Chapitre 30

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Aujourd'hui

JULIETTE

Je suis tellement fière de lui. Tellement fière qu'il ait trouvé son élément. Je devrais fêter cette victoire avec lui. Lui dire combien je me sens heureuse de le voir épanoui. Pourtant, je pars comme une voleuse.

Son baiser dans le cou m'a bouleversée. Parce que je l'aime. Je l'aime tellement fort que j'ai peur que ça puisse nous détruire. Je suis perdue et pourtant, j'aimerais tellement qu'on me dise quoi faire. J'aimerais que ma mère soit là et qu'elle me guide.

Je ne veux pas faire le mauvais choix mais je sais que l'attraction que je ressens pour lui ne trouvera pas d'autre issue que celle de lui avouer ce que je ressens.

Je décide d'appeler mon père en rentrant à l'appartement parce que j'ai besoin de savoir. J'ai besoin de savoir quoi faire. Dois-je y aller ? Dois-je reculer ?

— Papa ?

— Oui, Juliette ? Tout va bien ?

— Je suis perdue.

— Raconte-moi.

Je lui dévoile tout. Notre amitié. La soirée de mon anniversaire. Le passage à Bordeaux et son soutien indéfectible. La deuxième fois que c'est arrivé. Puis, la troisième. Je parle aussi de Léna. Je lui raconte tout. Je crois que j'en dis un peu trop mais je suis incapable de m'arrêter. Mon père ne dit pas un mot. Il me laisse mener mon récit et il m'écoute attentivement sans faire d'intervention.

— Voilà, soupiré-je.

— Juliette...

— Je sais...C'est compliqué.

— Justement, ça n'a rien de compliqué.

— Ça y ressemble en tout cas.

— Juliette, voyons. Ce garçon est fou de toi. Et toi, tu l'aimes. Je sais combien tu as peur de l'amour ma puce, mais l'amour ne fait pas que détruire.

— Oui mais si ça nous détruisait...

— C'est à vous de faire en sorte que ça fonctionne.

Mais vous ne pourrez pas faire taire vos sentiments, ça, ça n'est pas possible.

— J'ai tellement peur, papa.

— Je sais Juliette, je sais. Mais tu mérites de connaître le bonheur sincère d'être aimée pour ce que tu es. Avec tes failles, tes blessures, tes qualités comme tes défauts. L'amour ce n'est jamais tout rose. Ça a ses côtés sombres et ses difficultés. Mais rien n'équivaut le bonheur de ressentir que quelqu'un allume la lumière dans ton monde. Parfois, ça vaut la peine de prendre le risque. Peut-être que le bonheur sera de courte durée mais ça restera du bonheur.

— C'est ce que tu ressentais pour maman ?

— Je ressentais tellement plus pour ta mère. Et je ne regrette pas un seul instant de m'être jeté à cœur perdu dans cette relation. Tu sais pourquoi ?

— Non.

— Parce qu'elle m'a offert la plus belle chose qui soit : toi.

— Je t'aime, papa.

— Moi aussi ma puce, fais le bon choix.

Moi aussi, j'aimerais faire le bon choix. Je crois savoir c'est lequel, d'ailleurs. Les doutes résonnent encore mais je crois que je sais. Mais avant ça, je dois voir ma mère. Ou plutôt, je dois lui parler.

Nous sommes en début de soirée quand je décide de me rendre à l'immeuble dans lequel se situe l'appartement d'Ethan et Léo. Mais je ne vais pas les voir.

Je coulerai avec toiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant