Chapitre 02

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Bonne lecture 📃










Mon ombre.



















"Les ombres sont les gardiens muets de nos sombres secrets, attendant patiemment de nous les rappeler lorsque nous croyons les avoir oubliés."






















Alezia

C'est comme si la vie elle-même me criait et posait des obstacles sur mon chemin pour m'empêcher de me libérer. Nous ne sommes pas chez ce soi-disant Floyd, ni au lendemain de notre conversation, mais au dernier jour de la semaine de cours. La soirée à laquelle elle devait m'emmener a tout simplement été annulée le soir même où elle me l'a proposée.

Quand elle m'a annoncé la nouvelle, j'ai caché un sourire mais hoché la tête, dissimulant mes véritables émotions. À ce moment-là, je montais dans ma voiture pour rentrer chez moi. Cependant, la joie qui avait brièvement envahi mon cœur s'est vite dissipée lorsqu'elle m'a proposé de l'accompagner à la soirée annuelle des anciens, organisée pour souhaiter la bienvenue aux nouveaux étudiants.

Évidemment, lors de ma rentrée en première, je n'avais pas assisté à cette soirée. Cette fois, je n'avais pas d'excuse valable. J'étais obligée d'accepter, lui ayant promis de faire des efforts. Pour l'instant, je ne regrette pas d'être assise sur la banquette de ce taxi, choix qu'Elsa a entrepris plutôt que de venir avec nos propres véhicules, car elle prévoit déjà de nous faire rentrer de la soirée pompette.

Assise à l'arrière du taxi, je regarde défiler les lumières de la ville, le cœur partagé entre appréhension et anticipation. Mon esprit est un mélange de sentiments contradictoires. La perspective de passer du temps avec elle m'excite, mais la peur de m'engager davantage dans des relations sociales me paralyse.

Debout devant un imposant portail noir déjà ouvert, nous sommes accueillis par des dizaines de voitures alignées à l'intérieur et à l'extérieur le long des trottoirs. Les vibrations de la musique nous parviennent bien avant que nous ne franchissons les lieux. Nous marchons environ deux minutes avant de discerner une joyeuse foule d'étudiants.

Éclairée par des projecteurs diffusant une lumière blanche, la cour se dévoile devant nous. Mes pas s'arrêtent au beau milieu, et je relève la tête pour mieux observer la scène.

La soirée se déroule dans une gigantesque villa, avec un étage et un rez-de-chaussée, qui me semble incroyablement spacieuse d'ici. L'architecture moderne de la maison, avec ses lignes épurées et ses matériaux élégants, contraste avec l'énergie brute de la fête. À travers les immenses baies vitrées qui composent presque entièrement les murs, on peut apercevoir les étudiants à l'intérieur en train de s'amuser. Des centaines d'entre eux se dispersent dans la cour et l'allée, formant des petits groupes animés. Certains sont même assis sur leur voiture à l'extérieur, en train de fumer, leurs rires et conversations se mêlant à la musique.

Des lumières douces éclairent les jardins bien entretenus, tandis que la musique résonne de manière presque palpable. Les rires et les cris joyeux des étudiants remplissent l'air, créant une ambiance à la fois festive et étourdissante.

Est-ce que ces jeunes sont vraiment heureux ? Ne ressentent-ils jamais de dégoût en se regardant dans le miroir, même dissimulés derrière leurs beaux vêtements, après avoir commis un acte ou nourrit une pensée ignoble ? Ils semblent si joyeux, mais je refuse de croire qu'ils sont des saints. Je voudrais simplement comprendre comment ils parviennent à paraître si... sereins.

𝗔𝗟𝗘𝗭𝗜𝗔Où les histoires vivent. Découvrez maintenant