ça ne soit pas trop grave. Elle m'explique que ça devrait bien cicatriser et disparaître dans plusieurs mois. Au fur et à mesure de son discours, les souvenirs de la veille me reviennent et je suis prise de panique.

— Sylvie ! crié-je.

— Pardon ? Est-ce que tout va bien ?

— Sylvie. Sylvie, la femme qui était avec moi, comment va-t-elle ?

— La propriétaire de la librairie ?

— Oui !

— Elle va bien. Ses brûlures sont bien plus importantes que les vôtres mais elle est réveillée.

Nous allons simplement la garder plus longtemps en examen car elle pourrait peut-être souffrir de faiblesse respiratoire dû à l'inhalation de la fumée.

Je pleure de joie. Je suis tellement soulagée. Je ne sais pas à quoi est dû ce miracle mais c'en est bien un.

— Je vais appeler vos proches pour les prévenir de votre réveil. Il me semble que votre père est déjà là.

— Mon père ? Il a été prévenu ?

— Oui, il a pris la voiture immédiatement même si nous lui avions déconseillé de prendre la route sous le choc. Il a eu très peur pour vous.

— Oh...

— Mais tout va bien, n'est-ce pas ?

— Tout va bien.

— Il vous reste quelques examens à passer mais normalement, vous pourrez sortir ce soir.

— D'accord.

Elle quitte ma chambre et je vois mon père entrer presqu'en courant. Gaby et Ethan sont derrière lui. Je me demande où est Léo.

— Ma chérie. Merci. Merci. Merci la vie. Tu es saine et sauve, dit-il en me serrant contre lui.

— Oui, tout va bien, papa.

Je regarde alors Gaby et Ethan. Dans leurs regards, je vois quelque chose de contradictoire. Ils ont l'air très heureux de me voir mais je crois que je ne les ai jamais vus aussi tristes.

— Qu'est-ce qu'il se passe ? demandé-je.

Je crois qu'Ethan pleure. Oui, Ethan pleure. Et là, un frisson me parcoure le cœur. Un frisson de peur.

— Où est Léo ?

— Juliette..., souffle Gaby en prenant ma main.

— Où est Léo ? répété-je.

— Laisse-moi t'expliquer..., soupire Ethan.

— Dépêche-toi, s'il te plaît.

— Quand l'incendie s'est déclaré, j'ai vu l'info sur Twitter et je suis venu dès que j'ai pu.

Je coulerai avec toiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant