Chapitre 27

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Aujourd'hui

LÉO

Nous sommes rentrés à deux heures du matin. J'ai voulu me mettre dans mon lit et dormir quand j'ai pris mon téléphone et que j'ai vu la date. Cette date. J'étais tellement absorbé par mes émotions envers Juliette que je n'ai pas réfléchi. La réalité m'a très vite rattrapé.

Je n'ai pas réussi à dormir. Je crois même que j'ai pleuré. Nous sommes le 9 juillet. La date à laquelle j'ai perdu Léna.

Alors même que j'étais heureux après avoir ramené Gaby et Juliette, me souvenant encore du mouvement de ses hanches, la réalité m'a frappée de plein fouet. Et la culpabilité est revenue au galop.

J'ai de nouveau l'impression de la trahir. Que ce soit avec Juliette ou avec la natation. Je reste persuadé que si j'avais su être plus présent...Si j'avais su être attentif à elle...Elle serait toujours là. Ce qui me rend encore plus mal, c'est que j'aime Juliette. Je l'aime tellement que j'ai la sensation de donner un coup de couteau à Léna, un coup de plus.

Le coup de trop.

Il n'y a pas d'entraînement aujourd'hui et j'ai prévenu Louisa. Elle est la seule qui comprenne mon silence d'aujourd'hui. Ethan est parti danser et devrait revenir bientôt mais je n'ai pas répondu à Juliette. Ni Gaby. Ni encore Juliette. Elle a essayé de m'appeler et je n'ai pas eu le courage de répondre.

Gaby : Merci pour hier, les gars !

Ethan : Y'a pas de quoi, les danseuses.

Juliette : Merci encore. T'inquiète Ethan, c'est toi le meilleur danseur.

Ethan : Ouf ! J'avais peur qu'on me vole la vedette.


J'ai vu les messages. J'ai refermé la conversation.


Juliette : Léo ?

Juliette : Désolée pour hier. Tu m'en veux ?

Juliette : Tout va bien ? J'ai essayé de t'appeler.


J'ai vu. J'ai refermé.


On m'a répété que Léna aurait voulu que je sois heureux. Mais en réalité, elle ne l'a jamais dit. Elle n'a rien dit. Elle est partie avec toutes les paroles que j'aurais eu besoin d'entendre. Elle est partie en laissant la culpabilité me ronger. Aujourd'hui, je n'ai aucune idée de ce qu'elle souhaiterait. Se dirait-elle que je l'ai trop vite oubliée ?

Je ne saurai jamais.

Ethan vient d'arriver. Je le sais car j'ai entendu la porte s'ouvrir. Mais je n'ai pas bougé de mon lit. Il ouvre alors la porte de ma chambre et s'installe au bord du lit.

— Est-ce que ça va ? me demande-t-il.

— Non.

— Je sais quel jour on est. J'ai l'impression de devoir te répéter toujours la même chose mais tu n'étais pas coupable.

Je ne lui réponds pas. Je ne veux pas parler, je crois. Même si c'est Ethan et qu'il peut tout comprendre.

— Et ce que tu ressens pour Juliette...C'est légitime. Tu as le droit de retrouver l'amour.

— Non.

Je trahis Léna. 

Comment peut-il penser que j'aurais le droit à un nuage de bonheur avec Juliette?

Je coulerai avec toiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant