Chapitre 42

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-Vérifies que ton chargeur soit bien rempli.

-Alessio, c'est la troisième fois que tu me demandes de le faire. Je ne me suis toujours pas servi de mon arme, au cours des deux dernières minutes. Donc mon chargeur est toujours plein.

Je ne sais même pas s'il m'a entendu lui répondre. Alessio a le regard fixé sur la baie vitrée de notre chambre. Celle-ci donne sur l'entrée de la propriété. Je ne suis même pas sûre qu'il voit clairement ce qu'il regarde, il doit être plongé dans ses pensées qui le tourmentent.

Les mexicains ne sont toujours pas là. Nous devrions les voir passer le portail d'une minute à l'autre. Je baisse les yeux sur la main de Alessio. Il a le point fermé. Il le serre tellement que ses phalanges deviennent blanches. Je me poste à côté de lui. Mes doigts frôlent sa main et la caresse. Peu à peu, ses muscles se détendent, ses doigts se desserrent et nos mains finissent par s'entrelacer. Il me tient si fermement la main que j'hésite à lui demander de me lâcher. Mais je n'arrive pas à m'y résoudre, alors j'endure la douleur. Je veux juste qu'il sache que je suis là et je serai toujours là dans quelques heures.

Lorsque le portail se met à s'ouvrir, nous comprenons facilement que c'est le moment. Nous nous écartons de la fenêtre pour ne pas être vu. Pourtant, j'ai l'irrésistible envie de m'approcher de la vitre afin de voir qui est la fameuse invité secrète qui accompagne Eduardo. Peut-être que nous ne la connaissons même pas.

Alessio tourne en ronds. C'est insupportable pour moi de le voir ainsi et de devoir encaisser le fait que je ne puisse rien faire pour l'aider. Je crois ne l'avoir jamais vu aussi stressé, pourtant il a déjà fait ce genre de chose, de mission.

Quelques secondes plus tard, alors que nous sommes arrivés plongés dans un silence assourdissant, j'entends la porte du rez-de-chaussée s'ouvrir. Puis, suivent des salutations plus qu'hypocrite et fausses. Nous avons laissé la porte de notre chambre ouverte afin d'éviter de faire du bruit en sortant de celle-ci. Pablo et John sont avec Liam pour le moment, dans la salle des caméras de surveillance. Ce dernier y a installé tout son matériel qui lui permet de surveiller nos arrières. Aussi, nous portons tous une oreillette discrète qui nous permet de communiquer entre nous.

Mes yeux se baissent sur l'arme que je tiens en main. Ce soir, je vais peut-être devoir ôter la vie de quelqu'un. Mais je me suis fait à cette idée. Je sais bien, qu'au moment venu, ce sera mon adversaire ou moi. Nous ne pourrons pas être deux à survivre.

-Ne tires que si tu es en danger. Je ne veux pas que tu aies des morts sur ta conscience. De toute façon, je serai toujours devant toi, me dit Alessio en parlant faiblement.

-Tout va bien se passer, me contentais-je de répondre.

Alors que je m'apprête à sortir dans le couloir, la main de Alessio m'en empêche en attrapant mon avant-bras.

-Promets moi qu'au moindre problème tu partiras. Je veux te voir courir aussi vite que tu le peux. Je te retrouverai, d'accord ? Mais tu devras partir loin.

-Il n'y aura aucun problème, soufflais-je autant pour le rassurer lui qui moi.

-Promets le moi.

Son ton est plus que sérieux. Il ne me laissera pas sortir d'ici sans lui promettre, comme en témoigne sa prise qui se ressert autour de moi et son corps qui se rapproche du miens. Alors même si je ne le pense pas, même si je sais que je ne serais jamais capable de l'abandonner, même si je préfère mourir qu'être une nouvelle fois éloigné de lui, mes lèvres se mettent en mouvement.

-J-Je te le promet, chuchotais-je.

Sa bouche trouve la mienne dans un baiser de détresse. Ma main passe à l'arrière de son crâne et mes doigts s'emmêlent dans ses cheveux. Ce baiser aurait pu devenir plus fougueux, si nous n'avions pas été dérangé par un toussotement forcé. Je me retiens de rire en comprenant qu'il s'agit de Liam à travers nos oreillettes. Alessio peste contre ce dernier, manifestement déçu qu'il nous ait interrompu.

DÉESSE ATHÉNA T2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant