Chapitre 22

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Aliénor entra dans le Skali et constata que les premières esclaves remises de la maladie avaient pris le relais.

Elle alla s'allonger sur sa couverture, ce qui lui rappela comme chaque nuit la période où elle était l'esclave d'Eirik. Elle étudia le petit flacon et son liquide incolore, et retira le bouchon de liège. Elle hésita et but le contenu, puis elle plia le bras sous son oreiller et ferma les yeux, ressentant déjà l'étrange effet de la potion.

Allongé sur le bateau, Eirik fixait la voûte céleste, mais enivré comme il l'était, le sommeil l'emporta dans ses songes les plus profonds. L'air vibra et il se trouva debout, torse nu et vêtu dans pantalon large en soie gris perle, dans un lieu étrange : le sol était noir, brillant comme un miroir d'obsidienne, mais il semblait onduler en cercles sous ses pieds.

Étonnamment, alors qu'autour de lui tout était noir, savoir que le néant l'entourait ne l'inquiéta pas. Un peu plus loin devant lui, Aliénor apparut dans une robe sans moches, dont la soie grise épousait le galbe de ses courbes. Il ne se rappelait pas l'avoir vue avec des tresses collées au crâne, mais comme quand elle était esclave, elle affichait un air épuisé, mais ça n'enlevait rien à sa beauté.

— Eirik ? s'étonna-t-elle en étudiant ce lieu entre les mondes.

Ils avancèrent l'un vers l'autre, créant des ondulations à la surface du sol à chacun de leur pas. Heureux et surpris, Eirik lui posa la paume sur la joue et éprouva sa chaleur et sa douceur.

— Ça a l'air si réel, s'étonna-t-elle souriante en lui prenant le visage entre ses petites mains.

— Ça l'est, réalisa-t-il. C'est l'écho des âmes, mais...

Il n'acheva pas sa phrase pour demander quelle magie avait pu opérer pour eux, car Aliénor lui sauta au cou et se plaqua contre lui. Eirik l'enlaça et la serra fort, soulagé d'être avec elle, et préférant ignorer la raison pour laquelle leurs âmes se rejoignaient entre les mondes, car il en était sûr et certain, sa femme était bel et bien en vie et lui aussi.

— Tu me manques, déclara-t-elle, le visage enfoui dans le creux de son cou.

— Mon Trésor, répondit-il conscient qu'elle était ce qu'il avait de plus précieux.

Elle s'écarta pour le regarder dans les yeux :

— Ma destinée ! souffla-t-elle émerveillée, ce qui gomma sa fatigue.

Elle l'embrassa tendrement avant de lui donner un autre baiser. Le feu de la passion les irradia lorsque leurs langues se caressèrent. Tout en la tenant, Eirik se laissa tomber à genoux, pour mieux l'allonger sur le sol avec l'irrépressible envie de lui faire l'amour.

Alors qu'il lui relevait le doux tissu gris perle de sa robe, Aliénor lui défit le cordon de ceinture de son pantalon fait du même tissu. Elle écarta les cuisses quand il s'allongea sur elle après avoir fait coulisser son vêtement à ses genoux. Déjà prête pour lui, il la pénétra doucement. Il se tint sur ses avant-bras et la regarda dans les yeux en s'enfonçant dans son écrin de chair, chaud et humide.

Savourant le fait d'être logé entièrement en elle, il lui caressa le front d'un geste tendre avant de l'embrasser langoureusement, puis il se retira doucement avant d'entamer ses va-et-vient par vagues lentes et profondes. Aliénor gémissait de plaisir contre ses lèvres et lui caressait le dos, glissant ses paumes sur ses muscles saillants qui accompagnaient ses mouvements saccadés.

La patience et la tendresse d'Eirik faisaient croître la délicieuse chaleur qu'elle ressentait au creux de ses reins, au point que déjà en sueur et haletante, Aliénor se laissa submerger par le raz de marée de plaisir et de bonheur qui déferla dans tout son être. Les spasmes de son sexe déclenchèrent l'orgasme d'Eirik qui riva son bassin au sien, lui donnant quelques des coups de reins pour mieux la rejoindre dans cette plénitude.

Leurs corps rassasiés provisoirement, ils restèrent enlacés un moment avant de se mettre nus et de s'unir à nouveau... pour mieux finir pantelants et extatiques.

Eirik était conscient que loin de tout, dans ce lieu entre les mondes, leurs âmes se faisaient écho, preuve ultime qu'ils étaient liés cœurs et âmes. Et puisque le temps n'avait pas d'importance dans ce lieu, il gardait Aliénor blottie contre lui, en lui caressant l'épaule tandis qu'elle soupirait d'aise, une main sur son cœur.

— Combien de temps est-ce que l'on a ? demanda-t-elle.

— L'éternité, j'espère, sourit Eirik.

Rayonnante, Aliénor se dressa sur son coude pour mieux le dévisager :

— Eirik, je...

Aliénor se tourna pour observer le néant.

— Qu'est-ce qu'il y a ? demanda-t-il.

— Je... je crois que je dois partir, se désola-t-elle en soutenant son regard bleu perçant.

— Pourquoi ? s'inquiéta-t-il alors qu'elle s'asseyait en lui prenant la main.

— Non, encore un moment, implora-t-elle, mais l'air vibra...

Endormie sur le flanc, Aliénor fut secouée par une esclave :

— Quoi ? coassa-t-elle, désolée d'avoir à peine fermé les yeux.

— Rien... désolée, s'excusa l'esclave. Je... j'ai cru que vous ne respiriez plus ! avoua-t-elle.

— Dormir, implora Aliénor.

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j'espère que ce chapitre vous a plu, parce que la Mort et les Walkyries ne vont pas tarder à intervenir 💕💕💕mais je m'arrête là pour aujourd'hui... Du coup à dimanche 😘😘😘😘

Viking de feu et de sang - T2 🔞 (terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant