À l'aube de l'autre monde

Chapitre 32

Je ne pouvais parler à personne de mes hypothèses. Billy ne m'avait rien dit. Rien ne prouvait qu'il ne faisait pas juste une insolation.

Je repartis de la piscine et me dirigeais en direction du centre commercial, Starcourt. J'avais envie de rendre une petite visite à Steve et Robin. Ça faisait assez longtemps que je ne les avais pas vus.

Après de longues minutes, je me retrouvais face à l'énorme bâtiment. Mes pas me conduisirent vers le marchand de glaces, Scoop Ahoy. Personne n'était au comptoir, alors je me permis d'entrer dans la petite salle en arrière boutique. Les personnes présentes sursautèrent. En scannant la pièce et les personnes, ce fut là que je tombais sur... Dustin !

-Juliette ! il se leva de sa chaise et vint m'enlacer.
-Ça fait longtemps petite crevette !

Dustin était partit à une camp de vacances, le camp Know Where, un truc comme ça. Un camp pour les geeks j'imagine. On se sépara de notre étreinte, je saluais Robin et Steve par la suite.

-Qu'est-ce que vous faites ?
-On essaye de décrypter une communication secrète russe, débita Dustin.
-Pardon ?

Dans le silence, Steve s'approcha d'un enregistreur et l'activa. Une voix grave parlait en russe mais l'enregistrement était plutôt saturé alors c'était plutôt compliqué de comprendre ce qu'il disait.

-T'as fait du russe cette année, tu pourras nous aider ! s'enjoua Steve, comme s'il avait eu un éclair de génie.
-Euh, oui, oui, c'est vrai, répondis-je, moins sûre de l'idée.
-Je serai aussi sur le coup. On pourra faire ça ensemble, ajouta Robin qui n'avait encore rien dit depuis le début de la conversation.

J'acceptai l'offre de Robin et nous nous mîmes au travail alors que Steve alla distribuer des glaces. Dustin, lui, nous aida à déchiffrer le message. Nous travaillâmes longtemps dessus. Pour le coup, c'était moi qui avait fait du russe mais Robin était un vrai génie. Elle arrivait à déchiffrer n'importe quel mot grâce à l'alphabet russe que nous avions écrit sur le tableau effaçable. A la fin, nous trouvâmes notre première phrase. Robin s'empressa d'ouvrir les fenêtres qui séparaient le comptoir de la salle de repos et Steve s'approcha.

-On a notre première phrase.
-Oh c'est vrai ? s'étonna Steve, deux glaces dans les mains.
-« La semaine est longue », répondit Robin avec son meilleur accent russe.
-Waw c'est sensas'.
-Je sais ! Mais ça avance, finit Robin avant de refermer la fenêtre.

La journée avança rapidement. On s'acharnait à trouver un sens à cette communication jusqu'à ce que nous trouvâmes.

Le centre commercial était déjà fermé et un grand silence envahissait l'endroit.

-La semaine est longue. Le chat argenté se nourrit. Quand le bleu rejoint le jaune à l'ouest, récitions-nous en même temps.
-Ça n'a aucun sens, dit Steve, dépassé par la situation.
-C'est clair, ajoutais-je. Bon, c'est pas que je ne vous aime pas mais je dois y aller, il se fait super tard et je dois retrouver Billy.

Je vis Steve lever les yeux au ciel, ce qui me fît légèrement sourire. Je lui embrassai la joue avant de faire de même avec mes deux autres amis. Je partis ensuite directement en dehors du centre commercial. Je marchais rapidement, j'étais pas vraiment rassurée la nuit, seule.

Après de longues minutes, j'arrivais finalement à la piscine. Le même mec était encore à l'accueil alors je lui demandais où était Billy. Il m'indiqua à nouveau qu'il était dans les vestiaires. Je le remerciais et me rendit vers ceux-ci. Il n'y avait plus personne non plus, c'était un grand silence qui m'accompagnait à chaque pas. J'arrivais dans les vestiaires et seule une douche semblait être allumée. J'imaginais alors que c'était Billy. À mesure que je m'approchais, je sentais une petite angoisse s'emparer de moi. Je sentais que mes jambes pouvaient me lâcher à n'importe quel moment. Le rideau de la douche s'ouvrît, laissant apparaître Billy, une simple serviette nouée autour de sa taille et couvrant le bas de son corps. Il avait le regard dur mais lorsqu'il le posa sur moi ses yeux semblaient s'adoucir. Il s'approcha de moi et vint m'embrasser délicatement.