Florian l'héritier [BL]

2-Le chaudron pourri

Résumé des chapitres précédents

Florian assure la régence de la meute de l'Est, la puissante meute de loup garou depuis que ses pères ont disparu et il se retrouve contraint d'accepter une entrevue avec des loups de Toronto. Il redoute un défi, permettant à des Ulfarks de s'approprier toutes leurs richesses par combat. On n'a jamais vu un alpha aussi faible que lui, il ne peut pas changer en loup et a une jambe plus faible que l'autre.

La pression qu'il subit depuis six mois l'étouffe, il commence à redouter de ne pas retrouver ses pères. Son entourage agit d'ailleurs comme s'ils étaient définitivement perdus.

Ce que tous ignorent, c'est qu'il a bien un loup, qu'il est le seul à voir puisqu'il vit sur le plan astral.

En désespoir de cause, il fixe le rendez-vous à Nice, dans quinze jours. Il compte profiter de ce délai obtenu pour faire des recherches dont on ignore encore la nature.

***

Florian

J'ai pris une chambre dans un hôtel du vieux quartier magique, au nom évocateur : 'Le Chaudron Pourri'.

Le bâtiment de pierre blafard à une enseigne délabrée et des volets cassés, ce qui doit expliquer les prix extrêmement raisonnables. Nous sommes dans les ruelles anciennes du vieux Nice, à quelques rues des beaux quartiers et du parlement.

J'ai découvert en arrivant que c'est un hôtel de passe dont les abords sont peuplés d'élémentaire de l'alcool et de goules attendant les clients.

Si Dimitri ou mes hommes apprennent où je suis, ils vont imaginer que je suis venu m'encanailler.

En réalité j'ai choisi cet hôtel miteux, pour son emplacement stratégique, à la limite de la ville souterraine.

Mes béquilles sont dissimulées dans mon sac à dos, réduites magiquement par un sortilège et je porte ma prothèse qui me permet de marcher presque normalement.

Un jean baggy et un grand sweat à capuche me donnent une apparence de costaud.

Même de près, on ne se rend pas compte de la couche de correcteur de teint que je porte pour effacer mes éphélides. J'aime ma peau ainsi, mais ce n'est plus tout à fait moi.

Mon loup me regarde patient, m'exhortant au calme.

L'élémentaire qui tient l'accueil, un vieil homme usé au teint gris de pollution, Ted d'après son badge m'a regardé longuement avant de me proposer sa meilleure chambre, réservée pour les lunes de miel. Il m'a assuré que c'était la plus propre.

J'espère qu'aucun couple de jeunes mariés n'est assez désespéré pour venir ici.

Je franchis le seuil, ma clé à la main, pour découvrir un lit immense, en forme de cœur, avec des draps rouge et agrémenté d'un miroir au plafond. Aux quatre coin de la pièce, des statues d'homme et de femme dans des poses lascives et sur les murs, ce sont des peintures du Kâmasûtra. Dans la salle de bain, la baignoire a une forme de bouche.

Des bruits me parviennent des chambres voisines, dignes d'un mauvais porno. Je ne dois pas y penser, d'abord je ne suis pas là pour ça.

Je me rassure en me répétant que je ne suis pas sans pouvoir, enfin en théorie !

Enfant, je suis tombé dans une crevasse et j'allais mourir puisque j'étais incapable de changer pour affronter les températures glaciales. Je pleurais, recroquevillé, ça je m'en rappelle bien. J'étais blessé.

J'étais sans doute mourant et peut-être ai-je rêvé ?

Une femme est apparue au fond du gouffre à mes côtés, elle était très belle avec de longs cheveux noirs. Elle m'a caressé la joue, rassurante, et elle s'appelait Lanissa, elle a prétendu être mon ancêtre.