20-Le piège

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Flashback fin septembre – sept mois plus tôt

Martial Markalan

─ Tu vais raison, on devrait faire ça plus souvent, je susurre, savourant la beauté de mon adorable Ira, qui se hisse à ma hauteur pour m'embrasser.

Nous sommes ruisselants de sueur et reprenons difficilement notre souffle, encore sous l'effet des bienfaits du sexe.

Ce weekend à Paris pour notre anniversaire de mariage est vraiment une bonne idée. Une parenthèse enchantée, loin de la meute et des soucis du quotidien.

J'encre mes prunelles dans les siennes, m'émerveillant de le trouver aussi magnifique qu'au premier jour. Je suis plus que privilégié de l'avoir pour compagnon.

Je ne regrette pas nos vies bien remplies, mais nous retrouver seul tous les deux me fait mesurer tout ce que nous avons mis de côté pour les autres.

Il me sourit adorable, presse son nez dans mon épaule et gigote comme pour chasser mes idées sombres.

J'ai l'impression de retrouver ma jeunesse, une image me revient quand je l'ai vu la première fois dans le dortoir de Nice. Cette beauté surréelle qui m'a étourdi et fait tomber amoureux immédiatement.

Il se lève et va remplir la baignoire de notre suite luxueuse.

Il vient me chercher et m'entraine doucement dans la baignoire puis vient s'installer à califourchon sur moi, horriblement sensuel. Je m'enfonce dans l'eau chaude et la mousse blanche tentante alors qu'il me savonne doucement.

Je pousse un grognement de bien être, je n'avais pas pris de bain depuis des années.

─ Fait moi une promesse, glisse t'il sérieux en interrompant son geste.

Je plisse les yeux faisant mine de ne pas savourer le moment.

─ Dit toujours ?

─ Partons par exemple...hum,

Il me fixe, évaluant mon humeur et je m'efforce de garder un air impassible.

─ Peut-être, ...un weekend tous les deux mois ? Pour un voyage en amoureux, maintenant que les enfants sont grands ?

Il devrait être guidé par ma queue déjà raide. Je m'appuie contre lui pour humer sa peau, mon âme sœur.

─ pas assez ! Une fois par mois. Je suis d'accord ils peuvent se passer de nous quelques jours. Nous n'en sommes heureusement pas à la succession.

Ira frissonne contre moi.

─ Nous avons des enfants fantastiques. Nous verrons en temps et en heure.

─ Oui mais lequel reprendra la meute ? Je ne vois pas ! C'est moche qu'Hans ait renoncé à ce monde et si seulement Naomi n'était pas devenue la Luna de la meute allemande.

Ira lève les yeux au ciel, c'est vrai que j'ai tendance à rabâcher cette litanie. Il reprend son rôle d'esclave sexuel et me savonne alors que j'insiste malgré moi, soucieux de l'avenir de notre meute.

─ Nos filles cadettes sont si farfelues et Florian est trop fragile, quant à Noah ? Impossible de lui faire lever le nez d'un bouquin. Peut-être que dans les petits enfants ... espérons !

Ira me titille avec des caresses adroites et ME rappelle que les choses s 'arrangeront d'elle-même.

Je l'embrasse et c'est vrai après tout, nous avons le temps.

─ J'ai une idée pour faire durer le plaisir ?

Il se presse contre moi, tendre alors qu'il a toute mon attention.

─ Et si nous louions une voiture pour rentrer tranquillement par les petites routes humaines ? Je vais annuler le cercle de sorcier.

─ Oui super idée et on pourra s'arrêter quelque part en pleine nature.

─ Bersek Martial Markalan, vous êtes insatiable.

─ De toi, je suis insatiable de toi.

Après deux jours de visite qui sont passés trop vite nous avons loué une Audi gris métallisé à l'intérieur bien pensé. Je fais ronfler le moteur pour le plaisir alors qu'Ira me regarde souriant.

─ Et si nous suivions la Nationale 6, pour trainer un peu ?

Une ses mains enlacées à la mienne, nous profitons de la balade. L'automne arrive déjà dans les campagnes, cela veut dire que chez nous ce sera l'hiver.

Le panneau Sens passé, nous admirons au loin des forêts humides et des champs boueux, l'endroit est ordinaire et nous n'avons aucune raison de nous attarder, sauf qu'un accident de la circulation bloque notre voie et ils ont mis en place un barrage.

Un policier aux tempes grisonnantes et avec une bonne bedaine nous fait signe d'ouvrir notre fenêtre.

─ Bonjour Il y a un souci.

─ Bonjour Messieurs, contrôle des papiers. Les gens sont irresponsables vous voyez le résultat un homme allait trop vite et a heurté un sanglier.

Il est remonté comme un coucou, sans doute énervé de faire des heures supplémentaires. Je sors les documents demandés.

─ Monsieur Markalan, ...il a lu mon nom à voix haute et dans le même temps j'ai entendu une voix énoncée :

Piège contre les Markalan active-toi !

Tout a été si vite, un vieux sort surannée nous nous engloutis sous Terre. Le policier a le regard dans le vide alors que nos papiers qu'il a en main s'effacent.

Mes pouvoirs de bersek ne me servent à rien, ils rebondissent contre la barrière magique.

Je me tourne vers Ira, il a les yeux clos, endormi.

Les secondes qui défilent me font mesurer le problème. Nous sommes prisonniers et nous nous enfonçons de plus en plus profondément dans le sortilège.

Je ne sais pas si la mort nous guette, je lance des sortilèges de protection sur nous deux, faute de mieux. Les minutes, puis les heures passent, les lumières de la voiture éclairent encore l'habitable mais pour combien de temps ?

Je cogite à toute allure, essayant de comprendre ce qu'il a pu se passer.

La voix était ancienne comme venant d'un vieux tourne-disque. Le sort visait ma famille et c'est parce que nous sommes passés en voiture pile à cet endroit et que notre nom a été prononcé à voix haute. Cela n'aurait jamais dû arriver, cela n'était jamais arrivé dans le passé !

Juste avant que nous soyons arrêtés par le policier, Ira me disait que cette ville était une ville étape importante dans le passé.

Nous utilisons les cercles de sorcier depuis si longtemps, le piège semble remonter à avant la révolution française.

Oui c'est ça ! Je jure de rage, frustré d'être coincé.

Je caresse encore une fois la joue d'Ira. Il respire doucement.

Je suis soulagé qu'il soit inconscient et ne subisse pas le stress de réaliser l'enfer dans lequel nous sommes tombés.

La voiture a cessé de chuter et le temps passe interminable dans l'obscurité.

Papa et Paul ne nous retrouveront jamais, c'est impossible. Que vont-ils devenir tous ?

Et notre fragile Florian ?

Que vont devenir nos enfants ? La meute ?

Florian l'héritier [BL]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant