Pdv: Alessio
- On n'a que cinq minutes alors dis moi le plus important, ordonnais-je à Pablo.
Celui ci se tient assis face à moi, de l'autre côté de la vitre, le combiné à la main. Nos réunions hebdomadaires n'étaient pas bien vu par les gardiens de prison. Pablo avait dû menacer le directeur de l'établissement de buter toute sa belle famille s'il ne le laissait pas me voir. J'étais surveillé de près et je le savais. Mais cela ne m'empêchera pas de m'évader. Je dois sortir d'ici. Pas pour moi.
Pour elle.
Je dois à tout pris la retrouver et la protéger. Lorsque je partirai d'ici, je l'emmènerai chez moi, de force s'il le faut, en Italie. Chez nous. Là où elle est censée être.
Mais au lieu de ça, elle se trouve à Chicago. Elle a repris sa vie d'avant, va à l'université, bosse dans un café et semble m'avoir oublié. Tout cela, je le sais grâce à Pablo. Ça fait maintenant deux ans qu'il la surveille nuit et jour. Et même si l'envie me démange, je ne lui ai jamais demandé comment il s'y prenais pour la suivre. Est ce qu'il s'en chargeait lui-même ou avait-il engagé quelqu'un ? Aucune idée. Je ne l'avais pas questionné sur son mode opératoire, je lui avait seulement donner un ordre qu'il exécute à la perfection. Tout ça parce que j'étais un lâche. J'avais peur d'apprendre qu'il était entré en contact avec elle. Je ne voulais pas savoir s'ils se parlaient, s'ils se donnaient rendez-vous pour se voir et s'ils se parlaient régulièrement. Autrement, je ne pourrais pas résister à l'envie de buter mon bras droit, juste par pure jalousie.
Putain deux ans que je croupissais ici. Elle avait largement eu le temps de m'oublier. La seule chose qui me poussait à ne pas l'abandonner était que pendant tout ce temps, elle n'avait eu aucun contact avec un autre homme. Peut-être qu'elle pensait toujours à moi. J'aimais le croire en tout cas, car moi je n'avais pas cessé de penser à elle. Mais son comportement m'inquiétait, c'est comme si elle se contentait simplement de travailler et dormir. Aucune vie social et un seul ami, John. Ça me faisait mal de la savoir aussi distante de tout. Je voulais être là pour elle. Non. Je devais être là pour elle.
Elle était tout pour moi et j'étais tout pour elle.
Moi, je le savais. J'espérais juste qu'elle s'en souvienne elle aussi.
- Les hommes commencent à s'impatienter au QG, ils veulent ton retour, entame Pablo tout en vérifiant que le gardien est assez loin. Ils seraient capables de débarquer ici armer jusqu'au dent et faire un bain de sang, pour retrouver leur patron. Je leur ai bien expliqué le plan mais ils veulent l'exécuter plus tôt. Ça fait déjà deux ans que tu es ici, on ne tiendra pas plus longtemps. Même si tout va bien au sein de la mafia, tout pourrait déraper en un clin d'œil. Heureusement que Nikolaï nous a aidé à ne pas perdre notre crédibilité face aux Mexicains. Il serait prêt à tout pour se racheter.
Les Mexicains...Quegli stronzi ! Ils ne perdent rien pour attendre. Ils doivent sûrement penser que je resterai dans ce trou à ras toute ma vie, mais ils feraient mieux de se préparer à la guerre qui approche. Je l'ai perdu à cause d'eux et pour ça, ils méritent de longues heures de torture avec à la fin, la mort...s'ils ont de la chance.
D'ailleurs, j'aimerais passer à la meilleure partie de ce rendez-vous. Ça m'aidera à penser à autre chose car pour le moment, j'ai très envie de buter toutes les personnes de cette pièce. Il me suffit d'un seul mouvement de tête pour que Pablo comprenne.
-Rien de nouveau. Toujours la même routine, tous les jours. Elle va en cours ou au travail et rentre directement chez elle ensuite. Enfin, il y a deux jours elle est sortit avec John.
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DÉESSE ATHÉNA T2
RomanceAthéna Hanson. 22 ans. Patiente au Stone Institute of Psychiatry à Chicago. Souffre d'une forme de syndrome de Stockholm, d'érotomanie et de délires post-traumatique. Voilà les quelques mots qui résumaient ma situation, il y a encore quelques s...