Chapitre 41

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Je m'installai aux côté de Mike dans le fauteuil de mon père. Nous étions tous fixés sur Elfe, guettant la moindre réaction qu'elle soit bonne ou mauvaise.

Les minutes passèrent lorsque Elfe commença à respirer lourdement. Son nez saignait, elle tremblait, avait peur. Ça me démangeait de ne pas pouvoir l'aider, ni savoir ce qu'elle voyait en ce moment même. Elle se calma soudainement et répondit à l'affirmative lorsque Mike lui demanda si tout allait bien. Elle nous expliqua qu'elle était sur une plage, qu'elle voyait une femme. Elle voyait ensuite un petit garçon.

-C'est Billy.

Je m'avançai dans mon siège, posant mes coudes sur mes cuisses. Max comprit que c'était un souvenir, en Californie. Elfe nous informa qu'elle voyait la source.

Nous attendîmes de longues minutes, qui paraissaient des heures jusqu'à celle nous dise avoir trouver la source. Dans une aciérie. Jonathan se leva rapidement avec Nancy et ils trouvèrent le numéro et l'adresse de l'endroit. Mike demanda alors à Elfe de sortir de ses visions, de revenir avec nous. Mais rien. Elle semblait toujours bloquée dans ses visions. Sa respiration recommença à s'accélérer, à être saccadée. Des larmes coulaient sur ses joues, semblant sortir du bandeau. Du sang coulait cette fois-ci de ses deux narines. Elle pleurait de plus belle. Tout le monde commença à s'inquiéter, on ne pouvait pas l'aider, elle ne pouvait pas nous entendre. Nous étions complètement impuissants face à ça. Elle ne pouvait revenir que d'elle-même.

Soudainement, elle enleva son bandeau et cria. Ses pleurs arrachèrent le silence. Mike fut le premier à s'approcher d'elle et à la prendre dans ses bras. Je me bougeai rapidement, me mettant face à elle. Je pris un mouchoir et essuyai le sang qui coulait de son nez. La pauvre était paniquée, elle ne tenait pas en place malgré les bras de Mike qui l'entouraient.

Je posais mes mains sur les joues d'Elfe et lui demandait de se calmer, de respirer calmement. Je pris une de ses mains et la serrait fort, lui demandant de se caler sur ma respiration.

Après de longues minutes, nous l'aidâmes, Mike et moi, à l'installer sur le canapé. Elle nous expliqua qu'elle pensait être revenue mais qu'il n'y avait que Billy. Qu'il lui avait dit qu'il avait construit quelque chose de grand pour elle. Une armée, les possédés.

-Il a aussi dit qu'il allait vous tuer. Les uns après les autres..., intima Elfe.
-Ah bah c'est sympa, ironisa Max.

Le feu d'artifice du 4 juillet résonnait depuis déjà quelques instants mais j'avais l'impression d'entendre d'autres bruits. Je m'approchais lentement de la fenêtre. Nancy vint se placer à mes côtés. Son air était grave, elle aussi avait dû entendre quelque chose de bizarre.

-Vous avez entendu ? demanda Nancy aux autres.
-C'est rien c'est le feu d'artifice, répondit simplement Jonathan.

Mon esprit fusait, je n'étais pas folle, il y avait des bruits sourds qui s'approchait de nous.

-Elfe, dis-je en me retournant vers elle, quand Billy t'a parlée, il était dans cette pièce ?
-Oui...

Je prenais conscience des choses lorsque mes yeux dérivèrent vers Will qui porta sa main à son cou.

-Il sait qu'on est ici, admis-je fermement. On ferait mieux de se barrer. Et vite.

J'allais rapidement à la porte d'entrée et ouvris la marche pour qu'on se rende dehors. Nous n'avions pas le temps de marcher plus de quelques secondes que nous vîmes d'énormes pattes faites de chair avancer vers nous.

Nancy et moi accourûmes vers la petite cabane et prîmes des armes que mon père n'utilisait pas souvent. Nous prîmes donc des fusils tandis que les autres furent dans le chalet à barricader les fenêtres. On repartis vers le chalet en même temps que Jonathan, qui lui, tenait une hache dans ses mains. Tout le monde s'affairait a bloquer toutes les évacuations. Des planches par-ci, des fauteuils par-là.

J'aidais Max à pousser un meuble contre une fenêtre puis nous nous rejoignîmes tous au centre. Je pris mon arme, tout comme Nancy et nous nous mîmes à attendre. Tout le monde était sur le qui-vive. On ne savait pas quand ça allait frapper.

Le chalet se mit à trembler, les lumières grésillèrent. Nous regardions tout autour de nous lorsque une de ces énormes pattes défonça le plafond. Elle s'approcha rapidement d'Elfe mais Jonathan fut assez rapide pour planter un coup de hache dans la chair du monstre. Celui-ci était féroce et ne semblait pas réagir aux coups de mon ami. Il se débarrassa de Jonathan en lui assénant un coup qui le fit voltiger vers le mur. Il laissa tomber sa hache au sol. Alors que le monstre allait s'attaquer à Jonathan après ce qu'il lui avait fait, Nancy et moi nous commençâmes à tirer sur la bête.

Sa main de chair se déplaçait vers Nancy, elle n'était plus qu'à quelques centimètres de son visage. Le fusil de Nancy n'avait plus de balles mais je continuais à tirer avec celles qu'il me restait. Voyant que la patte du monstre se faisait de plus en plus proche du visage de Nancy, Elfe prit les devants. Elle utilisa ses pouvoirs pour faire reculer la patte jusqu'à la faire tomber au sol. Elle se coupa en deux, une partie tomba au sol tandis que le bras sortit du chalet.

-C'est pas fini, faites attention, dis-je à tout le monde malgré le petit temps de répit que nous avions.

Alors que je remplissais une nouvelle fois mon fusil de balles, l'un des bras de chair réapparu. Elfe fut réactive et le bloqua avec ses pouvoirs. Mais un deuxième fit son apparition de l'autre côté. Elle utilisa son deuxième bras pour le bloquer. Étonnés, nous avions tous fait un pas en arrière. Je protégeais Max qui était derrière moi, plaçant mes bras de manière à ce qu'elle n'ait pas l'idée de trop s'avancer.

Nous étions tous transpirant, déjà que le mois d'août n'aidait pas mais avec tous ces efforts à faire, c'était pire. On voyait qu'Elfe galérait jusqu'à ce qu'elle crie un bon coup abaissant ses bras ce qui fît éclater les bras au sol. Soudainement, on vit une abomination. Un truc des plus dégueulasses. Une tête toute faite de chair, avec une armée de dents d'où sortait un immense bras. Il brisa le plafond et vint attraper le pied de ma sœur. Elle commença à s'envoler dans les airs mais Mike accourut vers elle et attrapa ses bras. Je vins l'aider à maintenir Elfe dans le chalet. Tous les autres vinrent alors nous aider.

-DÉPÊCHE-TOI NANCY ! TIRE LUI DESSUS ! lui hurla Mike.

Nancy s'activait à remplir le fusil de balles et commença à tirer sur le monstre. Lucas prit la hache de Jonathan, et lança des coups, de toutes ses forces, sur le bras qui tenait ma sœur.

Un dernier coup de hache et le bras se coupa en deux. Nous criions tous d'effort pour enfin ramener Elfe au sol. Sur le coup, on tomba tous à terre. Mes yeux dérivèrent sur la cheville d'Elfe. En effet, la main du monstre était toujours accrochée à sa cheville.

-Mike tiens la bien ! lui dis-je.

Il s'empressa de tenir Elfe dans ses bras. J'agrippais ce truc dans les mains et le tirai afin qu'il se détache. Au même moment, alors que je l'avais enfin retiré, Elfe hurla de toutes ses forces.

Elle se releva, sa jambe en sang. Elle fixait le monstre et leva ses deux bras en sa direction avant de crier une nouvelle fois. Nous vîmes le monstre se découper en deux. Cette chose poussait des hurlements venus des enfers. C'était effroyable.

-Allez-vous en vite ! nous indiqua Nancy.

On se trébuchait les uns sur les autres mais nous arrivâmes à sortir du chalet. On sprinta jusqu'à la voiture de Nancy puis nous nous mîmes à l'abris. Nancy, au volant, démarra le moteur et nous prîmes la route.

À l'aube de l'autre mondeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant