Chapitre 24

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- Partie 2-
















"L'air est l'oubli invisible, un souffle de vie ou de mort."




















Yrus



Le froid de la neige s'infiltre par la fenêtre entrouverte, déposant une empreinte glaciaire sur chaque parcelle de ma peau exposée. Les pneus crissent sur la neige fraîchement tombée lorsque je freine brusquement. Je ne peux pas la laisser seule dans ce froid mordant. Elle mérite mieux que cette solitude glaciale.

En faisant marche arrière pour retourner sur le pont, les phares de ma voiture éclairent les flocons de neige qui tourbillonnent dans l’air glacé. J’expire lentement, mes doigts caressant mes yeux fatigués.

Elle était là, blottie contre moi, ses épaules tremblantes sous l’effet du froid. Plus de trente minutes s’étaient écoulées depuis que nos bras s’étaient enroulés l’un autour de l’autre, immobiles. Des larmes silencieuses coulaient sur son visage, mais lorsqu’elle s’est réveillée et m’a parlé, elle semblait presque ignorer ce qui venait de se passer.

Elle m’a murmuré de partir. Son regard, perdu dans le vide, déformait son visage de manière inquiétante. Je pouvais ignorer sa demande, la tirer jusqu’à ma voiture, mais quelque chose dans son regard m’en empêchait. Un cri silencieux, une supplication muette pour qu'elle puisse se sauver elle-même. Malgré la situation critique, j’ai compris qu’elle avait besoin de cet espace, alors je suis parti sans insister.

Mais je ne la connais pas assez pour savoir si elle a vraiment l’intention de se suicider. Je ne sais pas non plus ce qu'elle a jeté dans la rivière.

Est-ce qu’elle aura le courage de passer à l’acte ?

Fixant le rétroviseur extérieur, je recule prudemment jusqu’à atteindre le milieu du pont. Le moteur ronronne doucement, et mes yeux scrutent les alentours à travers le miroir, cherchant le moindre signe de mouvement. Mais il n’y a personne en vue.

— Bordel… marmonné-je en sortant de la voiture.

Le claquement de la portière résonne dans l'air glacial. D'un pas rapide, je m'approche du bord du pont, sentant une légère pression m'envahir en découvrant ses vêtements éparpillés au sol près du tabouret. Le vent siffle doucement, soulevant légèrement son écharpe abandonnée. Mes yeux se posent sur la rivière en contrebas, dont l’eau sombre et lisse semble paisible, sans signe de mouvement.

Mais le son puissant du courant me pousse à tourner la tête vers l’autre côté du pont. Rapidement, je me déplace et franchis le séparateur en fer, mon cœur battant dans mes tempes, pour me positionner de l’autre côté, scrutant l'eau agitée.

Je plisse les yeux, la noirceur de la nuit se mêlant à celle de l’eau, rendant difficile toute visibilité. Mais je distingue ses mouvements désespérés alors qu’elle lutte contre le courant, ses bras battant frénétiquement la surface.

𝗔𝗟𝗘𝗭𝗜𝗔Où les histoires vivent. Découvrez maintenant