Chapitre 17

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C'était le week-end, il faisait plutôt beau dehors. Au chalet, c'était plutôt silencieux. On pouvait entendre les oiseaux chanter ou même la légère brise faire bouger les feuilles des arbres.

J'étais dans ma chambre en train de continuer mon exposé de français. Je savais bien que Tommy n'allait pas se bouger alors autant le faire au plus tôt pour être vite débarrassée. J'étais en train d'écrire sur Rimbaud lorsque quelqu'un toqua à ma porte.

-Entrez ! dis-je sans tourner le regard de ma copie et de mes bouquins.
-C'est moi.

Je me retournai lorsque j'entendis la voix de mon père. Il s'approcha de moi et regarda par-dessus mon épaule.

-Tu viens te proposer pour finir mon exposé ?
-Non, sûrement pas, dit-il en affichant une mine dégoûtée. Le français c'est pas mon truc.
-Alors qu'est-ce qu'il y a ? lui demandais-je en le regardant s'asseoir sur mon lit.

Il semblait chercher ses mots puis il encra son regard dans le mien.

-Ça ne te dirait pas de sortir un peu ? Passer un moment père-fille.

Son air gêné me faisait plus rire qu'autre chose. Je riais doucement puis il me regarda avant de me lancer un de mes oreillers.

-Ne rigole pas, dit-il en se levant, me pointant du doigt. Je ne suis pas doué pour ce genre de trucs.
-Je trouve que tu t'en sors pas si mal, dis-je le sourire aux lèvres.

Il se retourna vers moi alors qu'il allait sortir de ma chambre et me fixa quelques secondes.

-Vraiment ? fit-il étonné.
-Oui. Et j'accepte ta proposition.

Il sourit et s'approcha rapidement de moi avant de déposer un baiser sur mon front. Il me dit alors de me préparer, ce que je fis au plus vite. Elfe était chez Mike alors j'étais seule avec mon père. Je trouvais que sa proposition était la bienvenue. Cela faisait un moment que mon père et moi n'avions pas partagé une activité ou quelque chose ensemble. Et je devais avouer que ça me manquait. Je comptais donc bien profiter de ce qu'il avait organisé.

Une fois prête et mes chaussures enfilées, je pris ma veste et sortis du chalet. Mon père m'attendait sur la terrasse en bois, une cigarette à la main.

-Tu devrais penser à arrêter de fumer.
-Et toi tu devrais penser à arrêter de parler, enchaine-t-il vivement.

Je fus bouche bée. Je lui assénai un coup dans le bras et mon père fit semblant d'avoir mal en lâchant un "aïe", l'air d'être plié en deux. Je rigolai en le voyant user de son mauvais talent d'acteur.

-Petite nature, dis-je en descendant les quelques marches de la terrasse.

Il me rejoignit et je le regardai se diriger vers sa voiture. Il ouvrit la portière passager et sembla chercher quelque chose. Lorsqu'il ressortit de sa voiture de police, je le vis avec deux armes dans les mains.

-Pourquoi tu sors tes armes ?
-Tu verras, dit-il la cigarette à la bouche.

Je ne rajoutai rien et le suivis au fin fond de la forêt.

On marcha une dizaine de minutes jusqu'à arriver dans un terrain vague. Trois cibles étaient dressées devant nous. Des cibles qu'il avait créées.

-C'est ça ton moment père-fille ?
-Tu ne vas pas te plaindre quand même ?
-Je ne me plains pas. Ça fait longtemps qu'on a pas passé un moment ensemble. Je ne peux qu'être ravie, dis-je en lui souriant.

Je le vis me tendre une de ses armes. Je l'attrapais sans comprendre où il voulait en venir.

-Je vais t'apprendre à tirer ma puce, dit-il en voyant mon air interrogateur.
-Pourquoi ? T'as jamais fait ça avant...
-Oui mais qui sait ? Aujourd'hui, tu en as plus besoin qu'avant.

À l'aube de l'autre mondeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant