𝗔𝗟𝗘𝗭𝗜𝗔

Chapitre 53

Un vote 🦋

Petite précision importante à lire à la fin du chapitre 📌

🕳

Bonne lecture 📃

Maître du jeu.

" Le maître du jeu ne joue pas seulement les pièces, il orchestre la partie. "

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Yrus

Je fixe mon ordinateur, les yeux fatigués, mais concentrés sur les e-mails qui déferlent depuis une semaine. Chaque notification semble alourdir davantage l'atmosphère. Les incessants appels ont transformé mon portable en un outil de torture, sonnant à chaque fois que je commence à croire que la journée pourrait se terminer.

Le Stütze, leur besoin insatiable de tout savoir dans les moindres détails, m'épuise. Je comprends l'importance de leur contrôle méticuleux, mais leur méthodologie étouffante menace de me faire vriller.

Si je me pliais à toutes leurs exigences, je serais déjà en route vers leurs quartiers généraux au Luxembourg, prêt à leur offrir un rapport détaillé de la situation sur le terrain. Quant aux membres du Conseil, leurs demandes incessantes commencent à peser sur mes épaules déjà lourdement chargées. Pourtant, je suis habitué à jongler avec ces vieux messieurs en face-à-face, mais les subalternes dans leurs bureaux sont une tout autre affaire.

Ce qui me préoccupe le plus, c'est le silence assourdissant des dirigeants. Aucun d'eux n'a pris la peine de me contacter personnellement, laissant planer un doute inquiétant sur la manière dont cette situation est perçue au plus haut niveau.

Je sais que j'ai merdé.

Je voyais venir les conséquences, mais je n'y prêtais guère attention. Maintenant, alors que les répercussions se déchaînent, je suis forcé de faire face aux ravages que j'ai causés. Neuf pays en Amérique et sept en Asie sont plongés dans le chaos, des millions de vies balayées, sans distinction de statut social ou d'élite.

Je prends une profonde inspiration pour me calmer avant de lancer mon ordinateur, depuis la cuisine dans laquelle je suis, vers le salon en face de moi, visant le canapé avec rage. Un instant, j'espère presque qu'il explosera à l'impact, offrant un soulagement à ma frustration. Mais, il atterrit parfaitement entre deux coussins, sans même un éclat. Je laisse échapper un soupir de défaite et engloutis d'un seul coup mon verre de Derrina, cherchant un répit momentané à mes problèmes.

Mon regard dérive vers ma terrasse, fixant la nuit qui s'est installée il y a déjà une éternité, avant de se tourner vers mon ascenseur qui s'ouvre sur Darcio et Damian. Leur tension est plus visible que la mienne qui est le centre de tout ça. Tout le monde est sur les nerfs, c'est indéniable. Même Arsen, qui m'a appelé de bon matin pour me reprocher de l'avoir mis dans une mauvaise posture. Il va devoir mettre la main à la pâte. Je suppose que la Triade ne me remerciera pas pour ça.

Je me désintéresse de leur conversation venimeuse, leurs paroles se fondant en un murmure lointain. Mon esprit se focalise sur une seule chose : me préparer. Sur l’îlot de la cuisine, le holster en cuir noir est posé, comme une invitation silencieuse que j’accepte sans hésiter. Je le prends et le passe par-dessus ma tête, ajustant les boucles et les sangles avec l’aisance de l’habitude.