Nous sortons tous les deux dépités, j'ai cru trouver le coven mais il m'a échappé encore une fois.
Certigo m'a fait passé un message et je dois remonter, malheureusement sans lui. L'heure de la séparation approche.
J'admire ses boucles brunes, son renard est appuyé contre moi et geint.
Faulkner boude et je ne sais que dire pour le consoler. Pour gagner quelques instants ensemble, je l'accompagne aux arènes, il doit donner de l'argent à son chef de combat. L'endroit est morne et triste en journée, lugubre. Il m'entraine vers les portes arrières et les coulisses et je découvre ce que les spectateurs ne voient jamais, une décharge puante de cadavres d'araignées, les jambes et les bras en l'air. Certains ont leur formes humaines.
Faulkner ignore le spectacle désolant alors que je suis figé d'effroi.
─ Ah oui merde ! J'ai entendu les managers râler que les fours ne fonctionnaient plus.
─ Ils brulent les araignées mortes ?
─ Tous les combattants, sauf que les autres sont entreposés dans une chambre froide.
─ Tu veux dire que si tu perdais... ils te ... ici ?
Ma voix est montée dans les aigues.
─ Rian, je suis désolé, je n'ai pas le choix, Pops mon chef de groupe ne me laissera jamais ma liberté.
─ C'est tellement ignoble !
Un désespoir atroce m'étreint, je pleure et soudain je réalise qu'il y a vraiment des pleurs dans ma tête, des chouinements faibles, m'alertent.
─ C'est quoi ces pleurs ?
─ Qu'est-ce que tu racontes ? je n'entends rien ! marmonne Faulkner.
─ Un bébé pleure, tu n'entends pas ?
Il me fait signe de faire silence, puis secoue la tête dans un geste d'impuissance. Je ne l'écoute pas et me dirige vers les pleurs que j'entends distinctement.
Mon loup m'accompagne et le renard suit. J'avance parmi les cadavres, je n'ai jamais vu quelque chose d'aussi triste.
Ceux qui sont redevenus des hommes ou des femmes, sont en haillons, portant des vêtements noirs abimés.
Loup s'arrête devant un cocon blanc qui bouge. Les pleurs viennent de ce truc. Faulkner nous a suivi et surplombe la boule blanche.
─ Tu entends un bébé araignée encore vivant dans le cocon ? Incroyable ! Une des femmes l'a sans doute pondu avant de mourir. De toute façon Il est foutu.
─ Mais merde Faulkner on parle d'un bébé changeant !
─ Oui, enfin une araignée, hein !
─ S'il est encore vivant, il faut le sauver.
Juste à ce moment-là comme pour demander de l'aide, le cocon bouge. Faulkner, agacé secoue la tête.
─ Tu rigoles là ? personne ne va récupérer une araignée, on parle de chair à canon !
─ Faulkner, tu iras le ramener aux peuples araignées.
─ Ça ne servira à rien ! Jamais ils ne reprendront un enfant touché par nous. Notre odeur l'a condamné aussi surement que je suis un vaurien.
─ Tu m'énerves !
Il a raison et je le sais hélas. L'instinct maternel n'est pas le même partout et les araignées utilisent l'odeur pour aimer leurs petits.
Le cocon s'agite de plus belle, déterminé à refuser son sort et je l'ai ramassé en jurant, honteux d'avoir songé à le laisser sur place. Le paquet est pelucheux, doux et chaud.
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Florian l'héritier [BL]
ParanormalFlorian Markalan, est le dernier de la fratrie. Fragile, 'sans loup', il n'était pas destiné à reprendre le pouvoir en assurant la régence de la puissante meute de l'Est. Cependant ses pères ont disparu mystérieusement et il a dû prendre la relève. ...