Chapitre 28

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Aujourd'hui

JULIETTE

J'ai un mal de crâne horrible. J'ai l'impression qu'un concert de batterie se déroule dans ma tête. Ça tape d'un côté puis de l'autre. En plus, j'ai la nausée depuis ce matin. Je n'ai encore rien réussi à avaler. C'est affreux.

La gueule de bois, Juliette. La gueule de bois.

Léo ne m'a pas répondu depuis qu'ils nous ont ramené hier, lui et Ethan. Il voit mes messages mais les laisse sans réponse. Il ne prend pas non plus mes appels. Et je suis inquiète. J'ai peur qu'il m'en veuille d'avoir fait une telle démonstration dans ce bar.

J'ai l'impression qu'on s'éloigne et je n'ai pas envie de ça. Je peux largement supporter qu'il ne m'aime pas comme je l'aime. Mais je ne pourrais pas supporter de le perdre et ce que nous avons construit. Je suis tellement tracassée que je finis par me tourner vers Ethan.

Moi : Tu sais pourquoi Léo ne me répond pas ?

Ethan : Laisse lui du temps. Ça n'a rien à voir avec toi, bichette.

Moi : D'accord, merci mon bichon.

Il arrive à me faire sourire alors que j'étais d'humeur si maussade depuis le réveil. Ethan fait vraiment de la magie sur les gens. Parfois, je rigole à l'idée de me dire qu'au début, il me draguait.

Comme quoi, la vie fait parfois bien les choses.

Je n'aime pas cette journée mais il faut dire qu'elle passe à grande vitesse. Nous sommes déjà en début de soirée quand je m'apprête à me faire à manger. Gaby est repartie pendant une semaine voir ses parents dans le Nord. Alors, je mange toute seule. Et je n'aime pas trop ça. Ma nausée est passée mais on ne peut pas dire que j'ai beaucoup d'appétit.

Lorsque j'ai terminé, je décide de me mettre en pyjama et de lancer un film qui a déjà commencé sur une chaîne télévisée. J'ai pris le film qui passait en cours de route donc je ne comprends pas bien l'intrigue mais ça me distrait.

Jusqu'à ce que je reçoive un message de celui dont j'attendais des nouvelles. Sauf que ce n'est pas ce à quoi je m'attendais.

Léo : J'ai besoin de toi.

Je ne réfléchis même pas.

Moi : J'arrive.

Je prends mes clés, mon sac, ainsi quelques affaires et je pars. Je suis en pyjama sous mon bomber mais je m'en fiche royalement. Ma priorité, c'est Léo. Je ne sais pas ce qu'il s'est passé ou si ça a un rapport avec son absence et son éloignement mais je n'hésite pas. Je monte dans le premier métro, en pyjama avec mes converses, et je cours jusque chez lui.

La porte s'ouvre lorsque je la pousse. Et je ne vois personne dans le salon. Ni la cuisine. Alors je rentre dans sa chambre. Et il est là. En larmes, avec un papier dans la main. Il lève les yeux vers moi et n'a pas besoin de parler.

Je monte sur le lit et je le prends dans mes bras.

— Dis-moi ce qu'il y a.

— Je ne suis pas coupable, Juliette...

— Comment ça ?

— Ce n'était pas ma faute. Ce n'était pas moi. Je n'aurais rien pu faire, dit-il en sanglot.

— Léo, explique moi...Je suis perdue là, soufflé-je.

— Aujourd'hui, c'était les trois ans de sa disparition, dit-il.

Je comprends mieux. Quelle idiote j'ai été de penser qu'il m'évitait à cause d'hier.

— Et au cimetière, il y avait sa meilleure amie. Que je n'avais pas vu depuis son enterrement. Il se trouve qu'elle nous a vu au bar.

Je coulerai avec toiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant