Chapitre 03

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Bonne lecture 📃









Salvaje.















"La civilisation est une course entre l'éducation et la catastrophe."

H.G. Wells
























Alezia


Il ne faut pas ouvrir les yeux pour se rendre compte que j'ai encore oublié de fermer la porte coulissante du balcon, laissant les sons de la ville envahir l'appartement. Le vacarme me tire brutalement du sommeil, chaque klaxon de voiture et chaque éclat de rire des enfants se mêlent pour former un bruit assourdissant.

Ces moments-là me font regretter de ne pas avoir opté pour un appartement plus haut dans la tour. Les centaines de marches ne me feraient pas peur si elles me permettaient de m’abriter de ce vacarme incessant.

À tâtons dans l’obscurité de ma chambre, je me dirige vers mon sac posé plus loin pour sortir mon portable et constate qu'il est intact ; je le dépose doucement sur le lit, soulagée. Les yeux mi-clos, je traverse la pièce jusqu’à la salle de bain, mes pieds glissant sur le carrelage blanc. La lumière agressive de la pièce me brûle les yeux dès que j’appuie sur l’interrupteur ; je la repousse aussitôt, préférant l’obscurité semi-aveuglante.

Deux cachets pour apaiser ma migraine, puis un rituel matinal pour rafraîchir ma bouche. L’amertume de l’alcool mêlée à l’haleine du matin est désagréable.

En me regardant dans le miroir, je fais face à l’état dans lequel je me trouve. Mes cheveux emmêlés et aplatis me rappellent que j’ai oublié mon bonnet en satin. Les traces de la veille sont encore visibles : le mascara coulé, les paupières ternes, les cernes creusées. Le manque de sommeil est évident et se fait sentir dans chaque fibre de mon être.

Je pose mes coudes sur le lavabo, laissant mes mains soutenir ma tête dans un moment de méditation silencieuse. 

Après avoir tenté de soulager la tension dans mon dos, je me redresse et m’étire, mais la fatigue persiste. Je prends le temps de nettoyer soigneusement mon visage, me débarrassant des traces de la nuit précédente. Je retire mon pyjama et me plante devant le grand miroir, scrutant mon reflet avec une attention presque obsessionnelle. Cette introspection silencieuse est une quête de réponses à des questions que je n'ose jamais formuler.

Une fois cette auto-analyse terminée, je me dirige vers la douche, décidée à réveiller mon corps engourdi. Malgré l’eau froide qui coule sur ma peau, sa voix résonne dans ma tête, un écho persistant d’un cauchemar qui refuse de me lâcher. Un simple message. C'était pas lui devant moi et pourtant c'était tout comme. 

Je reste sous la douche pendant une bonne demi-heure, laissant l'eau apaiser mes sens et effacer les traces d’une soirée que je préférerais oublier. À contrecœur, je sors, traînant les pieds sur le carrelage blanc jusqu’à la petite pièce où je m’habille rapidement.

Toujours aussi fatiguée, je me dirige vers le salon, une lassitude pesant sur mes épaules. En arrivant, je récupère ma robe abandonnée la veille, puis j’ouvre les stores pour laisser entrer un peu de lumière. Husty miaule derrière moi, attirant mon attention.

𝗔𝗟𝗘𝗭𝗜𝗔Où les histoires vivent. Découvrez maintenant