Chapitre 37

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J'étais morte ?

Je n'entendais plus rien autour.

Ma vision, auparavant floue et noire, se remit à s'éclaircir. Bien que je voyais trouble, je pouvais voir autour de moi. Le sol de l'hôpital, les lumières qui grésillaient. Ça me donnait un mal de crâne horrible. Je vis Tom ensuite. Il semblait au bord de la mort, du sang noir s'échappant de sa bouche. Il était au sol mais se releva sur ses genoux. Je me levai avec tout la force nécessaire. Je pris les ciseaux que Nancy avait utilisé tout à l'heure et les plantai en plein dans le cœur de Tom. Il tomba au sol silencieusement, sans un cri. Je repris mon souffle, le regardant mourir. Ça faisait un méchant au moins, c'était déjà ça de pris.

Mon nez saignait abondamment, je l'essuyai d'un revers de manche. Tout à coup, les lumières s'éteignirent, me plongeant dans le noir total. Mais je n'ai eu qu'à prendre une respiration avant qu'elles ne se rallument. Elles grésillaient encore, balançant entre le noir et la lumière. Tom commença à faire des bruits bizarres, gigotant comme un ver au sol. Son visage se désintégra, laissant place à une mare de sang et de ce qui avait l'air d'être de la chair. Il devenait un corps sans âme. Cette chair se déplaça, sortit de la pièce. Je me décidai à la suivre, voir où elle me mènerait.

Au détour d'un couloir, je vis Nancy au bout. De la chair s'avançait vers moi, retrouvant la chair de Tom. Les deux se regroupèrent et formèrent un monstre des plus effrayants. Pire qu'un démongorgon. Il cria, d'un cri aigu qui nous transperçait les tympans.

Qu'est-ce qu'on allait bien pouvoir faire ?

Le monstre se mit à la poursuite de Nancy. Je trouvais n'importe quoi pour pouvoir le tuer mais rien n'avait l'air utile pour le faire disparaître. J'essayai de retrouver Nancy qui s'était enfuie. Je ne mis pas longtemps avant de voir le monstre se dérober sous une porte pour passer de l'autre côté. J'essayai de l'ouvrir mais celle-ci était fermée à clé. Nancy l'avait fermée.

-NANCY !?
-JULIETTE ! me cria-t-elle, d'un voix apeurée.

Je pris des bonbonnes de je ne sais quoi pour faire éclater la fenêtre de la porte. Celle-ci ne s'explosa que trop lentement. Je commençais à paniquer, je ne voulait pas laisser ma meilleure amie dans cette pièce avec un monstre qui pouvait la tuer a n'importe quel moment.

Pour mon plus grand soulagement, je vis les enfants et Jonathan arriver. Elfe comprit et ouvrit la porte avec son esprit. Ils découvrirent avec effroi le monstre qui s'offrait à eux. Elfe utilisa ses pouvoirs et balança le monstre aux quatre coins de la pièce avant de le jeter par la fenêtre. Elle criait de toutes ses forces et jeta le monstre. Jonathan courut vers Nancy, s'assurer qu'elle allait bien.

On sortit de l'hôpital pour retrouver ce monstre. Mais on le vit se dérober dans une plaque d'égout.

Nous soupirâmes tous après cette grosse épreuve. On comprit que c'était pire que les deux dernières années. C'était quelque chose de plus grand qui nous attendait. Quelque chose de plus violent.

Les jours qui suivirent furent très durs. On ne savait plus quoi faire, comment aborder ce nouveau monstre.

Pendant ce temps, la fête foraine d'Hawkins commençait à prendre forme. Les stands et les manèges se mettaient en place, sous la supervision du maire. Cela amenait un peu de légèreté dans ces temps difficiles.

Aujourd'hui, Billy m'avait passé un coup de fil pour qu'on se voit chez lui. J'étais un peu angoissée à cette idée mais si on pouvait passer un moment normal, comme avant, je ne pouvais pas refuser. Je pris mon courage à deux mains, ma voiture et me rendis chez lui. Lorsque je toquai, ce fut Max qui m'ouvrit.

À l'aube de l'autre mondeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant