Chapitre 4

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Le lendemain, je me réveillai. Je petit-déjeunai avec mon père et Elfe. Il avait préparé une montagne de gaufres pour se faire pardonner de ne pas être arrivé à l'heure pour la soirée qu'ils avaient prévu.

Nous parlions de Mike et du fait qu'elle était allée le voir, par la pensée.

-Tu veux que j'aille le voir au collège ? Ou je peux demander des nouvelles à Nancy, lui demandé-je.
-Non...
-Je sais qu'il te manque, intervient mon père, mais là, c'est trop dangereux.

Les deux commencèrent à s'engueuler du fait que papa ne voulait toujours pas qu'Elfe puisse voir Mike. Soudainement, elle balança son assiette avec la pensée puis alla rapidement dans sa chambre.
Mon père se leva brusquement, surpris et soupira un bon coup.

J'allai me préparer. Ensuite, il m'emmena au lycée où j'y retrouvais Nancy, Steve et Jonathan.
Steve et moi nous rendions à notre premier cours. Celui-ci était ennuyant à mourir.
Lorsque midi sonna, nous partîmes à la cafétéria pour manger. On s'installa à une table et attendions que Nancy et Jonathan arrivèrent.

-Cet après-midi, on a sport. Je vais encore me retrouver avec ce crétin d'Hargrove, s'insurge Steve.
-Parle pour toi. La prof de français veut qu'on fasse un exposé ensemble, je renchéris.
-Ouais, mais toi à part ne pas faire le travail, il ne va pas essayer de t'humilier comme il le fait à chaque fois avec moi en cours de sport.
-Steve, fait pas ta victime. On sait très bien que t'es le plus fort, dis-je en levant les yeux au ciel.

Il ria et me mis un petit coup derrière la tête. Je rigolai à mon tour. Après de longues minutes, aucun de nos deux amis arriva.

-Elle ne va pas venir, dit Steve en baissant la tête.
-Ne t'inquiète pas Steve. Elle ne pensait pas ce qu'elle t'a dit hier soir, elle était bourrée.
-Ouais, justement. On dit que les gens bourrés disent plus facilement la vérité. C'est sûrement pour ça qu'elle est pas là maintenant.

Je soupirai, ce mec n'avait vraiment pas confiance en lui, ni en Nancy.
On mangea donc tous les deux, je l'ai embêté tout ce temps-là, lui mettant le visage dans la sauce de sa viande. Il allait vouloir se venger, donc je restais sur mes gardes.
On partis ensuite au cours de sport. Le cours tant redouté par Steve. Je me marrais bien, j'avais hâte de voir Steve et Billy se défier sur le terrain. Et voir mon ami appréhender ce moment était assez marrant.

-Je te sens stressé.
-Non, pas du tout, nie-t-il.
-Te dégonfle pas. Montre qui c'est le patron, dis-je en lui mettant une petite tape dans le dos. C'est Billy, tu devrais pas avoir peur de lui. Tout ce que tu fais c'est nourrir son égo en étant aussi stressé quand il est là.
-Je sais...t'as raison.
-Comme toujours.

On rigola puis il fila se changer. Je m'installai dans les gradins étant dispensée de sport pour raison de trucs de filles. Je regardai les joueurs entrer sur le terrain. Tous les garçons arrivèrent un à un, jusqu'à ce que Billy entra. Il était torse nu, je levai les yeux au ciel face à ça. Il ne pouvait pas s'empêcher de faire le mec. Steve entra à son tour et me regarda. Je levai les pouces en l'air, comme les grands-mères pendant un spectacle de leurs petits-enfants, en mode « ça va aller ».
Les garçons commencèrent à jouer. Steve était de plus en plus transpirant. Il donnait tout ce qu'il pouvait mais Billy était toujours là pour lui faire rater son moment de gloire. Hargrove marqua un panier et me regarda ensuite.

-T'as l'air déçue Hopper ! m'hurle-t-il.
-Ouais, j'aurai préféré que ce soit Steve qui marque !

Steve ria, il avait les mains appuyés sur ses genoux, en train de reprendre sa respiration. Billy, quant à lui, me sourit malicieusement.
Ils continuèrent leur jeu de longues minutes, trop longues. Les filles assises dans les gradins derrière moi ne faisaient que piailler sur les abdos de Billy. Je devais bien avouer qu'il était plutôt bien foutu... J'avais déjà pu l'apercevoir hier soir à la soirée puisqu'il ne portait qu'une veste en cuir. Drôle de style...

Au bout d'un moment, ils prirent une pause. Steve alla se sécher tandis que par malheur, Billy s'approcha de moi. Je le regardai passer sa serviette sur son torse alors qu'il arborait son habituel sourire.

-Qu'est-ce que tu regardes comme ça ?
-Eh bien toi puisque tu es en train de t'approcher de moi.

Il vint s'asseoir à mes côtés, il mâchait son chewing-gum bruyamment. Tout ce que je détestais. Son genou transpirant collait au mien.

-Pour l'exposé de français. Je te propose de venir chez moi, me dit-il comme si c'était normal.
-Ah parce que tu comptes faire le travail ? Je suis épatée.
-J'ai pas dit que je le ferai, je t'ai juste proposé de le faire chez moi.

J'arquai un sourcil alors qu'il souriait encore plus. Je soupirai, est-ce que c'était une bonne idée d'aller chez lui pour faire ce travail ? On pouvait très bien le faire à la bibliothèque... D'ailleurs pourquoi me proposait-il de le faire chez lui précisément ?

-Pourquoi tu veux faire ça chez toi ? On a des heures de libres, on peut faire ça à la bibliothèque ou-...
-Tu poses beaucoup trop de questions Hopper. Chez moi, après les cours. Je t'attendrai devant le lycée.

Ce fut ainsi qu'il me laissa là, hébétée sur le banc. Il repartit jouer, Steve rentra sur le terrain et ils reprirent leur match.
J'entendais Billy se moquer de Steve. A un moment donné, Nancy arriva et pris Steve à part. Je n'y prêtai pas trop attention. Enfin, le cours de sport se finit alors nous partîmes du gymnase après que Steve ce soit lavé.

-Il m'a parlé de toi pendant qu'on se douchait.
-Quoi ? C'est dégueulasse.
-Pourquoi ? Tu sais même pas ce qu'il m'a dit, rigole Steve.
-Deux mecs à poils en train de se doucher côte à côte qui parlent de toi, je peux te jurer que c'est dérangeant.
-Vu comme ça, oui c'est dégueulasse.
-Qu'est-ce qu'il t'a dit alors ?
-Que tu allais passer ta soirée chez lui.
-Les nouvelles vont vite, soupiré-je. N'y vois rien de bizarre. Il m'a proposé de faire l'exposé chez lui. Enfin il m'a pas proposée, il m'a forcée.
-Et tu vas y aller ?
-Je suis bien obligée si je veux pas faire le travail toute seule. Au moins, si je suis avec lui, je pourrais être sûre qu'il fait un minimum quelque chose.

Il soupira, peu confiant par rapport à cette idée.

Lorsque la dernière heure de cours sonna, je sortis du bâtiment. Mon regard divaguait sur les personnes présentes dehors. J'aperçus finalement Billy, adossé contre sa voiture avec sa clope à la bouche. Dès qu'il me vit, il se redressa et vint à mon encontre.

-Prête ? dit-il en souriant.
-Est-ce que j'ai le choix ?
-Non.

Il rigola tout seul puis il alla du côté de la portière passager. Il l'ouvrit et resta planter là.

-Alors, tu montes ?
-On devrait pas attendre ta sœur avant ? dis-je en pensant à la petite rousse qui sort de sa voiture tous les matins.
-Je m'en cogne. Cette conne a qu'à rentrer en skate. Et l'appelle pas comme ça.
-Attends, déjà tu la traites de conne et en plus de ça, tu ne la considères pas comme ta sœur ? Qu'est-ce qui tourne pas rond chez toi ?
-C'est pas ma sœur ok ? dit-il froidement.

Je montai dans la voiture en soupirant. Il ferma la portière et vint s'installer à côté de moi.  Il mit la musique à fond et démarra rapidement. Il roula à toute vitesse jusqu'à chez lui. Lorsque nous fûmes arrivés, on entra rapidement dans sa maison. Je ne comprenais pas pourquoi Billy était autant pressé. Il regardait partout autour de lui et nous montâmes dans sa chambre.
Les murs étaient décorés de posters avec des filles dessus. Je rigolai légèrement ce qui n'échappa pas à Billy.

-Pourquoi tu rigoles ?
-Rien, rien du tout, dis-je en souriant.
-Assieds-toi.

Je m'assis sur la chaise de bureau qu'il m'indiquait puis nous commençâmes l'exposé. J'avouais que Billy a été très sérieux sur ce coup-ci. Il était travailleur et je n'avais jamais vu cette facette de sa personnalité.

-Je savais pas que tu étais capable de travailler.
-Je suis plein de surprises.
-Je vois ça, dis-je en souriant légèrement.

Il sourit aussi me fixant droit dans les yeux. Il me déstabilisait et j'espérais qu'il ne le remarquait pas. Son regard passa rapidement sur mes lèvres, je sentis son visage se rapprocher du mien.
Soudainement, la porte de sa chambre s'ouvrît brutalement sur un homme que j'imaginais être son père.

À l'aube de l'autre mondeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant