Chapitre 29

141 10 3
                                    

L'été avait bien démarré. Je travaillais avec Joyce depuis déjà une semaine. Steve, lui, travaillait à Scoop Ahoy, un glacier dans le nouveau centre-commercial Starcourt. Il travaillait avec Robin. C'était une fille avec qui j'avais déjà eu l'occasion de parler pour un travail en français. Elle était très gentille. J'étais sûre qu'elle pouvait plaire à Steve. Cependant, elle et moi avions beaucoup discuté et elle m'avait avoué aimer les filles. Sachant cela, j'avais hâte de voir Steve se prendre un râteau. Je l'aimais mais ces moments étaient toujours les plus drôles.

Nancy, quant à elle, a commencé à travailler à Hawkins Post avec Jonathan. Ça ne fait qu'une semaine et pourtant, elle subit des remarques misogynes à longueur de journées. J'ai déjà dû la réconforter pour ça et voir ma meilleure amie pleurer à cause de pauvres cons me mettait hors de moi.

Billy, lui, était maître nageur à la piscine. Autant vous dire que je n'avais pas apprécié au début. Il était torse nu durant toute la journée. Devant des filles et des femmes qui n'attendaient que de pouvoir se le faire. Heureusement, Billy s'était montré affreusement fidèle depuis que nous étions ensemble. Enfin, ça ne faisait que deux mois et quelques semaines.

Les enfants, eux, se portent bien. Elfe et Mike étaient toujours ensemble. C'était l'amour fou. Un amour qui sidérait Hopper. Il détestait les savoir dans la chambre de ma sœur en train de se bécoter. Il l'obligeait à laisser sa porte ouvert de 7 cm.

J'étais dans ma chambre. Mon père dans le salon, et Elfe et Mike étaient dans la chambre de celle-ci. On entendait la musique à travers tout le chalet. Je percevais déjà la tête renfrognée de mon père, ayant marre d'entendre ça.

Je décidais de me lever pour aller faire à manger. En sortant de ma chambre, je vis mon père assis dans son fauteuil, mangeant des chips tout en regardant la télé. Et je n'avais pas eu tort. Il avait l'air plus énervé que jamais. Et pourtant, il était dos à moi. Je posais mes bras sur le dessus de son fauteuil et observai ce qu'il était en train de regarder.

-Qu'est-ce que c'est ?
-Je sais même pas, dit-il en prenant une gorgée de sa boisson.

Je riais et pris une poignée de chips avant de me diriger dans la cuisine. De là où j'étais, je pus voir mon père baisser le dossier de son siège pour se retrouver coucher. Il avait l'habitude de faire ça pour surveiller Elfe quand elle était avec Mike. Il détestait les voir ensemble.

-Papa ! Arrête.
-Eh ! dit-il à l'encontre des deux ados.

Prise de panique, Elfe ferma la porte grâce à ses pouvoir. Mais cela énerva mon père, plus qu'il ne l'était déjà. Il se releva, la sermonnant et lui rappelant que sa porte devait être ouverte de 7 cm minimum.

-7 cm minimum ! répéta-t-il en essayant s'ouvrir la porte, Onze ! Ouvre cette porte.
-Papa, laisse les, tentais-je de le raisonner.

Mais il ne m'écouta pas et tenta une nouvelle fois de l'ouvrir avant que celle-ci ne se débloque. Je viens passer ma tête à côté de lui pour voir Elfe et Mike couchés dans le lit à lire des magazines. Je riais légèrement voyant à quel point il lui ont mis à l'envers. Elfe et Mike rirent légèrement, cachant leurs rictus à mon père. Mike lui demanda ce qu'il y avait mais mon père ne répondit rien et préféra sortir de la pièce.

Mike partit une bonne trentaine de minutes plus tard.

-Passe le bonjour à Steve de ma part.
-Je le ferai. On doit passer par lui pour aller au cinéma.
-Vous allez payer vos places un jour ? riais-je.

Il ria puis nous nous dîmes au revoir. Hopper, Elfe et moi nous retrouvâmes à table pour passer un bon repas.

Le lendemain, je me préparais pour aller bosser. C'était Joyce qui venait me chercher pour m'emmener. Mon père était déjà parti alors quand Joyce arriva, je dis au revoir à Elfe et monta dans sa voiture. Nous passâmes à travers des rues désertes, seulement quelques voitures étaient présentes.

-C'est horrible de voir tous ces magasins qui ont dû fermer à cause de Starcourt.
-C'est dur d'avoir des clients maintenant.

Le petit magasin où travaillait Joyce n'amenait pas énormément de client mais elle arrivait à se faire un chiffre d'affaire. Nous arrivâmes au magasin et mettions tout en place. Joyce accrochait une affiche pour les soldes lorsque la porte s'ouvrît. De la caisse, je vis qu'il s'agissait de mon père. Il dit bonjour à Joyce avant de s'approcher de moi et de me faire un bisou sur le front. Il posa ses bras sur mes épaules, comme si j'étais son accoudoir puis demanda à Joyce si elle avait une minute à lui accorder. Elle soupira puis pendant qu'elle continuait ses différentes tâches dans le magasin, mon père lui raconta la soirée d'hier soir avec Elfe.

Elle lui conseilla de leur parler mais mon père n'était absolument pas confiant.

-Ce serait mieux si c'était toi qui leur parlait..., proposa-t-il.
-Non, souffla Joyce.
-Si, tu devrais, tu devrais. T'as qu'à passer après le travail. Aller.
-Non, se plaignit Joyce.
-Juliette alors ? dit-il en se tournant vers moi. Tu pourras leur parler toi.

Je secouais la tête. Je n'allais sûrement pas faire ça, je ne voyais pas le mal dans leur relation. Surtout que je n'étais pas forcément mieux avec Billy. Mais ça, mon père n'en savait rien, puisque Billy ne passait pas son temps au chalet.

-Pas ta fille non plus Hopper, dit Joyce. Ça marchera que si les mots sortent de ta bouche.

Elle prit quelques secondes pour réfléchir avant de proposer une nouvelle idée. Ils s'assirent à mes côtés à la caisse et Joyce commença à écrire ce que mon père pourrait dire aux deux ados.

Une fois qu'elle eut fini, ils me prirent en otage pour essayer le texte et entrainer mon père. On s'installa sur les fauteuils disponibles. Mon père et moi face à face. Je le regardais commencer son speech mais c'était plutôt catastrophique.

Il essaya de longues minutes avant d'abdiquer.

-Je pourrai aussi tuer Mike. Je suis le chef de la police, je couvrirai son meurtre, dit-il en s'installant à côté de Joyce.

Joyce l'encouragea en lui disant qu'il allait y arriver. Elle posa sa main sur celle de mon père. Je souriais face à cela, ils étaient mignons tous les deux.

-Tu veux aller dîner ce soir ? demanda mon père a Joyce.
-Ok ! Je crois que je vais m'éclipser parce que sinon je vais vomir de gêne, dis-je en levant les mains avant de partir.

Mon père leva les yeux au ciel et Joyce rit nerveusement. Une cliente arriva quelques secondes plus tard, les coupant dans leur conversation puisque Joyce accouru vers elle. J'arrêtais ce que j'étais en train de faire et m'approchai de mon père. Il était toujours adossé au comptoir et regardait Joyce. Je me posai à ses côtés de la même manière, enroulant mes bras autour de lui, dans un câlin personnel. Il posa son bras gauche autour de mes épaules et embrassa mon front.

-Dis-le si tu craques pour elle, lui murmurais-je, un sourire aux lèvres.
-Quoi !? Non. Qu'est-ce que tu racontes !?

Je riais avant de lui répondre face à autant de nervosité.

-Je vois bien comment tu la fixes depuis qu'elle est allée voir la cliente. C'est mignon.

Il soupira lourdement ce qui me fit rire.

-Papa, je serai vraiment contente pour toi le jour où tu trouveras une femme avec qui tu voudras vraiment te poser. Et si c'est Joyce, c'est encore mieux. Elle est comme une mère pour moi, alors rien ne changera.

Il me regarda tendrement avant de prendre une grande inspiration.

-Et si c'était toi qui m'accompagnait au restaurant ce soir ?
-Avec plaisir.

Je lui souris une dernière fois avant de retourner à la caisse pour pouvoir bosser. Mon père partit peu de temps après. Il m'a d'ailleurs fait un clin d'œil avant de partir.

À l'aube de l'autre mondeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant