chapitre 24

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Du côté d'Eirik, les journées passaient lentement, tout comme les nuits. Loin de sa femme, il s'accrochait à l'idée que dans de rares cas, l'écho des âmes avaient opéré sans l'intervention d'une Enchanteresse, car l'arrivée de l'une de ces femmes dans un village impliquait très souvent une Offrande... un sacrifice humain pour satisfaire les dieux : vieille coutume qu'il n'avait pas encore évoquée avec Aliénor.

Heureusement pour lui, Botilde était là pour lui rappeler qu'il s'inquiétait pour rien, puisqu'Aliénor était au village, entourée d'amis et protecteurs. En plus, parmi les équipages, toutes les blessures étaient en voie de guérison, ce qui signifiait qu'ils reprendraient bientôt la mer. Après quelques arrêts pour se délester des esclaves, ils allaient enfin rentrer chez eux.


Un peu avant l'aube de leur cinquième jour de présence chez Edward, une expédition punitive, menée par des Anglais, attaqua le village endormi.

Malgré la cohue et la faible lueur de l'aurore, les Danois ne mirent pas longtemps avant de se mettre en action. Les guerriers, bouclier et épée au poing pour certains, et hache pour d'autres, firent front face à la menace anglaise.

La frénésie des combats ne mit pas longtemps avant de faire sortir toute sa cruauté, car les assaillants ne faisaient aucune distinction entre les villageois et les Danois. C'était peut-être la conséquence de l'amitié entre Aslak et Edward, mais à leur corps défendant, les guerriers d'Aslak étaient résolus à vaincre ces assaillants.

Des poches de combats se formèrent un peu partout dans le village. Dans ce chaos, Erma évita de justesse le coup porté, mais la pointe de la lame lui entailla la joue. La douleur et le saignement ne l'arrêtèrent pas, puisqu'elle enchaîna les attaques pour mettre à mort tous les adversaires qui se dressaient devant elle.

Erma se retourna brusquement, entendant Haldor hurler son prénom, et comprit d'où allait venir le danger. Elle eut à peine le temps de saisir son bouclier et de le lever pour se protéger de la salve de flèches. Malheureusement, trois pointes lui écorchèrent les cuisses et la quatrième s'y planta profondément.

Hache en main, Haldor accourait déjà pour lui prêter assistance. Les yeux rivés sur sa femme, le cœur d'Haldor battit à tout rompre en la voyant retirer le carreau de sa cuisse, car elle ne prit pas garde à l'autre menace : un Anglais lui asséna un coup de masse à l'arrière de la tête, et la violence de l'impact la projeta au sol.

Haldor hurla toute sa haine en tranchant le bras armé de l'Anglais, il pivota et lui lacéra le mollet d'un coup de hache. Pendant que cet ennemi tombait à genoux dans un cri de douleur, Haldor tira son scramasaxe qu'il avait à la ceinture et le lui enfonça dans la bouche jusqu'à lui sectionner les cervicales. Il dégagea sa lame en flanquant un coup de pied dans le torse du mort, qui bascula en arrière, pour finir dans une position ridicule.

Haldor se retourna vers sa femme allongée face contre terre, les cheveux ensanglantés. Il s'accroupit dans l'idée de la mettre sur le dos pour voir si elle était encore en vie, mais il n'en eut pas le temps. Le premier impact de flèche fut suivi par deux autres, ce qui lui arracha un cri de fureur.

Désireux de mourir au combat, Haldor se releva alors qu'un groupe d'Anglais s'approchait de lui en courant. Haldor, toussa et cracha du sang, puis il sourit face à la mort.

Il les laissa venir à lui, cingla, para, lacéra un visage et éviscéra un autre soldat, avant d'être encerclé.

Dans un bel ensemble, les cinq Anglais lui enfoncèrent leur épée dans le torse et dans le dos, puis ils s'éloignèrent pour affronter d'autres Danois, le laissant agoniser.

Haldor, à genoux et mortellement blessé, se força à se relever. Il fit quelques pas avant de s'écrouler sur le corps de sa femme.


Eirik et Botilde, qui se protégeaient l'un l'autre, ne purent qu'observer de loin la mise à mort d'Haldor. Très vite, les deux amis durent détourner le regard pour faire face à la menace des cinq Anglais qui tentaient de les encercler.

Dos à dos, ils paraient les coups d'épée, conscients qu'ils devaient sortir de ce piège rapidement. Face à Botilde, deux soldats s'écartèrent légèrement pour laisser passer un porteur de lance, qui tenta de lui enfoncer la pointe d'acier dans le ventre.

Botilde qui ne pouvait pas s'écarter sous peine de laisser Eirik être embroché, attrapa d'une main le bout de lance, le tira vers elle et tout en pivotant sur le côté elle donna un coup d'estoc, éborgnant le porteur de lance, faute d'avoir été plus près pour lui transpercer le cerveau.

Le blessé lâcha son arme pour se porter les mains au visage. Hurlant de douleur et de désarroi face à son éborgnement, deux soldats reculèrent pour lui le mettre à l'abri.

Eirik profita de la brèche pour pousser Botilde, afin qu'elle sorte du piège, pendant qu'Aslak, Folmer et un groupe de huit guerriers arrivaient comme des enragés et couverts de sang. Cette vision démoniaque fit reculer les assaillants d'Eirik, qui put lacérer le dos d'un soldat qui tentait de fuir. L'homme s'écroula en gémissant de peur et de souffrance, mais Eirik l'acheva en lui plantant sa lame dans la nuque.

Viking de feu et de sang - T2 🔞 (terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant